Publié le 15 décembre 2021 à 10h29 - Dernière mise à jour le 3 novembre 2022 à 9h44
C’est au siège de Pernod Ricard France, aux Docks de Marseille, que vient de se tenir un événement organisé par Staffme autour de l’entrepreneuriat et des jeunes avec la participation exceptionnelle de Sarah El Haïry, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, en charge de la Jeunesse et de l’Engagement. Une rencontre d’autant plus pertinente que c’est à Marseille que va être expérimenté le capital «jeunes créateurs».
Les jeunes français de 18 à 29 ans rêvent d’entreprendre. Année après année, ils sont de plus en plus nombreux à franchir le pas. En 2020, un nouveau record de créations d’entreprises a été atteint. Près d’un million d’entreprises ont été créées entre juin 2020 et mai 2021 et, 38% de ces créateurs d’entreprises ont moins de 30 ans. C’est dans ce contexte que Sarah El Haïry a donné la parole à des jeunes de la région marseillaise qui ont décidé d’entreprendre, souvent en parallèle de leurs études pour financer celles-ci et développer leur employabilité. Un temps d’échange organisé par Staffme, première application française de mise en relation entre des étudiants entrepreneurs et des entreprises pour la réalisation de prestations et la Staffme Academy, organisme de formation à destination des jeunes entrepreneurs.
« Vous ne devez jamais lâcher»
Pour Sarah El Haïry: «soit on subit la vie, soit on décide que d’autres ne choisiront pas à ma place ce que doit être ma vie et on fait le choix d’anticiper, d’exprimer ses envies, de faire en sorte qu’elles se réalisent. Le président de la République, le gouvernement considèrent que chacun à la capacité d’être entrepreneur. Nous sommes là pour soutenir, pour accompagner. Vous allez mettre de l’énergie, vous allez galérer, parfois échouer mais vous ne devez jamais lâcher. Et, sur ce parcours, je crois à la force du tutorat, du mentorat». Elle ajoute: «Vous habitez une ville magique, pleine d’énergie, de galères aussi, mais c’est un territoire dans lequel on a tellement envie de croire, d’investir. C’est le Marseille en grand que souhaite le président de la République. Mais n’attendez pas que les transformations viennent d’ailleurs, osez créer». «J’ai hâte, poursuit-elle, de vous écouter, de voir les potentialités, de comprendre les freins afin de les enlever». La secrétaire d’État d’expliquer: «Vous savez avant d’avoir été élue députée j’étais entrepreneur. J’ai créé ma première entreprise à 20 ans… elle a tenu six mois. J’ai recommencé et cela a marché».
«Nous croyons à l’audace»
Au préalable Bruno Goimier, directeur de la communication de Pernod-Ricard France avait insisté sur le fait que «l’esprit entrepreneurial est une des valeurs fondatrices du groupe. Nous croyons à l’audace, à l’esprit d’initiative, de conquête, d’engagement». Il indique à ce propos que la société «encourage l’emploi des jeunes via le recours à des apprentis et des stagiaires». Sur l’exercice en cours ce sont ainsi 147 étudiants qui sont intégrés dans les effectifs de Pernod Ricard France. «Et, dans la dynamique de Marseille en grand nous nous sommes engagés, dans le cadre du Top 20, à accueillir en 2022 100 jeunes entrepreneurs autour de 10 journées vis ma vie».
