Publié le 15 janvier 2015 à 23h00 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Comme le veut la tradition le syndicat FO vient de présenter ses vœux au président de MPM, Guy Teissier. Le climat était nettement moins chaleureux que pour les vœux au Maire de Marseille. Patrick Rué, le secrétaire général du syndicat, d’évoquer la question des recrutements, du pouvoir d’achat et deux dossiers qui fâchent, les services de la propreté et de la voirie-circulation, deux services où les agents ont voté un préavis de grève à partir du 22 janvier. Le président de MPM indiquant: « Mon téléphone, mon bureau ainsi que celui de mes proches collaborateurs vous sont grand ouverts» pour des négociations.
«Ces types de recrutements précaires dans la Fonction Publique reviennent à une liquidation pure et simple du service public républicain »
Pour Patrick Rué : «La question des effectifs est d’autant plus d’actualité que certains imaginent d’autres types de contrat dans la Fonction publique que celui du statut. A côté de la multiplication des emplois de contractuels, vacataires ou autres intérimaires, on parle « d’assouplir » les garanties statutaires : on sait ce que cela veut dire. Ces types de recrutements précaires dans la Fonction Publique reviennent à une liquidation pure et simple du service public républicain».
Concernant le pouvoir d’achat le syndicaliste avance : «Le gel du point d’indice, comme l’absence de coup de pouce au Smic, conduit à une précarisation des fonctionnaires. Précarisation qui touche surtout les plus vulnérables». Estimant: « Le pouvoir d’achat des fonctionnaires n’a jamais été aussi dégradé ».
Avec la métropole à venir, il tient à préciser: «FO tiendra son rôle de syndicat majoritaire», revendiquant «le maintien et l’harmonisation par le haut de tous les acquis ; le maintien et le renforcement du service public, la défense des garanties statutaires et des avancées sociales ».
Il en vient à la situation à MPM et de prévenir le président Guy Teissier : «La confiance ne se décide pas, elle s’acquiert surtout dans les moments difficiles. Évidemment, c’est encore plus compliqué quand elle passe par des intermédiaires surtout si l’un d’eux s’emploie à casser le processus». «Il est vrai, ajoute-t-il, que nos premiers vœux s’inscrivent dans un climat de tension réelle à MPM que ce soit à la Propreté, à la Voirie Circulation ou chez les cadres».
«Nous sommes des jusqu’au-boutistes de la négociation»
Il rappelle que Monique Cordier, élue en charge de la propreté, s’était félicitée d’une amélioration de la collecte des ordures. «Mais depuis décembre le climat social n’a jamais cessé de se dégrader avec un communiqué venimeux de MPM mettant en cause directement les agents et les responsables syndicaux lors des fêtes de fin d’année». Un communiqué selon le syndicaliste qui ne prenait pas en compte le fait que «de nombreux secteurs sont en manque récurrent de personnel». Ajoutant: «Rien sur le fait que l’administration nous cumule les handicaps en obligeant les agents à solder leur congé annuel en décembre. Rien sur le fait que la direction est obligée d’avoir recours systématiquement aux heures Sup. Rien pour dire qu’elles sont limitées à 25 heures par mois. Rien pour dire qu’à partir du 20 du mois toutes ces heures Sup ont été écoulées. Pendant ce temps on ne voit rien venir sur l’incivisme mais on veut encore plus presser les agents».
Mêmes doléances pour la voirie- circulation «où les personnels demandent là aussi des moyens pour travailler mieux : véhicules, effectifs, sécurité… ».
Et de rappeler : «Nous sommes des jusqu’au-boutistes de la négociation, nous ferons tout pour déboucher sur un accord mais s’il en était autrement, le mandat que les sections syndicales nous a donné sera respecté».
Enfin, concernant les cadres, Patrick Rué, déplore que les postes de direction aient été attribués à des candidatures extérieures «ce qui laisse entendre que ceux de MPM n’ont pas le niveau».
Il conclut en remerciant Guy Teissier pour avoir majoré les tickets restaurants, avoir ouvert les négociations sur les CAP et les régimes indemnitaires et d’avoir accordé le 25 décembre ou le 1e janvier à la propreté.
Guy Teissier propose une minute de silence en mémoire des victimes des attentats. Puis d’affirmer: «Vous êtes, vous organisations syndicales, un des maillons essentiels de notre société, de ce modèle de société dont nous pouvons être collectivement fiers». Il revient sur le résultat des dernières élections professionnelles : «Avec plus de 55% des suffrages, vous avez obtenu la majorité des sièges au sein des comités techniques et commissions administratives paritaires». Mais entend dresser un bilan de MPM « J’ai trouvé une communauté urbaine lourdement endettée et une dérive budgétaire inquiétante lors de mon élection. Une dette cumulée de plus de 1,6 milliard d’euros, un budget 2014 qui n’était pas bouclé, avec une impasse de l’ordre de 40M€.» «Il m’a fallu, poursuit-il, prendre des décisions douloureuses mais qui s’imposaient.cet effort de redressement devra impérativement se poursuivre dans les années qui viennent, quelles que soient les structures et quels que soient les hommes ou les femmes à leur tête».
«Je reçois de mon côté en guise d’étrennes des préavis de grève…»
D’ajouter immédiatement : «Le personnel ne doit pas en subir les conséquences mais il doit y participer activement. Tout cela ne nous empêchera pas d’agir dans l’intérêt général et dans celui des personnels. Mais de façon raisonnable et responsable».
Il constate : « En plus de vos bons vœux aujourd’hui, je reçois de mon côté en guise d’étrennes des préavis de grève… J’aurais sans doute pu espérer mieux, mais c’est la vie». Et d’afficher son intention de négocier «pour peu que nous restions dans le cadre qui a été négocié puis voté par les élus de la République». Il assure: «Sur tous les sujets, je souhaite que nous parvenions à travailler dans la concertation permanente, sans pour autant renoncer à nos convictions. Nous devons continuer à apprendre à nous connaître, à bâtir une relation de confiance et à trouver à chaque fois que cela sera possible des solutions acceptables par tous».
Michel CAIRE