Publié le 3 décembre 2014 à 22h50 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h30
Ce mercredi, à l’appel d’un collectif regroupant des personnes vivant dans la rue, une centaine de personnes s’est rassemblée devant l’Hôtel de ville de Marseille contre le «triangle jaune».
La mesure, annoncée au mois de septembre et mise en place, au mois de novembre, suscite, en effet une vive polémique. La mairie et le Samu social avaient présenté ce dispositif de «carte de secours» comme une «carte qui sauve des vies». «Elle constitue un outil indispensable pour tous les acteurs de la solidarité et de la santé. Elle se compose d’un recto comprenant un logo distinctif reconnu aisément par les services concernés et d’un verso affichant toutes les informations indispensables sur l’état de santé des personnes fragilisées », avaient-ils indiqué.
Aujourd’hui, 300 exemplaires ont déjà été délivrés. Les associations comme Réseau éducation sans frontières, la Ligue des droits de l’Homme de dénoncer: «La carte doit se porter de manière visible, comme un badge. Mais surtout, elle comporte un triangle jaune sur un côté. Un symbole particulièrement dérangeant». Relevant la ressemblance «entre cette carte et l’étoile jaune que les juifs étaient obligés de porter pendant la Seconde guerre mondiale…». Des représentant de Médecins du Monde à Marseille de voir là «un problème de confidentialité, de stigmatisation».
Xavier Mery, adjoint au maire de Marseille délégué à l’intégration et à la lutte contre l’exclusion se dit, dans un communiqué, «scandalisé par les polémiques absurdes autour de la carte de secours distribuée par le Samu Social, qui remettent en cause non seulement la nécessité absolue de ce dispositif pour les personnes sans domicile fixe mais également les engagements de la ville de Marseille, du Samu Social et de ses bénévoles pour venir en aide aux plus démunis».
Cette carte, selon lui , «qui nʼa pas vocation à être visible de tous, permet avant tout aux pompiers et au personnel soignant de recueillir des données essentielles afin dʼidentifier, dʼaider efficacement et souvent de sauver la vie de ces personnes dépourvues de tout lien social.» Assurant: «Elle ne contient aucune information médicale destinée à rester confidentielle autre que le groupe sanguin du porteur.» Et tenant à rappeler que Marseille «est la seule ville de France à avoir un Samu Social municipal qui lutte au quotidien contre une misère toujours plus importante.»
Mais l’on peut s’interroger, pourquoi un triangle jaune?
Destimed
