Publié le 26 janvier 2020 à 19h30 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
A l’occasion des vœux pour la nouvelle année, le général de corps d’armée Benoît Houssay vient de rencontrer la presse au Fort Ganteaume, à Marseille. Occasion pour lui d’exposer le rôle des armées sur le territoire national et plus particulièrement leur organisation et leur engagement en zone Sud, l’évolution de cette dernière et les possibilités d’emplois qu’elle offre quel que soit le niveau de formation. Une armée qui ne cesse de s’ouvrir aux femmes. Le général rappelant que «militaire s’écrit de la même façon au masculin qu’au féminin, une réalité que nous retrouvons sur le terrain».
Depuis Marseille, le général de corps d’armée Benoît Houssay assure pour la zone Sud, l’une des six régions militaires du territoire métropolitain, les fonctions d’Officier général de la zone de défense et de sécurité (conseiller militaire du Préfet de zone, Pierre Dartout) et de commandant de l’Armée de Terre. Marseille étant la capitale militaire des 21 départements des régions Sud, Occitanie et Corse. «Nous bénéficions de nombreuses pépites sur ce territoire, dont certaines sont peu connues comme le labo qui teste les carburants en métropole et en opérations extérieures. Un labo qui fait de nous des leaders mondiaux en matière de ravitaillement en carburant. Nous disposons également ici d’une médecine d’avant-poste assez exceptionnelle», signale le général.
La zone Sud est la première zone de présence militaire du territoire
Les décisions d’engagement des armées de la zone Sud sur le territoire national se font depuis la cité phocéenne. Comptant près de 45 unités des forces armées, elle est la première zone de présence militaire du territoire. Elle compte notamment 30 000 Hommes de l’Armée de Terre, soit 30% de son effectif total. Une zone militaire qui est la deuxième de France, en effectif, pour le dispositif « Sentinelle » qui vise à faire face aux menaces terroristes sur le territoire national. Le général Houssay précise : «Le niveau de menace reste élevé. De plus nous entrons dans une période où l’administration pénitentiaire va remettre en liberté des personnes radicalisées». Évoque des réunions sous l’autorité du Préfet et un partage d’informations avec la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). D’autre part des régiments vont partir au Sahel pour un mandat de quatre mois dans la zone des trois frontières, à la croisée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, zone extrêmement périlleuse où la France a perdu en novembre dernier 13 soldats. Un contexte tendu dans lequel il apprécie «l’énorme effort accompli par l’État avec un budget des Armées en hausse de 5 milliards en trois ans qui répond à un réel besoin tant nos équipements étaient en mauvais état. Là, nous connaissons un véritable saut générationnel, technologique et opérationnel avec l’arrivée des premiers véhicules blindés multi-rôles (VMBR), Griffon. Capables de collecter toutes les données de son environnement et de les transformer en information de combat, dotés d’outils d’aide à la décision face aux menaces, les nouveaux véhicules Griffon sont à la pointe du combat collaboratif ». Il s’agit là aussi, à ses yeux: «d’un saut dans la chaîne de commandement». La livraison de ces premiers véhicules donne en effet naissance à Scorpion, un espace infocentré, flexible, évolutif et infovalorisé. «Je suis arrivé avec les fusils d’assaut Famas, je partirais en voyant tout un équipement changer». Il évoque donc une Armée qui se modernise mais aussi, plus surprenant une Armée qui « s’écologise »: «Nous allons être moins polluant, nous travaillons sur les énergies renouvelables, sur le respect de la biodiversité. Nous bénéficions notamment de fonds européen pour la protection des espèces sur le camp des Garrigues».
«Nous avons besoin de plus de 20 000 personnes en 2020»
Une Armée qui recrute également: «Nous avons besoin de plus de 20 000 personnes en 2020. Sachant que nous avons beaucoup recruté après les attentats qui ont touché notre pays et que nous arrivons en période de renouvellement. Nous recrutons en quantité tout autant qu’en qualité». Il dévoile qu’une étude de sécurité est menée sur chaque personne qui s’engage et ajoute: «Nous devons être plus patients qu’il y a quelques années avec les jeunes qui s’engagent. Ils sont moins habitués à en baver, à porter lourd, à rester longtemps dehors. Mais nous voyons bien que, dans un même temps, de plus en plus de jeunes cherchent un cadre. Ils sont nombreux à nous dire au bout de cinq ans qu’ils étaient en perdition et que l’Armée leur a permis de redevenir des citoyens français». Il précise que l’Armée propose «une grande variété de métiers. Nous avons un vrai partenariat avec les universités et nous cherchons à garder dans nos rangs ceux qui ont eu une formation longue. Ce n’est pas toujours simple, lorsque nous formons quelqu’un à la cyber-défense les tentatives de débauche sont rapides». Il n’omet pas de signaler qu’à Marseille se trouve l’Hôpital Laveran: «C’est là que se reconstruisent les blessés. Nous avons deux types de blessés physique et psychique. Nous avons des cas de reconversion remarquable dans la société civile pour des blessés physiques. Certains reprennent une vie à peu près normale. C’est plus compliqué pour les blessures psychologiques. Nous avons créé un partenariat avec le Medef pour favoriser la réinsertion des uns comme des autres. Dans la région nous avons signé un partenariat avec la CPME Sud». Il indique également qu’un concert au profit des familles de soldats morts au combat aura lieu au Dôme de Marseille, le 14 février, à 19 heures (lire ci-dessous).
Michel CAIRE
Concert caritatif du gouverneur militaire de Marseille: Donnez du sens à votre Saint-ValentinFort du succès de la 1ère édition au printemps 2019, le 2e concert du Gouverneur Militaire de Marseille aura lieu le vendredi 14 février 2020 à 19 heures au Dôme à Marseille. Cet événement à vocation caritative est un véritable témoignage de solidarité et de fraternité envers les blessés des armées et les familles endeuillées par la mort au combat d’un des leurs. Ambassadrice des troupes aéroportées à l’international, la musique des parachutistes de l’Armée de Terre est à l’affiche de cette deuxième édition. Point d’orgue du spectacle, les cinquante musiciens seront rejoints sur la grande scène du Dôme de Marseille par les Petits Chanteurs de la Major, chœur d’enfants de Marseille : une rencontre originale, un répertoire varié et un clin d’œil obligé à la date du 14 février. |