Publié le 29 juillet 2015 à 22h40 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 19h30
Les militants kurdes ont manifesté à Marseille, ce mercredi 29 juillet, pour dénoncer le massacre par la Turquie d’Erdogan, des Kurdes dans le silence étourdissant de la communauté internationale. Et, tout particulièrement, d’une Europe qui ne sait toujours pas quel rapport établir avec la Turquie, si ce n’est la rejeter ce qui n’est certainement pas sans impact sur le virage politique du Président Erdogan. Et les militants kurdes de dénoncer la rupture par l’État turc, du cessez-le-feu à l’œuvre depuis 2013. «Depuis le 24 juillet, les avions de chasse turcs bombardent massivement les positions de la guérilla kurde ainsi que les zones d’habitations civiles dans les régions du Kurdistan irakien», dénonce Salih, lors de la manifestation marseillaise. Ajoutant que la résistance kurde contre Daesh en Syrie serait également visée «alors que les quelques bombardements contre Daesh ne sont que des alibis pour se justifier auprès de la communauté internationale». Le Centre Démocratique du Kurdistan à Marseille indique dans un texte : «Avant de commencer ces attaques, le gouvernement turc a pris soin d’interdire toutes visites à Abdullah Occalan, leader des Kurdes de Turquie, y compris celles de ses avocats». «1600 Kurdes, poursuit Salih, viennent d’être interpellés et une procédure pour interdire le Parti HDP (pro-kurde), qui compte 80 députés, est en cours. Erdogan crée le chaos. On parle d’élections anticipées en novembre 2015, il entend ainsi l’emporter avec une majorité absolue».
Et les manifestants de signifier, par leurs pancartes, leurs slogans, qu’en agressant les Kurdes de Turquie, d’Irak et de Syrie, en ayant laisser passer les forces de Daesh sur le territoire turc, Erdogan «soutient la barbarie contre les forces qui luttent pour l’humanité». Le Centre Démocratique du Kurdistan à Marseille juge ainsi: «La collaboration de la Turquie avec Daesh a désormais atteint un échelon supérieur. La Turquie soutient cette organisation depuis plus de deux ans dans le but d’entraver les efforts des Kurdes pour l’instauration de la démocratie et de briser la révolution du Rojava ( Kurdistan syrien). Ce soutien s’est traduit notamment par des fournitures d’armes, de médicaments et l’ouverture de la frontière avec le Rojava. Ce serait une erreur de penser que ce soutien n’existe plus. Les frappes menées simultanément par l’État turc contre les positions de la guérilla vise explicitement à affaiblir la lutte des Kurdes contre Daesh». Les militants kurdes attendent que la critique internationale s’élève pour condamner les attaques turques contre les Kurdes.
Michel CAIRE