Marseille. Les croisières reprennent après plus d’un an d’arrêt

Publié le 4 juillet 2021 à  12h14 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  19h19

Les armateurs se félicitent de la reprise des croisières en France, malgré un protocole sanitaire très strict et le souvenir de touristes bloqués en mer par la pandémie. En revanche à Marseille, des voix s’élèvent pour demander à modérer cette activité polluante…

Bateau de croisière à Marseille ©Hagay Sobol
Bateau de croisière à Marseille ©Hagay Sobol

Le coup d’envoi de la reprise des croisières est effectif ce dimanche 4 juillet avec les escales du Costa-Smeralda (Costa Croisières), qui embarquera 700 passagers français et du MSC-Seaside. Le redémarrage sera progressif : trente-sept escales sont programmées en juillet et août par les deux leaders du secteur, soit quelques milliers de passagers. C’est encore loin des quelque 2 millions de passagers par an d’avant la crise sanitaire. En effet, Raffaelle D’Ambrosio directeur général France de Costa Croisières (groupe Carnival), précise encore que les navires qui vont partir cet été ne seront qu’à 70 % de leur capacité.

Les escales du MSC-Seaside, les dimanches 20 et 27 juin à Marseille auront fait office de galop d’essai et de test grandeur nature du protocole sanitaire imposé sur les paquebots. En effet, chiens anti-Covid-19 lors des mouvements de passagers sur les quais, recherche des traces du virus dans les eaux usées du paquebot par les marins-pompiers, durant les opérations d’accostage, « bulles sanitaires » pour sécuriser les excursions: «Toutes les conditions sont réunies à Marseille pour que le port, la ville et la région bénéficient de nouveau de l’activité des croisières dans les meilleures conditions », s’est félicité Erminio Eschena, directeur des relations institutionnelles et des affaires industrielles de MSC Croisières, par ailleurs président de la Cruise Lines International Association (CLIA).

L’objectif du port est d’accueillir des navires, de créer de la richesse pour le territoire

«On se réjouit de la reprise de ce trafic, assure Hervé Martel, président du directoire du grand port maritime de Marseille (GPMM), car l’objectif du port est d’accueillir des navires, de créer de la richesse pour le territoire à partir de l’activité portuaire et de le faire de façon respectueuse pour l’environnement. »

En ce qui concerne l’effet polluant des bateaux de croisière et la levée de bouclier des riverains, Dominique Robin, le directeur d’AtmoSud indique que «les croisiéristes ont plutôt des bateaux performants, récents». Il y a dix ans, poursuit-il: «Un bateau c’était un échappement libre, comme si sur votre voiture, il n’y avait pas de pot d’échappement». Malgré ces évolutions, le député LREM Saïd Ahamada appelle aujourd’hui à une «régulation du trafic de ces navires, sans quoi «nous risquons d’aller tout droit vers un pic de pollution dès le mois de juillet». Un enjeu de taille dans la métropole marseillaise, où les émissions de NOx d’origine maritime -dont 20 % sont dues aux navires de croisière- ont dépassé pour la première fois en 2018 les émissions routières.
Anna CHAIRMANN

[(Pour rappel, les navires avaient dû errer de port en port, à cause des interdictions d’accoster par peur du coronavirus. La filière avait en quelques mois perdu près d’un million d’euros en France, alors qu’elle était en croissance constante depuis vingt ans. Globalement, les croisières sont passées de 19 millions de passagers en 2010 à 30 millions en 2020. Un engouement qui a rapporté jusqu’à 150 milliards de dollars et donné du travail à plus d’un million de personnes en 2018, selon l’Association internationale des compagnies de croisière (CLIA). )]

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