Marseille: « Le Mouvement » entend mettre de l’éthique dans les municipales

Publié le 19 décembre 2019 à  11h17 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h29

Laurent Lhardit, président du Mouvement et Marie-Line Lybrecht viennent de présenter les propositions de leur association pour la gouvernance éthique et la transparence au sein de la municipalité de Marseille. Le plan d’ensemble est constitué de 53 propositions mises à la disposition des listes électorales qui s’engageront dans les élections municipales de mars 2020 en manifestant la volonté de changer en profondeur la gouvernance municipale.

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
Le texte fondateur du Mouvement est porté par «les valeurs et les principes de la République, de la laïcité, de l’écologie et de la social-démocratie. Il a vocation à rassembler les citoyens qui se reconnaissent dans ces valeurs et principes». Il comprend à parité des personnes non encartées et des membres de partis politiques: le PS, EELV et LREM. Le plan d’action pour la gouvernance éthique repose sur trois piliers : l’engagement des élus en faveur d’un plan municipal de lutte contre les atteintes à la probité; le développement des missions d’organes municipaux chargés de la transparence et du contrôle de l’action publique; des propositions inédites en matière d’information, de transparence et de contrôle de l’action publique. Pour Laurent Lhardit: «face au clientélisme et aux soupçons de corruption il est temps de passer du stade de l’indignation à celui de l’action. L’efficacité de ce plan reposera d’abord sur la volonté politique ferme de le mettre en œuvre et donc de s’y engager devant les électeurs dès la campagne municipale. Nous allons donc rencontrer les listes municipales qui le souhaitent à partir du début du mois de janvier pour leur détailler le plan et leur proposer de l’adopter dans leurs projets municipaux». Pour Antony Sette, co-rédacteur du projet : «La plupart de ces propositions peuvent être adoptées par d’autres collectivités territoriales, dès lors que leurs majorités politiques souhaitent développer ou renforcer leurs actions en matière de transparence et d’éthique. Je pense que ces mesures sont de nature à améliorer l’efficacité des politiques publiques et à restaurer la confiance des citoyens dans l’action municipale». Laurent Lhardit avoue: «Au départ, il m’est arrivé de me demander si nous n’étions pas en train d’inventer le fil à découper le beurre, si toutes les pistes n’avaient pas déjà été explorées. Au final tel n’est pas le cas, plusieurs de nos propositions sont inédites». Et de citer: un encadrement déontologique et une traçabilité des relations entre la collectivité, ses prestataires et les représentants d’intérêts qui souhaitent influencer les décisions publiques ; une Inspection Générale des Services aux missions étendues notamment au contrôle de la qualité des prestations issues de la commande publique; un déontologue aux missions renforcées chargé, par exemple, du plan de formation des élus et des agents municipaux, ou d’assurer la protection des lanceurs d’alerte; la participation de citoyens à l’observation d’organes d’attribution de la municipalité; la transparence des relations financières entre la collectivité et les médias d’information; la création d’une Commission municipale chargée de l’évaluation préalable de l’impact environnemental des décisions publiques; la création d’un Conseil de l’information environnementale associant des citoyens, chargé du choix des études sur l’état de l’environnement et de la santé publique – Une information publique renforcée, facilement accessible aux citoyens. Laurent Lhardit ne manque pas d’expliquer comment les propositions du Mouvement ont été élaborées. «Nous avons travaillé à partir des contributions d’observateurs locaux: un haut fonctionnaire, deux fonctionnaires municipaux, un président d’association et deux chefs d’entreprise. Nous avons également analysé des lois existantes, des travaux et des recommandations de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), de l’Agence Française Anticorruption (AFA), du Défenseur des Droits et de l’ONG Transparency International France». «Les propositions pour la gouvernance éthique et la transparence au sein de la municipalité de Marseille, poursuit-il, peuvent, dans une large mesure, être adaptées au fonctionnement de la Métropole Aix-Marseille-Provence ou du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, et servir de boîte à idées pour des municipalités souhaitant développer ou renforcer la lutte contre les atteintes à la probité et les dérives clientélistes». Et de conclure: «Nos propositions sont en libre service et nous sommes d’accord pour aller en débattre avec les candidats qui le souhaitent».
Michel CAIRE
Les propositions du Mouvement : le-mouvement.fr

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