Ce projet solidaire d’envergure initié par la Fondation CMA CGM avec le soutien de l’Etat, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la ville de Marseille à destination de 5 associations (les Restos du Cœur, la Croix-Rouge française, le Secours Populaire, Andes et le Secours Catholique) bénéficiera des conseils du spécialiste de la logistique qu’est le groupe CMA-CGM et surtout elles auront les structures performantes espérées depuis des années. Brigitte Macron est venue inaugurer l’ensemble.
Une hôte de marque
La première dame en personne a inauguré cet entrepôt alimentaire unique en France par ses dimensions (5 000 m²) et son nombre d’associations accueillies. Brigitte Macron semble impressionnée par cette initiative qui vise à mutualiser la solidarité. Interroge sur son fonctionnement, discute avec les bénévoles. « On voit la puissance, la force du bénévolat. On ne les remerciera jamais assez. La France tourne aussi avec les bénévoles. On s’en est rendu compte avec les JO. A chaque fois que l’on a besoin d’eux ils sont là et je tenais à les remercier et à remercier tous ceux qui agissent pour eux».
2 années de travail
Cet entrepôt a nécessité deux années de travail avec les diverses associations. « Il y a eu des hauts et des bas, confie Tanya Saadé, la présidente de la fondation CMA-CGM. Mais aujourd’hui « on peut stocker 3 200 tonnes de nourriture dans des conditions optimales et ce sont l’équivalent de 10 millions de repas qui seront livrés depuis cet entrepôt ». L’occasion pour le maire de Marseille, Benoît Payan, de rappeler que cette structure est à l’image de la ville. « Je suis très fier de cette synergie entre les acteurs politiques, les acteurs économiques et les acteurs associatifs de ce territoire. Ils montrent une fois de plus ce qu’est Marseille, ils montrent qu’ici on sait se serrer les coudes dans une période difficile ».
Soprano solidaire
Les chanteurs de la maîtrise des Bouches-du-Rhône ont clos la cérémonie puis ont rapidement rejoint l’autre invité de marque, Soprano. Le chanteur compositeur est un habitué des actions solidaires. « Il faut mettre à la mode la bienveillance et je vais m’y employer. Aujourd’hui on a besoin de bienveillance, de prendre du temps, de faire des projets comme celui-ci c’est important et si je peux être le parrain de la bienveillance pour donner de la force aux bénévoles et bien oui je suis là ».
« On passe du rêve à la réalité »
Voilà plusieurs années que le président des Restos du cœur des Bouches-du-Rhône espérait quitter les locaux trop petits et peu fonctionnels du 15e arrondissement. Cette fois c’est fait. « Ce n’est plus un rêve c’est une réalité, ça fait une semaine qu’on a déménagé nos produits ici, annonce Alain Evezard. On a un stockage beaucoup plus important. On a aussi la possibilité d’avoir des chambres froides pour les produits frais. Ca nous permet aussi de mutualiser nos moyens notamment la flotte d’engins roulants qui sert pour l’entrepôt ». Stéphane Lemonnier, le président de la Croix rouge Marseille, estime qu’au-delà des économies «on a de l’entraide, du partage d’expériences avec les autres associations et c’est essentiel ». Yann Auger, le directeur général de l’Andes, va pouvoir « renforcer le nombre d’épiceries solidaires face à la hausse exponentielle des besoins. On compte en ouvrir plusieurs dans la région et toutes les denrées du département partiront d’ici ».
Une mutation
Face à l’augmentation de la pauvreté, les associations caritatives ont dû s’adapter, mettre plus de professionnalisme dans leur fonctionnement. La branche logistique de CMA-CGM mettra d’ailleurs à disposition du personnel pour former les bénévoles. Le monde associatif est en pleine mutation. Il le prouve quotidiennement selon Patrice Douret, le président des Restos du cœur. « Le modèle de l’aide alimentaire n’est pas dépassé, il montre chaque fois qu’il a su s’adapter, ça été les cas face au Covid ou face à la crise inflationniste et encore le cas aujourd’hui. On va beaucoup plus loin quand on est ensemble ».
Reportage Joël BARCY
Il est à noter que la Fondation prendra en charge l’intégralité de l’aménagement de l’entrepôt et 50% de ses fonctionnements de ses coûts annuels. Les associations partenaires participent à hauteur de 20 %, en fonction de la surface qu’elles occupent, tandis que les 30 % restants sont pris en charge par l’État (via la Préfecture des Bouches-du-Rhône), la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la ville de Marseille, sous forme de subventions versées aux associations.