L’objectif du lycée Alexandre Gueidon, financé par l’association « Formation et métier », est d’insérer des publics fragiles via des spécialisations professionnelles. 150 lycéens seront accueillis en septembre.
Une bouée de sauvetage
Ce lycée professionnel inclusif est une bouée de sauvetage pour tous ces élèves. Il regroupe deux filières : les métiers du bois et de l’enseigne et de la signalétique. Abdou est en train de prendre les mesures des lettres d’une enseigne avant de les découper, lunettes de sécurité sur le nez. Il arrive des Comores et a intégré cette formation qui le passionne : « Les dibonds, les plexis, les PVC, je ne connaissais rien du tout à ce métier avant. Ça me fait voyager toutes ces couleurs. C’est beau. Dans deux ans j’aurai mon CAP et je travaillerai dans l’enseigne et la signalétique ». Un secteur de niche, il n’existe guère plus d’une dizaine de centres en France. « Ici on forme des super bricoleurs », relève Xavier Dussart leur professeur. « Ils travaillent plein de matières, on souffle encore le verre et on met en lumière nos enseignes. Les jeunes maîtrisent l’électricité, le plastique, la soudure. Ils ont plusieurs cordes à leur arc et ils pourront trouver du travail assez facilement. Des magasins ferment et ouvrent tous les jours… ».
« Ne laisser personne au bord de la route »
L’association Formation et métier vient de fêter ses 70 ans mais elle a beaucoup évolué depuis. « Dans l’après-guerre on avait besoin de bras alors elle a créé un premier lycée professionnel. Puis le champ s’est élargi. Aujourd’hui notre mission est d’insérer les populations en difficulté, de 3 à 65 ans, à travers des maisons de l’enfance, lycées, centre médicaux sociaux ou ESAT », précise Jean-Michel Foucque, le président de l’association Formation et métier. « On tend la main. Sans nous, ces personnes resteraient certainement au bord de la route, en raison d’un accident de la vie ou des origines sociales. A travers nos filières on essaie de les insérer de manière à ce qu’elles retrouvent une vie digne dans notre société ».
Pas d’absentéisme
Les lycéens qui ont intégré ces filières sont ravis, aucun absentéisme. « Ils sont studieux, ils apprécient ces formations artistiques qui nécessitent des aptitudes créatrices », explique leur professeur Reynald Carpentier, ancien souffleur de verre. « Ils en veulent, ils sont motivés, toujours présents. Cela leur permet de faire des choses pour eux et cela leur plait ».
Actuellement 90 lycéens sont présents. Ils seront 150 à la rentrée prochaine.
Reportage Joël BARCY