Publié le 18 juin 2021 à 8h07 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 19h15
C’est à la Coque à Marseille que la Fédération Commerce en 13 (FC13) présidée par Audrey Lucchinacci a proposé aux fédérations et associations de commerçants et d’artisans un échange direct avec Renaud Muselier, président de la Région Sud et candidat à sa succession. Trois thèmes étaient à l’ordre du jour: la digitalisation, véritable enjeu pour les commerçants et artisans pour accompagner et développer les nouveaux modes de consommation. Le circuit-court, pour revitaliser l’ensemble du tissu économique local. L’emploi des jeunes, l’apprentissage, la transmission des savoir-faire.
Renaud Muselier en avant-propos indique: «Nous avons un bilan avec notre programme, nous n’avons pas attendu les gilets jaunes, la Covid pour agir et maintenant, nous sommes là, pour la relance. Ces crises nous ont permis d’apprendre à travailler ensemble». Et il tient à rappeler: «L’économie est au cœur de nos compétences». Il insiste sur l’action entreprise pour connecter l’ensemble de la région d’ici 2025. Corinne Innesti, la présidente de la CPME 13, souligne: «Nous avons joué un jeu collectif pendant la Covid et, dans ce contexte, Renaud Muselier a été parmi les premiers à être à nos côtés. Il a été là pour nous aider et, aussi, pour manifester avec nous lorsque c’était nécessaire. Et nous attendons de pouvoir continuer à jouer collectif». Alain Gargani, président de la CPME Sud explique ce qui l’a conduit à s’engager auprès de Renaud Muselier: «J’ai vu le travail du capitaine pendant la tourmente. Il a été avec nos entreprises au quotidien c’est donc naturellement que je l’ai rejoint».
Stéphane Soto lance: «Je suis en colère et j’ai peur. Aujourd’hui on vote contre, que va-t-il advenir? Moi ce que je sais c’est que Renaud Muselier était là lorsque nous avons créé Medinsoft, il était là pour la French Tech, il est allé avec nous à Londres, aux Etats-Unis. Il était là pendant la Covid. Et de quoi avons nous besoin? D’une région qui se développe, où des emplois se créent. Et le pire pour nous serait que nous devenions un laboratoire pour le RN. Alors il faut voter pour celui qui va poursuivre le développement de notre région. Je connais Renaud Muselier, je m’incline devant ses résultats. Mais j’ai peur d’un vote contre qui serait une honte. Il faut voter pour l’avenir».
Il revient à Kevin Polizzi d’évoquer la digitalisation pour les commerçants et artisans Il rappelle que Medinsoft a vu le jour en 2003 «alors qu’Amazon n’était qu’un nain», précise-t-il. Un travail est réalisé, des entreprises passent au ecommerce «mais trop peu». Audrey Lucchinacci va alors rencontrer Medinsoft pour voir comment les commerçants pouvaient être aidés. Kevin Polizzi poursuit: «Avec Audrey nous avons construit un plan en trois étapes: doter les commerçants d’outils basiques; mettre en avant les success story et, troisièmement, commencer à jouer contre Amazon. C’est compliqué mais pas impossible. Il faut construire l’offre de logistique et simplifier le paiement. Nous nous sommes donnés trois ans pour réussir».
Des États régionaux de la relance
Renaud Muselier ne manque pas d’évoquer le dispositif « Shop in Sud » lancé avec la Région, Medinsoft et la Fédération Commerce en 13. Des aides allant de 2 000 à 5 000 euros ont été ainsi accordées aux commerçants s’équipant de dispositifs de vente en ligne et click & collect. Les entrepreneurs de l’Huveaune reconnaissent la pertinence du travail accompli par la région, apprécie le fait que de nouvelles initiatives soient annoncées. Conforter, développer, aller plus loin sont les axes définis par Renaud Muselier, une action qui se développera dans un échange avec le monde économique: «Dès le mois d’août nous lancerons les États régionaux de la relance. Nous allons d’autre part effacer la dette pour les entreprises en difficulté ou élargir à dix ans le délai de remboursement et il n’y aura aucune augmentation d’impôts et même une baisse des impôts de production de 625 millions d’euros en 2021».
La création d’un fonds de sauvetage pour les commerces en danger
Plus spécifiquement en direction des commerçants il annonce: «la création d’un fonds de sauvetage pour les commerces en danger; la revitalisation des centres-villes grâce aux boutiques à l’essai; l’aide et l’accompagnement à la transmission des commerces de proximité».
Guillaume Sicard, de Marseille Centre souhaite une aide de la région pour fédérer les commerçants, favoriser la digitalisation «car l’individualisme reprend de la force et nous n’y arriverons qu’unis». Renaud Muselier d’avouer: «C’est très compliqué de jouer collectif en politique mais je vois que c’est aussi le cas dans le monde économique. Ceci étant nous allons tout faire pour fédérer».
Caroline Baron, présidente de la Fédération Nationale de l’Habillement avoue: «Je n’aurais jamais imaginé subir ce que nous avons connu avec le confinement et je n’aurais jamais pensé être autant aidé par la région pour la digitalisation. Cela nous a permis de maintenir 60% du chiffre d’affaires et 100% à partir du premier jour d’ouverture».
La cyclologistique c’est possible
Le circuit-court, pour revitaliser l’ensemble du tissu économique local. se met en place sur Marseille. Audrey Lucchinacci met en avant la société Agilenville Logisticien du dernier kilomètre urbain. La société prend en charge vos colis depuis votre magasin, votre espace logistique de proximité ou son propre dépôt de centre-ville. Courses alimentaires, colis pondéreux ou palettes, Agilenville dispose d’une flotte de véhicules écologiques adaptée pour livrer partout en ville, même en zones réglementées. Son représentant indique: «La cyclologistique c’est possible et on peut faire de l’insertion et de l’inclusion avec puisque nous avons créé 40 CDI temps plein». Mais il déplore: «Aujourd’hui il y a plus d’aide pour la livraison d’Amazon que de commerces locaux». «Il va falloir revoir cela», réagit Renaud Muselier qui annonce que des opérations de derniers kilomètres vont être financées.
carte ZOU gratuite pour les jeunes de 18 à 26 ans
Renaud Muselier en vient à la jeunesse. Il déplore: «La responsabilité sur l’apprentissage a été reprise par l’État alors que nous étions passés de 25 000 à 35 000 apprentis et que nous avions pour objectif d’arriver à 50 000. Nous n’allons pas rester sans rien faire, nous allons aider les filières d’avenir en difficulté». De même il rappelle: «Nous avons distribué 40 000 repas à des associations pour venir en aide aux étudiants pendant la crise Covid». Il ajoute qu’un dispositif d’aide aux entreprises est mis en place cet été pour favoriser l’emploi des jeunes. Annonce diverses mesures dont une carte ZOU gratuite pour les jeunes de 18 à 26 ans pour l’année 2020-2021, la création d’un dispositif « un diplôme-un emploi », l’organisation de 200 actions de découverte des métiers…
Michel CAIRE