Une longue file de jeunes attendaient patiemment devant le Palais de la Bourse de Marseille ce 20 mars pour participer à « Inclusive for good », journée de sensibilisation et de mobilisation qui favorise l’inclusion de tous. Un événement coorganisé par la CCI Aix-Marseille Provence, le Club les Entreprises s’engagent des Bouches-du Rhône et le Collectif d’entreprises de Marseille pour une économie plus inclusive.
Deux temps forts pour cette journée. Un « job dating » inclusif à destination de tous les publics et une séquence intitulée « Pas une seconde à perdre ! » spécifiquement dédiée aux lycéens de seconde issus de quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) dans le cadre de leur recherche de stages.
Nicolas Calafat, chef de projet emploi de la CCIAMP, animateur du “Club les entreprises s’engagent des Bouches-du-Rhône”, explique : « Nous préparons cette opération depuis plusieurs mois, avec les entreprises d’une part et avec les établissements scolaires, collèges et lycées d’autre part. Et nous rassemblons aujourd’hui 45 entreprises qui proposent des recrutements, en moyenne une douzaine chacune et 20 structures d’accompagnement. »
Et le succès populaire est là. La deuxième édition, l’an dernier a accueilli 850 personnes, ils étaient plus de 1000 cette année à venir se renseigner, chercher un stage, un emploi. Et, pour une large majorité d’entre eux, il s’agissait de la première visite au Palais de la Bourse.
Sylvie Jehanno, PDG de Dalkia, co-préside « les entreprises s’engagent » -avec Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail, Groupement d’Intérêt Public (GIP) co-fondé par le Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités- est une association d’entreprises mécènes. La structure se concentre à l’engagement des entreprises sur les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux. La Communauté “Les entreprises s’engagent” regroupe des entreprises autour de thématiques prioritaires -jeunes, handicap, sobriété, seniors, quartiers prioritaires, lutte contre la récidive, sport, lycées professionnels, achats inclusifs, réfugiés, etc.
Sylvie Jehanno rappelle que « 100 000 entreprises sont engagées au sein de 101 clubs départementaux». Considère : «Inclusive for good est la preuve que le partenariat public-privé donne de bons résultats. Ici, on recrée du lien social et c’est particulièrement important alors que nous comptons en France 1,4 million de jeunes en attente de formation.» Et au niveau des résultats, il est précisé que les entreprises qui rejoignent un club départemental recrutent en moyenne 2 fois plus de jeunes de moins de 26 ans que les autres entreprises, 2 fois plus de travailleurs en situation de handicap que les autres entreprises, 7 fois plus de publics seniors que les autres entreprises et 73,4 % de plus de publics RSA que les autres entreprises.
Sandrine Jacob, directrice départementale de France Travail dans les Bouches-du-Rhône signale : « Nous suivons l’impact des opérations en faveur de l’emploi. Et ce qui marche ce sont des opérations comme celles d’aujourd’hui. Les entreprises ont des offres variées : apprentissage, intérim, emploi avec formation, CDI… Cela fonctionne car cette rencontre directe entre la personne et l’entreprise est tellement précieuse. La barrière du CV tombe. Certains vont être recrutés aujourd’hui, d’autres bénéficieront d’un deuxième entretien. » Sandrine Jacob constate: « Aujourd’hui, le marché est équilibré. Les entreprises aussi veulent séduire et cela ne concerne pas que les jeunes. Les gens veulent que leur travail ait du sens. »
Fabrice Greffet, ambassadeur régional “les entreprises s’engagent” va dans le même sens : « L’initiative de ce jour est une opportunité aussi bien pour les demandeurs d’emplois que pour les entreprises. Et, dans cette année 2025 qui s’annonce contrastée c’est plutôt exemplaire de voir une telle initiative.»
Pauline Bechet, directrice d’Antilope, entreprise adaptée et responsable des “entreprises s’engagent” du département met en exergue le fait que l’on trouve «tout type d’entreprises et d’emploi et on sort de derrière les écrans, on se rencontre vraiment. Tout à l’heure nous avons reçu, sur le stand d’Antilope, une personne en fauteuil, venue par hasard, qui ne savait pas qu’il existait des entreprises adaptées et, demain, elle sera dans le réseau pour trouver un emploi. » « Nous sommes venus, ajoute-t-elle, avec deux offres d’emploi. »
Nathalie Daussy, directrice départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités des Bouches-du-Rhône, représentant le Préfet, signale que l’opération est financée par l’État. Elle rappelle: «Il y a un vrai besoin de rencontre physique entre les personnes et les entreprises, surtout pour des personnes qui n’ont pas confiance en elles. En plus les rencontres ont été préparés par les enseignants et des professionnels qui sont venus dans les établissements, tant pour les lycéens que pour les collégiens de seconde qui viendront chercher des stages. »
Jean-Paul Romet, délégué emploi et RSE chez EDF région Sud et co-pilote du collectif de Marseille d’entreprises pour une économie plus inclusive, insiste à son tour sur l’importance «de préparer les rencontres, et savoir quels sont les emplois proposés » ajoute que dans les mois à venir, dans le cadre du mentorat, une nouvelle rencontre sera organisée.
Michel CAIRE
