Quelque 8 000 personnes ont manifesté en silence ce dimanche à Marseille, de la préfecture au Palais de Justice pour dire non à l’antisémitisme. Au sein du cortège des pancartes sont brandies : « Pour la République, non à l’antisémitisme », « antisémitisme = République en danger », « 1150 actes antisémites depuis le 7 octobre, ça suffit ». Il est à noter que le Zemmouriste Stéphane Ravier, sénateur Reconquête, a été pris à partie au début du cortège alors qu’il s’installait au premier rang.
« Absolue nécessité d’être solidaire de la communauté juive »
Renaud Muselier, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur constate : « Nous sommes dans un monde extrêmement violent, dans une crise mondiale qui s’est aggravée le 7 octobre avec les actes barbares commis par le Hamas. Depuis une vague d’antisémitisme se développe, touche notamment notre pays. Il y a donc une absolue nécessité d’être solidaire de la communauté juive au nom des valeurs fondamentales de la République, de la laïcité. La communauté juive doit pouvoir vivre en paix en France et c’est pour cela que nous sommes là aujourd’hui ».
« L’antisémitisme est un cancer »
Martine Vassal, présidente du Département 13 et de la métropole Aix-Marseille-Provence avance pour sa part: «Il était important que nous soyons aussi nombreux, de toutes les communautés aujourd’hui pour, dans le silence, dénoncer les actes odieux perpétrés contre nos compatriotes juifs. Le racisme et l’antisémitisme n’ont pas leur place dans notre République ».
Pour Benoît Payan, le maire de Marseille : « L’antisémitisme est un cancer. Si on ne le combat pas il y aura des métastases. La République se doit d’être unie contre l’antisémitisme et inflexible sur ses valeurs. Indignons-nous et luttons toujours contre toutes les formes de haine ». Le député Modem Mohamed Laqhila martèle : « Il est important de se réunir aujourd’hui. Nous devons veiller à ce que chaque français, quels que soient sa religion, son origine, se sente en sécurité et partie intégrante de notre grande nation ».
Pour Christophe Madrolle, président de l’Union des centristes et des écologistes (UCE): «Les nuages s’amoncellent sur notre République , ses valeurs , le racisme et l’antisémitisme viennent en force , rappelant des jours sombres. Aujourd’hui, je suis fier de voir que Marseille a dit Non, de voir que, comme toujours, Marseille est au rendez-vous de la république. »
« Marseille s’est fortement mobilisé »
Fabienne Bendayan, présidente du Crif Marseille-Provence considère : « Il est particulièrement important pour les valeurs de notre République de voir que Marseille s’est fortement mobilisée aujourd’hui contre l’antisémitisme. Des Marseillais de toutes origines, de tous horizons, sont unis pour défendre les valeurs de notre démocratie, pour refuser l’antisémitisme ».
« Un vrai rassemblement républicain »
Lionel Stora, président du Fonds Social Juif Unifié région Sud estime à son tour : « Il est réconfortant de voir que, comme dans de nombreuses villes de France, nous assistons à un vrai rassemblement républicain. Toutes les composantes de Marseille sont réunies, c’est très important ». Bruno Benjamin, ancien président du Crif Marseille Provence ne cache ni son inquiétude ni sa colère : « On se pose des questions dans la communauté juive pour savoir si l’on doit rester ou quitter la France. Et si la France arrête de nous protéger elle perdra une partie de son âme ».
« Je suis là en tant qu’élue bien sûr mais surtout en tant que citoyenne engagée. La barbarie est insupportable et doit être dénoncée », dénonce Catherine Pila, élue LR Marseille.
« Défendre la liberté de conscience, l’égalité des origines et des cultures, la fraternité »
Thierry Zaveroni, grand maître de la Grande Loge de France est présent dans le rassemblement : « Je suis Marseillais c’est donc dans cette ville que j’ai décidé de manifester sachant que nous avons appelé à manifester aujourd’hui tant l’antisémitisme est un mal absolu qui sape les fondations de notre République. Il constitue plus largement l’expression d’un obscurantisme que l’on croyait disparu, qui met à mal toutes les valeurs humanistes et de progrès héritées des Lumières. Manifester aujourd’hui c’est défendre la liberté de conscience, l’égalité des origines et des cultures, la fraternité ».
Des représentants du monde économique sont également présents dans le cortège au rang desquels Jean-Luc Chauvin, le président de la CCI Aix-Marseille Provence : « La République est en danger, l’antisémitisme la met en péril. Il n’y a pas d’autre choix que d’être présent à cette marche, que de se mobiliser pour défendre les valeurs de la République, la laïcité ».
Michel CAIRE
