Publié le 14 janvier 2016 à 10h53 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 21h32
Après 3 ans de pause, la délégation marseillaise de l’association Femmes Cheffes d’Entreprises (FCE), qui a vu le jour en 1950, prend un nouvel essor. Elle revoit le jour sous le marrainage de la délégation d’Arles qui, en son temps, avait été portée par l’association marseillaise. C’est Aurore Sun, fondatrice de l’agence Spark Relations Publics, qui a été choisie pour devenir la présidente du comité de pilotage avant de prendre la présidence de la délégation. En plus de 60 ans, ce sont des centaines de femmes cheffes d’entreprises marseillaises qui ont adhéré au premier réseau féminin de France. Didier Parakian, adjoint au maire de Marseille en charge de l’économie, Johan Bencivenga, président de l’UPE 13 et Alain Gargani, président de la CGPME 13 étaient présents à cette manifestation, tous affirmant l’importance qu’ils accordent à la présence des femmes dans différents mandats.
Eve Escandon, la présidente nationale de la FCE, se fait l’écho de l’objectif premier de son organisation : la prise de responsabilités des femmes chefs d’entreprise dans la vie économique et «le renforcement de leur présence dans les instances décisionnelles au niveau local, régional et national», d’informer et de former ses membres. «Nous représentons 30% des chefs d’entreprise, nous devrions être plus, indique la présidente, elles sont, par exemple, 48% aux États-Unis. Mais, nous ne sommes plus que 10% à siéger dans des instances nationales. Même si la Loi sur l’égalité réelle fait que, pour la première fois cette année, les élections à la Chambre de Commerce vont être les premières paritaires».
«Marseille est la troisième délégation a avoir vu le jour en France»
Eve Escandon d’insister sur l’importance de la cité phocéenne dans l’histoire de cette association: «Marseille est la troisième délégation a avoir vu le jour en France, après Paris et la Normandie et ses deux premières présidentes, Simone Eymery et Reyne Cienzo, ont été par la suite présidente nationale». Puis d’évoquer la figure d’Yvonne-Edmond Foinant, la créatrice, en 1945, de l’association « Les Femmes Cheffes d’Entreprises », «avec pour vocation d’inciter la prise de responsabilité des femmes dans les mandats patronaux; d’informer et de former ses membres et, de promouvoir la solidarité, l’amitié et le partage d’expérience au travers de liens privilégiés». Eve Escandon rappelle qu’Yvonne-Edmond Foinant avait voulu éviter, que «comme après la première guerre mondiale, les femmes soient contraintes de retourner derrière leur fourneau une fois le conflit terminé». Elle rend hommage à celle qui fut «la première femme élue au CNPF (l’ancêtre du Medef) et la première aussi élue à la Chambre de Commerce de Paris». C’est alors au tour de Christine Vallocco, présidente de la FCE d’Arles, d’exprimer son émotion «d’être aux côtés de Reyne Cienzo qui était là pour la naissance de notre comité arlésien».
Didier Parakian connaît bien ce réseau, sa mère en a été un membre de longues années durant. Considérant:«Le territoire est en pleine effervescence et la présence de femmes à des postes-clés participe naturellement à son dynamisme et son développement économique. L’action de FCE, qui contribue à la sensibilisation sur les mandats, est une valeur ajoutée pour les femmes cheffes d’entreprises». «vous avez fait le bon choix avec Aurore Sun pour votre présidence, avance-t-il. Je suis sûr que, très rapidement, ce réseau deviendra l’un des premiers de France».
«Au plus le mandat est prestigieux et au moins il y a de femmes»
Johan Bencivenga, récemment élu président de l’UPE 13 affirme : «La FCE restera à tout jamais ma première fois, puisque ma première sortie officielle, en tant que président de l’UPE 13, a été pour vous rencontrer. Je le suis d’autant plus que le thème de mon mandat est : « décloisonnez les mondes : entre les hommes et les femmes, les territoires, l’ancienne et la nouvelle économie… »». « En 2016, 813 mandats sont à pourvoir, dévoile-t-il, notre objectif étant de présenter au moins 30% de femmes et, je compte sur vous pour que vous soyez un vivier. De plus, en 2017, aura lieu la désignation des conseillers prud’hommes avec une obligation de parité et plus de 250 conseillers à pourvoir sur les quatre conseils du département ». Eve Escandon rétorque : «Nous essayons d’être présentes dans les postes stratégiques car, force est de constater que, au plus le mandat est prestigieux et au moins il y a de femmes». Alain Gargani tient à souligner pour sa part : «A la CGPME 13 notre valeur ajoutée c’est la femme. En effet, nous sommes un syndicat rare avec 40% de femmes dans les instances décisionnaires».
Pour Geneviève Maillet, première femme élue au Bâtonnat de Marseille, cela paraît une évidence d’intégrer ce réseau «qui promeut la mixité dans les instances paritaires et favorise la solidarité dans les affaires». Elle met en exergue des valeurs partagées de solidarité; parle également de vigilance et de liberté. Aurore Sun n’omet pas de souligner: «l’arrivée de plusieurs femmes influentes à la tête d’organisations marseillaises. Cela traduit bien le fait que notre territoire est prêt à accueillir une féminisation de sa gouvernance. Avec FCE Délégation Marseille, nous souhaitons sensibiliser les femmes cheffes d’entreprises à la prise de mandats; inciter à l’engagement en relativisant la fonction, dédramatisant l’implication, voire les accompagner sur ce chemin afin de maximiser la mixité dans les instances paritaires». Et d’annoncer: «Chaque mois nous aurons une réunion sur une thématique différente».
Michel CAIRE