Publié le 20 décembre 2014 à 23h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h31
Quelques jours après l’annonce par le président de la République, de l’enveloppe de 5 milliards d’euros pour rénover 200 quartiers en France, Patrick Kanner, le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports a détaillé le dispositif à Marseille ce samedi 20 décembre. Puis, s’est ensuite rendu dans un centre social de l’un des quartiers concernés par le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU).
Patrick Kanner est revenu sur la nouvelle géographie d’intervention de la politique de la ville qui concerne désormais 1 300 quartiers contre 2 600 auparavant. Cette cartographie renouvelée devrait, selon lui, permettre de concentrer les efforts sur les quartiers les plus pauvres. Puis de rappeler que le NPNRU 2014-2024 consacre une somme de 5 milliards d’euros, financé avec le concours d’Action Logement. L’enveloppe sera répartie à hauteur de 83 % pour les sites d’intérêt national et 17 % pour les sites d’intérêt régional, dans le cadre des Contrats de plan État-région (CPER).
«L’Anru 2 prévoit un financement de 5 milliards d’euros, un engagement ferme contrairement à l’Anru1 où nous n’étions là que sur un engagement de principe. Et ces 5 milliards devraient générés 20 milliards de travaux soit entre 250 000 et 270 000 emplois dans le BTP. C’est énorme et nous sommes là devant une opération qui va impacter directement la vie quotidienne de 2 millions de personnes».
Il se réjouit de voir le nombre de quartiers concernés se réduire: «D’abord parce que cela veut dire que les travaux ont porté leurs fruits dans un certain nombre de cas. Ensuite, parce que dans le système précédent, il y avait un certain saupoudrage, là, nous allons au laser afin de ne pas disperser l’argent public».
«Il faut qu’il y ait de l’espoir dans les quartiers»
«Il faut qu’il y ait de l’espoir dans les quartiers. Et cela passe par de la proximité, de la démocratie participative. Ce dispositif vise à apporter dans 1 300 quartiers de la République du changement», assure-t-il.
Mais quelle somme peut espérer Marseille ? Marie Lajus, la Préfète à l’égalité des chances, d’expliquer: «Nous sommes dans une logique de projets, pas d’enveloppe. Avec l’Anru1,17 quartiers du Département sont concernés, dont 14 à Marseille. 300 millions d’euros ont été débloqués par l’État, ils produisent 1 milliard de travaux. Aucune autre Ville n’a autant de projets». Pour L’Anru 2, le Ministre avance: «La somme devrait être un peu moins importante, elle devrait tourner autour de 250 millions d’euros minimum ce qui devrait entraîner entre 800 millions et 1 milliard d’euros de travaux. Mais, encore une fois, nous entrons dans une logique de projets, ce sont les élus, les urbanistes, les habitants… qui proposeront les chantiers. Il y a un an pour élaborer les projets. Et nous allons mettre en œuvre les réponses architecturales les plus innovantes, il y aura de l’excellence dans ces quartiers».
D’ici là les crédits de l’Anru 1 auront été consommés intégralement, toutes les opérations ayant été engagées au 31 décembre 2015 et seront conclues en 2017.
une TVA réduite à 5,5% pour l’accession sociale à la propriété
Le ministre précise que les 1 300 nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville bénéficieront, à compter du 1er janvier 2015, d’une TVA réduite à 5,5% pour l’accession sociale à la propriété «avec un périmètre de 300 mètres autour de ces quartiers. Cette mesure devrait permettre à des familles aux revenus plus élevés de rester ou devenir propriétaires dans les quartiers et donc favoriser la mixité sociale».
Les questions de sécurité seront analysées en amont, le Préfet Michel Cadot de donner deux exemples : «A Marseille les cités Air Bel et La Castellane sont fermées sur elle-même. A La Castellane nous aurons un espace plus ouvert, plus éclairé. Nous prendrons le temps nécessaire pour élaborer les réponses avec toutes les parties concernées». «La réponse, ajoute Patrick Kanner, passe aussi par une présence accrue des services publics et par une dimension économique. Dans ce cadre Marseille va conserver ses deux zones franches urbaines, un système qui évolue. Il bénéficiera dorénavant aux entreprises de moins de 50 salariés pour avoir des entreprises de proximité. L’exonération d’impôt sur bénéfice avec un plafond de 50 000 euros portera sur une période de 8 ans. Le plafond sera majoré de 5 000 euros par personne du quartier employée».
Enfin le Ministre insiste sur l’importance de la démocratie dans ce dispositif: «Aucune politique publique ne pourra réussir pleinement et durablement si elle n’est pas élaborée et mise en œuvre avec les habitants. La volonté de faire participer les citoyens existait déjà, elle est renforcée par la création de Maison de projet où se retrouveront élus, architectes, urbanistes, sociologues, habitants».
Une nouvelle visite ministérielle est annoncée au printemps «pour voir ce qui va bien et moins bien».
Michel CAIRE