Publié le 20 février 2019 à 21h55 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 20h48
Marseille a répondu présent à l’initiative du Parti Socialiste, rejoint par une vingtaine de partis, de Droite comme de Gauche pour dire que l’antisémitisme « ça suffit ! ». Plusieurs milliers de personnes se sont retrouvés sous l’ombrière du Vieux-Port pour manifester contre ce que l’on pensait appartenir à un autre temps: l’antisémitisme. Une manifestante, ancienne enseignante d’Histoire, devait donner la tonalité de ce rassemblement: «Je n’aurais jamais imaginé devoir manifester à 80 ans contre l’antisémitisme. Les Français n’ont donc rien appris de l’histoire? J’espère que cela va changer. Mais, si malheureusement tel n’est pas le cas, alors je serai encore là dans dix ans». Comme en écho Caroline Pozmentier-Sportich, vice-présidente LR de la Région Sud, s’interroge: «Jusqu’à quand allons nous devoir nous mobiliser contre ce poison? Il importe de sanctionner bien sûr, mais avant tout d’éduquer, de refaire sens, de refaire société». Roland Blum, adjoint LR à la ville de Marseille, explique sa présence: «Elle est fraternelle, citoyenne. Il s’agit de lutter contre un antisémitisme qui n’en finit pas. Il faut maintenant des actions, que justice soit faite qu’il y ait une plus forte répression des actes raciste et antisémites». Pour Eugène Caselli, PS: «Dans la période actuelle c’est un devoir d’être là. Notre société est malade, l’intolérance domine de plus en plus. Alors je suis ici pour la tolérance, pour une société du respect et ce n’est pas la trajectoire que semble prendre notre société». Il rappelle: «Il ne faut jamais oublier que le racisme et l’antisémitisme sont des délits». Conclut en se réjouissant «de se retrouver au milieu de gens qui ont des opinions différentes mais qui se réunissent pour les valeurs de la République, de l’humanité». Bertrand Mas-Frayssinet, le référent départemental de la République en Marche considère: «Le fait de se rassembler est important mais il faut agir aussi face à un antisémitisme qui se masque de plus en plus derrière un antisionisme. Mais il importe d’être pertinent et cela exige le temps de la réflexion pour apporter des réponses pertinentes». Josette Sportiello, PS, indique: «Je suis là en tant que femme française pour dire non à l’intolérable». Jean Roatta, LR, se souvient de ses grands parents et parents fuyant l’Italie fasciste, la fierté de devenir Français. «Ce soir je suis triste et, en même temps je me dis qu’il faut arrêter de l’être, qu’il faut trouver des solutions, construire des jours meilleurs». Fabrice Alimi, promoteur, en appelle aussi à la justice considérant :«Le droit d’expression est un bien précieux, vital, mais il ne doit pas être un alibi pour l’expression de la haine». Et de s’interroger: «Peut-on s’insurger d’avantage que lors de la tuerie de Toulouse ou de Charlie? Doit-il y a voir une mesure dans l’échelle de la haine?». Annie Levy Mozziconacci, PS juge: «lutter contre la haine doit devenir un sujet d’intérêt public. Notre arme: la fraternité, sans elle un pan de notre République s’effondre». Marc Gimenez, secrétaire général des Amis de Martine Vassal ne cache pas son émotion: «Nous sommes réunis sur le Vieux Port pour dire non à l’antisémitisme. Nous sommes à quelques mètre des Vieux Quartiers et du quartier de l’Opéra qui, alors que Marseille était en zone libre, a connu la rafle, la déportation vers les camps de la mort. Nous savons donc comment cela se termine, et nous devons nous mobiliser contre la montée du racisme, de l’antisémitisme». Marie-Arlette Carlotti, PS, apprécie de voir réuni «les partis qui défendent des idées différentes, s’affrontent et sont là unis pour défendre les valeurs de la République. Mais l’antisémitisme est une maladie grave, un sursaut ne suffit pas. Il faut condamner et mettre en prison». Patrick Thévenin, Modem ajoute: «La République est en danger, les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Et on ne peut pas dire qu’on ne sait pas, on sait comment cela commence et comment cela fini». On a également pu noter la présence dans la manifestation de Jean-Luc Mélenchon et de quelques gilets jaunes. Michel CAIRE |