Publié le 8 janvier 2015 à 23h30 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
C’est par une minute de silence en mémoire de l’attentat contre Charlie Hebdo que la cérémonie des vœux de FO au maire de Marseille a débuté.
Après les vœux du Maire au Personnel, ce lundi 5 janvier, qui est revenu sur les contraintes financières qui s’imposeraient au budget de la Ville, le syndicat n’a pas manqué de rappeler ses revendications, principalement en matière de recrutements ou de pouvoir d’achat.
Patrick Rué, le secrétaire général du syndicat avoue «ne pas bouder son plaisir» en présentant ces vœux. Il revient sur le résultat des élections professionnelles : «Le résultat net, au niveau national, voit FO progresser de 0,5%, c’est la seule organisation à progresser sur les trois versants de la Fonction Publique. A Marseille, nombreux étaient ceux qui prédisaient notre déclin. Résultat notre premier concurrent obtient 16% des voix, il est à plus de 40% de FO. Nous n’avions jamais gagné avec un tel écart».
«On ne devient pas Maire en dressant les Marseillais les uns contre les autres »
Puis, de déplorer que les emplois de contractuels, de vacataires, se multiplient «alors que le pouvoir d’achat est en berne depuis des années, il n’a, chez les fonctionnaires, jamais été aussi dégradé». Et de revenir sur les dernières municipales: « Je vous avais souhaité, l’an dernier, d’être réélu, les Marseillais sont allés dans ce sens. Votre adversaire a invectivé FO et tous les fonctionnaires. Il a perdu, on ne devient pas Maire en dressant les Marseillais les uns contre les autres».
Une fois ce chapitre clos le responsable syndical avance : «Maintenant les problèmes sont toujours là. Nous avons adopté une attitude pragmatique sur la métropole, nous avons informé les agents, maintenant nous entendons obtenir un maintien des acquis, une harmonisation par le haut des statuts. En ce qui concerne les rythmes scolaires, nous étions contre et parfois bien seul au niveau syndical. Une fois que leur application est devenu inéluctable, nous avons fait le choix de négocier avec vous tandis que d’autres, silencieux jusque là, se sont lancés dans des grèves.»
Aujourd’hui, poursuit-il: «Il demeure le problème de la sortie à 13h30 le vendredi, pour les enfants qui déjeunent mais ne restent pas aux activités périscolaires. Les personnels des écoles ne peuvent assumer leur sortie. La seule solution est que ceux qui ne restent pas le vendredi après-midi ne restent pas au déjeuner. Ensuite il faudra clairement définir les tâches des agents et des animateurs».
Il souhaite également que des logements de fonction, dans les écoles, soient réhabilités et mis à disposition des agents; qu’une crèche d’entreprise voit le jour, que les effectifs soient renforcés.
«Le dialogue sera encore plus nécessaire cette année»
Jean-Claude Gaudin se réjouit à son tour : « Les urnes ont parlé, et FO peut, avec une confortable avance, continuer à être qualifié, selon une habitude maintenant bien ancrée, de syndicat majoritaire. Avec 56% des suffrages, FO obtient 9 sièges sur 15 au sein du Comité technique et 15 sièges sur 23 au sein des CAP (Commissions administratives paritaires ndlr). Je vous adresse toutes mes félicitations pour ces très bons résultats». Puis de considérer que «le dialogue sera encore plus nécessaire cette année «puisque vous tous ici connaissez le contexte économique et financier actuel, particulièrement défavorable». « Nous sommes exposés, prévient-il, à une situation budgétaire et financière extrêmement tendue pour les trois années à venir. Notre effort, pour les prochaines années, est ainsi évalué à 100 millions d’euros».
Il lance alors : «Je connais bien votre sens des responsabilités, je sais pouvoir compter sur vous pour explorer de nouvelles pistes de réflexion et de négociation, afin de tendre vers l’efficience du service public dont nous avons plus que jamais besoin». «Je proposerai à l’administration, annonce-t-il, d’ouvrir un chantier ambitieux sur la question de l’organisation du temps de travail. De nos jours, cette organisation ne peut plus être figée et s’imposer uniformément à tous les agents municipaux. Pour répondre aux aspirations légitimes de ces derniers, une évolution vers un temps de travail plus choisi, organisé selon des plages horaires fixes et variables, peut être discutée». L’organisation des services pourra aussi être l’objet d’un débat.
Le maire de Marseille de conclure son intervention: «Au regard des chantiers réalisés et face aux défis qui nous attendent, je tiens à remercier chaleureusement toutes celles et tous ceux, cadres et agents municipaux, qui œuvrent dans les services, qui accomplissent leurs missions avec implication et produisent un travail de qualité, au service d’administrés de plus en plus exigeants».
Michel CAIRE