Marseille. La troisième circonscription pourrait envoyer le plus jeune député de France à l’Assemblée

Amine Kessaci est en campagne. A tout juste 20 ans, il défie, sous les couleurs du Nouveau Front Populaire, la seule députée sortante RN de la ville dans la 3e circonscription. Il a initié de nombreuses manifestations pour dénoncer les narchomicides. Là il veut agir politiquement et pourrait être le plus jeune député de France s’il arrive à battre la candidate lepéniste. Trois médias étrangers suivaient sa campagne ce soir-là.

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Amine Kessaci candidat Nouveau Front Populaire dans la 3e circonscription (Photo Joël Barcy)

Une dose d’inconscience

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(Photo Joël Barcy)

Le mauvais score des écologistes aux Européennes n’a pas permis à Amine Kessaci d’accéder au Parlement (il était dixième sur la liste) mais le parti l’a désigné pour porter ses couleurs au sein du Nouveau front populaire pour les législatives. Pour ses premières armes, il affronte à 20 ans la députée sortante RN Giselle Lelouis, de 50 ans son aînée. Sur ces terres du Rassemblement national il fallait un brin d’inconscience. «Tout le monde me disait tu es  un grand malade, tu es fou de te présenter à cette élection dans un secteur gangréné par le Rassemblement national », dévoile Amine Kessaci  qui ajoute: «Et tout le monde me disait tu vas perdre dès le premier tour mais on a fait le taf et maintenant on va remporter cette circonscription ». Signe de l’intérêt que confère le jeune,  des médias internationaux, Wall street journal, Der Spiegel et BBC le suivaient lors du tractage.

Il parle à l’oreille de Macron

En août 2021, le jeune gamin des cités prend la tête d’une manifestation pour dénoncer les narchomicides. Il rencontre même Emmanuel Macron le mois suivant lors d’une de ses visites à Marseille. Amine Kessaci participe au plan Marseille en grand, « on m’a même traité de macroniste à ce moment-là », confie-t-il. « Mais le Président a menti aux gens, Macron a servi de marchepied au RN et les gens des cités n’ont pas vu l’impact du plan dans leur quotidien».

Lassé des marches blanches inopérantes

 « J’en ai marre de faire des marches blanches, d’aller voir les familles et de leur présenter mes condoléances », assène Amine Kessaci. « J’ai accompagné plus d’une centaine de mamans qui ont perdu des enfants et je vais vous dire une chose qui est grave, je n’avais plus forcément d’émotion, c’était devenu une habitude ». Alors il veut agir par lui-même : « J’en ai marre de demander des moyens à Macron, j’en ai marre de toujours solliciter les politiques, maintenant on va les chercher par nous-même ces moyens et on va se battre pour notre avenir ». Et de citer Mandela: « Il disait que si on faisait des choses pour nous, sans nous, c’est qu’on les faisait contre nous.»

Un handicap de 2 000 voix

Au premier tour Amine Kessaci accuse un handicap de 7 points sur Giselle Louis (42,7% vs 35,7%). « Mais cela ne fait que 2 000 voix d’écart sur le RN», clame le candidat. « Ensemble, le parti de la majorité a rassemblé 5 000 voix. En 2020 et 2022 on a, à chaque fois, voté pour Macron pour faire barrage au Rassemblement national. C’est logique que ces électeurs, qui sont des républicains, nous renvoie l’ascenseur ». La soirée risque en tout cas d’être longue dimanche. Lors du premier tour Amine Kessaci était en tête lors des premiers dépouillements avant d’être dépassé par le RN. Il espère que cette fois la tendance s’inversera.

S’il l’emportait, Amine Kessaci serait le plus jeune député de France à rejoindre l’Assemblée Nationale.

Reportage Joël Barcy

 

 

 

 

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