Marseille. « Les services culturels municipaux c’était un désastre », selon l’adjoint à la culture Jean-Marc Coppola

A mi-mandat l’adjoint à la culture, Jean-Marc Coppola a dressé le bilan de son action au sein du Musée d’art contemporain (MAC), récemment rénové. « Nous sommes arrivés dans les pires conditions avec la pandémie et un héritage lourd à porter. L’action publique en matière culturelle était un vide total. Après 2013 (année européenne de la culture) tout s’était sclérosé», affirme-t-il.

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Jean-Marc Coppola, adjoint au maire de Marseille en charge de la Culture (Photo Joël Barcy)

 

81 M€ pour la culture

Jean-Marc Coppola se veut optimiste en dressant son bilan de mi-mandat. « Je suis surpris par l’ensemble du travail accompli en trois ans », note-t-il avec un brin de fierté. La culture est le troisième budget de la Ville, comme sous l’ère précédente, mais il n’y avait selon l’adjoint : «Aucune vision, aucun diagnostic de l’état des bâtiments culturels, aucune politique de recrutement mise en œuvre ». C’est ce qui aurait entraîné la multiplication des fermetures de musées et de bibliothèques. « Il a fallu mettre en place des cellules psychologiques tant les personnels subissaient des conditions de travail déplorables dans les services publics culturels et les Marseillais en faisaient aussi les frais », ajoute Jean-Marc Coppola. Il reconnaît qu’il n’a pas tout réglé en trois ans pour plusieurs raisons :  « Les procédures de recrutement sont longues et les candidats manquent parfois à l’appel tant la situation est dégradée ». Mais que les bibliophiles se rassurent : « 70 postes ont été validés en 2023 pour les bibliothèques ». Cela aura un impact en 2024. Un exemple, la bibliothèque de l’Alhambra n’était ouverte que 5 heures par jour en semaine (entre 13h et 18 heures !) l’amplitude sera désormais 11h- 19 heures. Au total si tout fonctionne bien on devrait passer selon l’adjoint à la culture de « 6 bibliothèques en fonctionnement en 2020 à 11 en 2024 ».

« La culture est un marqueur »

 La culture n’est ni une marchandise, ni une variable comptable. Pour Jean-Marc Coppola, « c’est un marqueur ». Ses deux plus grandes fiertés sont les futures médiathèques rue Loubon sur une friche industrielle de la Belle de mai dans le 3e arrondissement (qui n’était doté d’aucune structure) et une autre à la station Capitaine Gèze dans le 15e arrondissement. Les JOP seront aussi l’occasion d’avoir des olympiades culturelles dans de multiples lieux de la ville. 30 lauréats ont été retenus pour les animer et lors de l’arrivée de la flamme sur le Vieux-Port des animations culturelles sont aussi au programme.

Côté musées, L’adjoint à la culture s’enorgueillit d’une progression de 18% du nombre de visiteurs par rapport à 2022 mais 2024 aurait peut-être été l’occasion de surfer sur la présence massive de touristes pour accentuer l’action et avoir à l’affiche une grande rétrospective autour d’un peintre de renom.

Un label national pour l’opéra de Marseille ?

(Photo Patricia Maillé-Caire)
Opéra de Marseille (Photo Patricia Maillé-Caire)

Marseille est l’une des rares villes à ne pas bénéficier d’un label national. Bordeaux, Montpellier, Toulouse en disposent. Strasbourg comme Lyon aussi. Cela devrait être réparé. « On travaille sur un projet artistique susceptible de nous octroyer ce label », confie Jean-Marc Coppola. L’idée est de démocratiser le lieu, de l’ouvrir au plus grand nombre et aux jeunes notamment. Que ce ne soit pas un label élitiste mais que l’opéra de Marseille soit reconnu pour ses qualités, ses talents et qu’en retour la participation financière de l’État au budget de l’opéra soit effective. « Avec le nouveau chef, Michele Spotti, on aura une programmation plus élargie, il est très curieux et n’hésitera pas à entreprendre des frictions, avec d’autres musiques et d’autres arts».

Une reconnaissance

 Ce label valoriserait la seconde ville de France dans le domaine culturel. « Marseille recommence à intéresser, les musées nationaux et internationaux repèrent Marseille comme une ville où il se passe quelque chose. Cela redonne de la fierté aux habitants. On a des talents à Marseille et ils méritent d’être reconnus », conclut Jean-Marc Coppola.

Reportage Joël BARCY

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