Publié le 3 février 2015 à 15h07 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Lors d’une conférence organisée par le Quai d’Orsay à Paris autour de l’attractivité de la France dans le monde, Jean Lévy, tout juste nommé ambassadeur du sport français dans le monde par le ministre des Affaires Étrangères, Laurent Fabius, expliquait que sa mission consistait à faire du sport, un levier de diplomatie dans le monde. Présent a cette réunion, Pierre Distinguin, Directeur de la stratégie chez Provence Promotion, avait initié ses premiers contacts avec le nouvel ambassadeur du sport français. Moins d’une année plus tard, ce week-end, Jean Levy était à Marseille. Un séjour lors duquel il s’est rendu au Technosport de Luminy, lieu de rencontre entre recherche, formation et entreprise du sport et de la performance du mouvement puis, au stade Vélodrome pour le match entre l’OM et Evian-Thonon-Gaillard et, enfin, au Cercle des Nageurs de Marseille. L’occasion pour lui d’expliquer sa mission, d’indiquer l’importance de Marseille en matière de diplomatie sportive et de considérer que, si Paris n’est pas candidate au JO de 2024, Marseille devrait poser sa candidature.
«Laurent Fabius a décidé de développer la diplomatie économique»
Jean Lévy revient sur ce poste, nouveau dans la diplomatie française: «A son arrivée au Quai d’Orsay Laurent Fabius a décidé de développer la diplomatie économique, d’en faire le centre de son action, en développant deux secteurs : le tourisme et le sport. De plus, se pose la question de la candidature de Paris aux JO, il faut, si on veut avoir une chance de l’obtenir, une vraie révolution. Moi même lorsque j’étais ambassadeur, notamment au Brésil, alors que j’aime le sport, je n’ai jamais eu l’idée de contacter le président du Comité International Olympique ou les grandes fédérations».
Appelé par le cabinet de Laurent Fabius, celui qui après sa carrière de diplomate fut conseiller de Robert Louis-Dreyfus, décide de relever ce défi: «C’est un challenge et je dois dire que la réponse du monde diplomatique est formidable et nous avons maintenant un référent sport dans chaque ambassade». « Il faut savoir, poursuit-il, pour comprendre la pertinence de cette action, que le sport business représente de 500 à 600 milliards de dollars avec, pour la partie qui tourne autour des grands événements une somme de 100 à 120 milliards. On voit bien les enjeux, d’autant que le sport est aussi un facteur d’influence. Il s’agit donc de promouvoir la candidature de la France aux grands événements, de promouvoir les entreprises françaises sur tous les marchés liés au sport. Nous essayons ainsi d’être présents dans tous les pays où se déroulent de grands événements : le Japon, le Brésil, la Russie…». Il dévoile également que «non seulement les ambassades se sont mises à travailler sur ce secteur mais, en plus, nous avons créé des liens entre le ministère des Affaires Étrangères et celui de la Jeunesse et des Sports et diverses structures sportives». Et de se réjouir de voir notre pays accueillir, sous peu, le Championnat d’Europe de Basket, de Football, la Ryder Cup, les championnats du monde d’Aviron. «L’idée est de faire de la France le pays des championnats du monde, des grands rendez-sportifs», affirme-t-il. Et afin de renforcer la présence de l’Hexagone dans les postes de décisions au sein des instances sportives internationales, «nous menons également une politique de formation au sein de nos grandes fédérations sportives.»
«Réunion de l’Association francophone de comités nationaux olympiques»
Il en vient à l’importance que le gouvernement attache à la francophonie : « A Bangkok , à l’automne dernier, s’est tenue la réunion de l’Association francophone de comités nationaux olympiques. Une manifestation qui a permis à Denis Masseglia, le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), de remarquer que, avec plus de 40 membres, nous représentons tout de même 1/5e de l’ensemble des comités nationaux. Ce qui est tout, sauf anodin. Et, dans le même esprit, nous nous demandons si nous n’allons pas être candidat pour accueillir l’édition 2019 des jeux de la francophonie».
Pour Jean Lévy : «Le sport fédère, il structure l’image d’un pays, de sa jeunesse, sa diversité culturelle. Et les sportifs sont aujourd’hui les personnalités les plus connues d’un pays. Alors, nous voulons que nos ambassades, comme elles le font avec les auteurs, les acteurs, accueillent nos équipes de France. Puis nous avons des sportifs étrangers tel que Raï, pour ne donner qu’un seul exemple, qui adore la France, là encore il y a des actions à mener avec eux».
Et d’insister: «Je le répète, si Paris n’est pas candidate Marseille est la plus à même d’être candidate. On me dit qu’il n’y a pas assez d’hôtels mais il y a du temps et on peut faire comme cela a été le cas à Rio, installer des paquebots. C’est d’autant plus possible que le CIO vient de modifier ses règles d’attribution pour permettre à plus de pays d’accueillir les compétitions». Des jeux qui seront donc moins onéreux «mais, hyper connectés, car ces manifestations sont de plus en plus des vitrines des technologies du pays d’accueil».
Michel CAIRE