C’est un collectif informel. Il s’est créé spontanément au lendemain de la dissolution. Sa mission: faire rempart au Rassemblement national. Des boucles WhatsApp se sont constituées «au bout de 3 jours on était 2 000 sur celle que m’a envoyée un copain », confie Julia. Restait à tracter, coller et envisager l’après législatives.
Le besoin d’agir
« Ça bouillonnait en moi, il fallait que je fasse quelque chose », indique Julia. « J’allais à des manif’ mais je voulais faire plus. Un ami d’amie m’a envoyé un message sur WhatsApp ensuite tout est allé très vite, on était 2 000 sur le groupe en peu de temps et le premier soir on était 300 réunis dans une petite salle ». Pas de débat au cours de cette soirée, de perte de temps en bâtissant des plans sur la comète « tout le monde voulait agir ». Alors la néophyte en politique, salariée chez un bailleur social découvre comment on colle les affiches, comment on tracte.
De l’appréhension
Issue du centre-ville, Julia se voit attribuer le tractage dans le 13e arrondissement. « J’avais un peu peur du côté il y a les bobos du centre-ville qui débarquent dans les quartiers nord. Finalement le premier jour ça s’est super bien passé. Les gens s’arrêtent à l’entrée du métro, sont super contents qu’on leur parle. Le lien, la discussion fait débat politique et permet de creuser des positionnement rapides et sommaires liés à des déconvenues, des énervements vis-à-vis des politiques ».
Poursuivre le combat
Il a manqué 800 voix à Amine Kessaci pour être élu plus jeune député de France. Si la mobilisation n’a pas permis d’emporter la victoire cette fois, Julia ne baisse pas les bras. Quelque chose s’est enclenché avec la réserve citoyenne. « Moi ce qui m’intéresse c’est comment on conserve et on alimente ce lien avec ses quartiers-là qui on une envie d’échange, de débats et d’investissement dans la politique ».
Plusieurs milliers de jeunes ont fait partie des ces boucles WhatsApp qui ont constitué la réserve citoyenne et ont sans doute concouru au succès du Nouveau front populaire. Reste à savoir si l’image que renvoient les élus aujourd’hui à Paris va les inciter à poursuivre.
Reportage Joël BARCY