Déjà deux ans. Deux ans d’une guerre sans merci depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Côté ukrainien elle aurait coûté la vie à 31 000 soldats selon Vladimir Zelensky. Pour commémorer ce 24 février 2022, un rassemblement s’est tenu à Marseille, devant l’Hôtel de ville, à l’appel de diverses associations.
« Ce n’est pas un jour heureux »
Le 24 février 2022 a marqué tous les Ukrainiens. Chars, aviation, le pays était soudain envahi par les forces russes. « Ce 24 février n’est pas un jour heureux pour nous », concède Vladislav. « Mais nous avons besoin d’être là pour montrer que nous savons ce qui se passe au pays et que nous essayons de le soutenir même si nous sommes à l’Étranger ». « Nous sommes là car nous voudrions faire savoir au monde entier que la guerre n’est pas terminée », enchaîne Dmytro Mazan. « Le peuple ukrainien combat tous les jours, des missiles tombent sur nos maisons et nos villes quotidiennement. La guerre n’est pas terminée et nous devons soutenir l’Ukraine, l’Europe, les États-Unis voire le monde entier doivent y contribuer ».
« Nos familles sont là-bas »
Oksana Butenko est depuis 23 ans en France mais elle a de la famille en Ukraine. Pour elle ce conflit est interminable : «Cela fait déjà deux ans, c’est horrible. Des gens meurent. J’ai de la famille en Ukraine et c’est difficile». Un sentiment de tristesse commence à s’emparer de tous ces Ukrainiens. Face aux multiples lieux d’affrontement dans le monde, ils savent aussi que l’Ukraine est passée au second rang. « Il y a beaucoup de gens qui sont fatigués de la guerre, ça fait déjà deux ans. C’est compréhensible », analyse Victor Orly, président de l’association Franco-Ukrainienne Capitale. « Mais quand même avec tous les Français on va gagner ». Le chanteur lyrique Dmytro Voronov qui se produit dans les opéras de Marseille, de Nice et dans plusieurs autres villes constate ce début d’indifférence : « C’est un peu dur car le monde commence à oublier tous ces crimes et toutes ces horreurs qui perdurent en Ukraine ».
Pâle mobilisation
Pour ce triste anniversaire des deux ans de l’invasion, les associations espéraient rassembler des centaines de personnes. Las, les Marseillais n’étaient pas très nombreux parmi les quelque 300 personnes présentes. Nicolas Bousse est venu par « solidarité avec un ami Ukrainien et pour que l’Europe se bouge et ne se repose pas toujours sur les États-Unis. Je ne vois pas comment on pourrait laisser gagner Poutine ». David Sanchez, président de l’association Fraternité Franco-Ukrainienne constate avec amertume « le manque de soutien des pouvoirs publiques et des institutionnels. A part la ville, peu de personnes se préoccupent encore de ce qui se passe en Ukraine ».
Kiev est aujourd’hui privée de l’aide américaine de 60 milliards de dollars (55 milliards d’euros) bloqués par les rivaux républicains de Joe Biden. De son côté l’Europe se ressaisit mais ses aides ont pris beaucoup de retard.
Reportage Joël BARCY