Tumo kézako ? C’est un centre avec un programme extrascolaire de création numérique. Il repose sur le jeu et l’apprentissage par l’échec. «On apprend en faisant», indique son parrain, le réalisateur et producteur marseillais Robert Guédiguian.
Découvert en Arménie
Robert Guédiguian a découvert Tumo en Arménie, dans le parc Tumania à Erevan. Une méthode pédagogique inventée par deux Arméniens, et qui depuis, a essaimé dans une trentaine de villes dans le monde. Le réalisateur en a parlé à Cyril Zimmermann, le co-fondateur et président de La Plateforme, l’école de numérique pour tous, et le projet a été lancé. « On apprend des choses du langage numérique, à manipuler des logiciels mais en même on se cultive de la meilleure manière », dit fièrement Robert Guédiguian. « On crée soi-même des objets de culture. Les jeunes sont très accrochés. Comme on apprend en s’amusant, les enfants se battent pour rentrer dans ce centre, c’est le contraire de l’autre école ».
Parents et enfants surpris
Charlotte De Blasis est venue avec son fils Edgard lors de la journée portes ouvertes fin avril, elle est surprise par la pédagogie et la qualité de l’outil, « dans les domaines d’activités, dans les méthodes d’apprentissage, je suis très curieuse de ce nouveau lieu. A leur âge à l’école on n’apprend pas ces choses-là ». De son côté Edgard a déjà choisi ses ateliers parmi les huit domaines proposés, « les jeux vidéo, la robotique et la modélisation 3D ».
Ouvert à tous
Cette formation extrascolaire, à raison de deux sessions hebdomadaires de deux heures après les cours est destinée à sensibiliser les collégiens et les lycéens à la création numérique. Un secteur d’avenir qui manque trop souvent encore d’effectifs. « L’idée est de planter une graine pour plus tard », indique Cyril Zimmermann co-fondateur de La Plateforme et initiateur du futur campus du numérique sur Euromed 2. « C’est comme cela qu’on peut sensibiliser au numérique non pas que des jeunes garçons mais aussi des jeunes filles. Qu’on peut toucher l’ensemble de la population d’une ville et pas uniquement ceux qui ont facilement accès à ce genre de formation. C’est comme ça qu’on suscite des intérêts, des vocations ». Chez Tumo on devrait donc rencontrer la parité et la mixité sociale. Le tout étant basé sur la motivation.
Un credo, l’engagement
Si toute cette formation extrascolaire pour les 12-18 ans est gratuite, elle suppose des contreparties. Ce n’est pas à la carte, un jour je viens, un jour je sèche. Elle implique un engagement des parents et des enfants pour suivre le cursus avec régularité. « Les places sont chères, on ne peut pas priver des jeunes qui voudraient y rentrer de formation alors que d’autres joueraient les dilettantes », ajoute Cyril Zimmermann. Mais qu’on se rassure cela n’arrive quasiment jamais dans les Tumo existants. Apprendre en s’amusant ça motive.
Reportage Joël BARCY
