Publié le 13 septembre 2013 à 0h45 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h18
C’est en présence d’utilisateurs du site que les responsables du Dock des Suds ont tenu une conférence de presse, ce jeudi, pour exprimer leur inquiétude quant à leur devenir. Il est, en effet, question de quitter une nouvelle fois les lieux.
Inquiétude fondée puisque, du côté d’Euroméditerranée, le propriétaire du site déclare: « Le bail prend fin en 2014. Nous réfléchissons avec eux à une relocalisation au sein d’Euromed II, à proximité des Puces. Il est clair pour nous qu’une telle structure ne peut pas rester dans un futur quartier résidentiel, avec des logements, un hôpital. Nous travaillons donc, pour, en tenant compte de leurs contraintes, trouver un endroit pérenne. Compte tenu des paramètres à prendre en compte, nous n’avons pas encore identifié le lieu, ni encore moins donné une date précise. Mais, une chose est sûre, ils ne resteront pas dans ce lieu ».
Dans tous les cas, ce dossier devra être traité avec la plus extrême attention tant le Dock ne cesse de prendre de l’importance. Bernard Aubert, son directeur artistique, rappelle: « En 21 ans, nous avons changé cinq fois de lieu avant de trouver, finalement, notre port d’attache ici. Nous avons un espace ouvert à l’année ce qui a bouleversé notre façon de voir les choses. Ce qui a impliqué un autre budget tout en nous permettant d’être reconnu comme un lieu culturel. Mais, sans argent, il ne pourrait pas être viable. C’est ainsi que nous avons cherché de nouvelles ressources. Mais, sans projection financière, nous ne pouvons évoquer l’avenir. Or, notre propriétaire, Euromed, laisse entendre que nous devrons partir alors que nous avons fait connaître le Dock. Nous avons prouvé que le monde économique venait faire la fête avec celui de la culture. Et, la culture a besoin du monde économique ».
Jean Hubert, le directeur des Docks précise: « Depuis deux ans nous avons créé un pôle événementiel, un resto, ouvert les portes à toutes les pratiques culturelles tout en gardant notre identité. Dans le contexte économique actuel, il est important que le Dock, qui ne perçoit aucune subvention de fonctionnement, soit fort ». Il ajoute immédiatement que la Ville, le Département et la Région sont des partenaires, sur des opérations, mais aussi lorsqu’il a fallu repartir après l’incendie, dû à la foudre, de septembre 2005.
Puis de donner la parole à des utilisateurs du site. Ainsi, Julien Harounyan, le président de la JAF Marseille Paca raconte : « Nous avons investi ce lieu en 2000 avec Amnésie International et, c’est là que notre histoire d’amour avec le Dock a débuté. Parce que nous avons pu, après le volet réflexif, accueillir Zebda, Juliette Greco… ».
« Je ne peux que recommander chaudement le Dock des Suds et vos équipes »
Menno Meyer, Phenix Events, explique: « Nous sommes spécialisés dans le tourisme d’affaires. Nous sommes sur Nice, Cannes, Monaco. Nous arrivons sur Marseille. La Ville devient de plus en plus accessible grâce à l’aéroport, au nombre de lignes qui se développent. Ensuite l’offre hôtelière de qualité prend elle aussi de l’ampleur. Enfin, il y a l’effet MP2013, les nouveaux lieux qui s’ouvrent tel le Mucem. Et, voilà 18 mois, nous avons reçu un coup de fil d’un client anglais qui compte des filiales dans le monde entier. Il voulait organiser une manifestation pour 300 personnes à Marseille. La Ville l’intéressait car il la trouvait pertinente pour faire passer son message sur la nécessité de voir les cultures différentes, qui se trouvent en son sein, travailler mieux ensemble. Et il voulait un lieu original. C’est comme cela que je suis arrivé au Dock. J’ai découvert un espace, une équipe extraordinaire. La manifestation a été un succès. Je ne peux que recommander chaudement le Dock des Suds et vos équipes. ».
L’association Hadra, utilise aussi le site, d’abord une salle, puis deux, chaque fois avec succès, elle va en utiliser trois pour sa prochaine manifestation. « L’espace modulable est un vrai plus, tout comme le professionnalisme des équipes, leur réactivité ».
Laurent Bonnet, de son côté, travaille dans l’aide à la création et la reprise d’entreprise et s’occupe également du concours « Talent des cités »: « Nous travaillons notamment sur les talents en matière de culture et nous entendons bien nous inscrire dans une collaboration durable avec le Dock des Suds ».
Daniel Hermann, l’adjoint à la culture, sans se prononcer sur le lieu d’implantation, insistera lui aussi sur l’importance, pour la ville, son offre culturelle, d’une structure telle que le Dock des Suds « qui a su évoluer, s’ouvrir sur le monde économique et des formes culturelles diverses telles que les musiques du monde, si importantes dans une cité comme la nôtre ».
Michel CAIRE