Publié le 10 février 2015 à 19h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h38
Dans le cadre de « La Folle Criée » -reprise provençale de « La Folle Journée » de Nantes créée par René Martin- Emmanuel Strosser a donné samedi à Marseille, un concert particulièrement réussi où il mettait en valeur deux compositeurs, à savoir Robert Schumann et son «Kreislerina opus 16», et Bach avec deux chorals joués en fin de programme. D’une grande sensibilité et d’une précision dans le geste le pianiste a abordé l’œuvre de Schumann en sachant varier les ambiances, travaillant comme un peintre, par touches impressionnistes. Très noble dans l’attaque, très sobre aussi, Emmanuel Strosser ne jouant pas trop de la pédale de son piano pour accentuer les effets. D’où ce sentiment de plénitude s’emparant du spectateur pour ne plus le lâcher. Mais c’est avec Bach et les deux chorals enchaînés que Emmanuel Strosser a donné la pleine mesure de sa sensibilité d’interprète. Justifiant pleinement son qualificatif souvent employé de «poète du piano», Emmanuel Strosser a su proposer une lecture de Bach refusant l’éclat et la seule virtuosité où l’intensité du propos du compositeur apparaît ainsi dans toute sa complexité. Si bien que l’on est ressorti de son concert comme subjugués et profondément émus. « Folle Criée » qui rend « Follement heureux ».
Jean-Rémi BARLAND