Valérie Létard était à Marseille pour écouter, faire des propositions et mesurer l’avancée des travaux. « C’est l’énormité du chantier qui est impressionnante quand on vient ici. Dans tout point du territoire il y a des défis à relever, des mesures spécifiques à prendre », analyse la ministre chargée du Logement.

Le banc et l’arrière banc
Ministre, préfet, Ville, Métropole, promoteurs, bailleurs sociaux, établissements publics, tout le monde était rassemblé sous les ors de la République pour entendre la ministre du Logement. Au-delà des mesures annoncées: prêt à taux zéro pour les primo-accédants, donation jusqu’à 100 000 € des parents ou grands-parents sans frais de succession pour acquérir un logement, Valérie Létard à scander un slogan : « Il faut jouer collectif, ville de Marseille, Métropole, maires des différentes communes. Le logement social ce n’est pas que l’affaire de la cité phocéenne, il faut libérer du foncier pour construire.»
Enfin du positif
« Ce qui est très positif c’est qu’après avoir été tant malmenés de nombreuses années durant par les différents ministres du logement, on sent une ministre qui a envie que cela avance, réagit Arnaud Bastide, promoteur et président de la Fédération des Promoteurs Immobilier (FPI) Provence. Elle a bien compris la problématique du logement, au travers de ses conséquences économiques, sociales et sociétales ».
Spla-In et ORCoD-IN
Marseille est une ville en chantier qui résonne au rythme des acronymes SPLA-IN (Société Publique Locale d’Aménagement d’Intérêt National ou ORCoD-IN (Opération de Requalification des Copropriétés Dégradées d’intérêt national). Des structures assez lourdes qui forcément mettent du temps à s’installer et à porter leurs fruits. Casque vissé sur la tête, la ministre du logement est venue mesurer les avancées. «Aujourd’hui les opérations sont lancées en matière d’habitat indigne ou dégradé. La société publique a acquis 74 immeubles et les échafaudages poussent. Aujourd’hui on est sur une cinquantaine d’immeubles en études et une vingtaine en travaux d’ici la fin de l’année, commente Franck Caro, le directeur général de la Spla-In. On est en train d’acquérir un vrai savoir de restauration, de retrouver les fondamentaux de ces immeubles qui ont plusieurs siècles. Actuellement notre mission c’est de traiter ces verrues qui n’ont pas de modèle économique sur le champ privé, de les restructurer, de rassurer les voisins de ces rues-là et de redonner de la valeur à ces îlots ».
Copros dégradées
Les chantiers ne s’arrêteront pas là. 13 copropriétés très dégradées sont recensées à Marseille. Elles vont bénéficier d’un accompagnement spécifique via les ORCoD-IN à l’échelle des quartiers. 4 opérations sont déjà dans les tuyaux et les dossiers devraient être déposés devant le conseil d’État. Il s’agit des quartiers « du Mail, des Rosiers, de la Maurelette et Consolat », révèle Isabelle Epaillard, préfète déléguée pour l’égalité des chances.
Un chantier titanesque
Avant de repartir après une série de visites in-situ, la ministre du logement le concède : « Ce qui impressionne, c’est l’énormité du chantier quand on vient ici. Copropriétés, cités, centre-ville les défis marseillais sont hors-normes et des procédures exceptionnelles sont à lever. Il faut que tout s’accélère ». Cela prendra forcément plusieurs années et les 50 000 Marseillais en attente d’un logement social devront encore patienter.
Reportage Joël BARCY