Publié le 7 novembre 2024 à 20h42 - Dernière mise à jour le 8 novembre 2024 à 21h56
Un parterre d’associations, de mutuelles, de coopératives ou encore de fondations se sont rassemblées pour parler développement à l’hôtel de région. L’ESS reste encore trop confidentielle. Fondée sur le principe de solidarité et d’utilité sociale, elle est encore regardée de haut par l’économie classique, les banques, les décideurs voire les élus. Être la première région de France en matière d’économie sociale et solidaire d’ici 2030 c’est l’ambition affichée.
Se faire une place au soleil
L’ESS, kesako ? Pour le grand public voire le monde économique et politique, cela demeure une nébuleuse qui suscite une certaine méfiance. « On est mal vus, on a peur qu’on n’atteigne pas nos objectifs », confie Anne Carrai, la directrice du développement de Fil rouge. Cette entreprise textile a voulu relocaliser la production en France. Elle a produit 100 000 tee-shirts pour les bénévoles des JO à la demande d’un grand groupe. « Il y a une crainte au départ car on n’est pas une entreprise classique mais tout cela devrait s’éclaircir. Si beaucoup de sociétés comme nous travaillent sur de gros marchés, ça permettra de montrer que fabriquer en France c’est possible et que de faire des volumes c’est possible ».
Un atout pour le monde rural
L’ESS se répartie actuellement principalement dans le monde rural. C’est un vecteur essentiel de développement et de maintien de l’activité dans des bassins de vie où tout disparaît. A Céreste en Luberon, douze communes ont mutualisé leurs moyens pour créer une résidence intergénérationnelle de quelque 80 résidents, des logements en accès à la propriété, une maison de santé… « On a fédéré, on est allés chercher des partenaires privés et publics pour les fédérer autour d’un projet d’intérêt général», indique Corinne Ettouati, directrice générale de la société Sorenis. C’est un projet un peu fou mais il sort de terre et il permet de maintenir les anciens dans leur lieu de vie et de faire venir des jeunes pour s’occuper d’eux et s’installer sur place ».
En voie de développement
Il reste encore beaucoup à faire mais l’ESS pèse dans l’économie régionale et nationale. « Elle représente 10% de l’économie des entreprises en France », note Elisa Yavchitz, Directrice des Canaux de l’association « Les canaux ». C’est aussi 14% de l’emploi privé dans le pays. Il y a très peu de secteurs qui représentent une telle part en France. Quand on fait de l’ESS, on a un objectif de performance économique mais également d’innovation sociale et environnementale ça peut effrayer des financeurs ou des partenaires alors plus on montrera que c’est une force plus cela permettra d’avoir des partenaires financiers».
Région et ESS main dans la main
Faire de la région Sud, la première région en matière d’ESS d’ici 2030, c’est l’objectif. « La région est porteuse de la politique économique, donc on doit aider les acteurs à aller les uns vers les autres, indique Agrès Rossi, conseillère régionale, déléguée à l’économie sociale et solidaire. On doit créer ces passerelles. Ce qu’on devrait mettre en place c’est une plateforme de l’achat responsable qui collecterait l’ensemble des offres pour permettre à des acteurs de l’économie sociale et solidaire d’y répondre ».
Budget en baisse
Que cette région fasse de l’économie sociale et solidaire un vrai sujet et qu’elle accompagne les structures de l’ESS de manière plus efficace nous, en tant que chambre, ça peut que nous intéresser. Cette ambition c’est l’occasion de donner aux gens la volonté d’entreprendre dans l’économie sociale et solidaire. On a encore parfois une vision très caricaturale de cette économie alors qu’il n’y a pas un seul métier qui ne peut pas être pourvu par l’ESS. Cette ambition de la région de faire de Paca la première région de l’ESS d’ici 2030 ça fera ses petits et donnera peut-être envie au niveau national de voir les choses différemment ».
Actuellement l’ESS totalise 14 000 entreprises dans la région et 180 000 salariés.
Reportage Joël BARCY