«Quand on entre dans une entreprise en tant qu’auto-entrepreneur on est pris au sérieux»
Vient le moment des témoignages, Clara, 26 ans, travaille dans l’événementiel: «Ce qui me plaît dans Staffme c’est que je suis auto-entrepreneuse, je peux choisir mes clients». Kevin a eu une mission voilà trois ans à la route des vins, puis ses études l’ont conduit en droit «ce n’était pas ma voie, j’ai fait plusieurs boulots et, à 23 ans j’ai repris mes études en travaillant en alternance à la route des vins, ce qui n’aurait pas été possible sans Staffme». Naceri a un bac scientifique, il est dans le Génie industriel. Inscrit sur Staffme, il indique: «Quand on entre dans une entreprise en tant qu’auto entrepreneur on est pris au sérieux, on a une mission et c’est plus simple de trouver des clients que des employeurs». Il passe par la Staff Academy, apprend à créer des sites: «Et j’ai pu trouver un client à la fin de cette formation». Samy explique pour sa part: «J’étais en troisième année d’une école de commerce, il y avait 500 étudiants autour de moi tous au moins aussi bon que moi. Je me suis alors dit qu’il fallait faire quelque chose de différent. Je lance un site, je vais à un événement avec ma caméra, coup de bol, je rencontre le responsable marketing d’une société qui m’indique 48 heures plus tard que le responsable vidéo partait. Je rejoins cette société avant de décider de partir à l’étranger. Je reviens, on me repropose le poste en CDI ou en free lance»… Une jeune fille raconte pour sa part que Staffme a changé sa vie: «J’ai pu devenir propriétaire, je suis la première de ma famille à l’être. Et je travaille à 200% pour réussir».
«Création d’un conseil municipal des jeunes»
Cette jeunesse veut réussir professionnellement et, dans le même temps, elle n’oublie pas qu’elle vit en société comme l’indique un jeune qui, après son projet, explique vouloir mettre en place un conseil municipal des jeunes à Marseille. Hedi Ramdane, adjoint au maire de Marseille en charge de la jeunesse, répond: «Justement, le 17 décembre je présenterai un rapport pour la création d’un conseil municipal des jeunes ce qui ne s’est jamais fait dans cette ville et je souhaite co-construire avec la jeunesse ce que sera ce conseil, son champ d’intervention, le nombre de membres…».
plus de 400 000 jeunes freelances
Amaury d’Everlange, cofondateur de la plateforme staffMe explique: «Lancée en mai 2016, StaffMe permet à plus de 400 000 jeunes freelances (staffers) de gagner en expérience en trouvant facilement des jobs flexibles, adaptés à leur profil et bien payés auprès de plus de 3 500 entreprises de tous types cherchant du renfort de qualité. On est dans toute la France. Quand une entreprise appelle, nous la mettons en contact avec des jeunes qui ont un profil adapté et qui habite à proximité du poste à pourvoir. Et pas de favoritisme, c’est le premier qui répond qui obtient la mission. La mission peut aller de un jour à quatre mois maximum. Et notre staffer évalue son client comme le client l’évalue». Jean-Baptiste Achard, également cofondateur de la plateforme ajoute «Nous avons également fondé « la Staffme Academy », une nouvelle façon d’apprendre, c’est un organisme de formation professionnelle à destination des jeunes indépendants et, le lancement le 9 décembre d’une entreprise d’insertion pour les travailleurs indépendants dans le Val-de-Marne, un dispositif que nous allons aussi lancer à Marseille dans les six mois à venir».
Michel CAIRE
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Rencontre avec Élisa Carvalho
Parmi les jeunes présents à la rencontre avec Sarah El Haïry, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, Élisa Carvalho. La jeune femme a créé son entreprise en février 2019. «Je suis conseillère en investissements financiers avec mon partenaire, Inovéa, un regroupement de conseillers en gestion du patrimoine. Je m’inscris dans une logique de démocratisation de la gestion de patrimoine. Je travaille ainsi avec tous les types de public à partir de 50 euros par mois. Mon rôle est d’être à l’écoute des besoins spécifiques de mes clients, de les conseiller, de leur proposer les solutions les plus adaptées et de les accompagner au fil des années. D’autre part je choisis des personnes avec lesquelles j’ai envie de travailler et je les suis pour leur permettre de devenir indépendante». Élisa Carvalho, ne se destinait pas à cette profession. «Mais, lors d’un stage de fin d’étude en Allemagne j’ai eu à subir du racisme. J’ai mis fin à mon stage, décidé de ne plus subir cela et de devenir mon propre patron et je me lance dans le conseil financier en faisant un Master II à Toulouse Business School. Je rencontre mon parrain dans le réseau Inovéa qui m’a aidé à développer mon entreprise, la rendre pérenne». Et de préciser: «Actuellement on compte un million de personnes en France qui font appel à un conseiller en investissements alors que l’on compte 33 millions d’épargnants, le gisement de développement est énorme». )]
MC