Publié le 19 juillet 2023 à 21h30 - Dernière mise à jour le 25 août 2023 à 10h16
Il y a eu foule en l’abbaye de Saint-Victor. On s’est pressés pour assister au concert de Ballaké Sissoko. Le musicien malien, l’un des meilleurs joueurs de kora (instrument à cordes de l’Afrique de l’Ouest) a invité le public à un voyage intime entre l’âme de sa kora et celle du lieu.
Sa kora est le prolongement de son corps
Il est discret, s’efface derrière son instrument, qui est toute sa vie. « C’est ma mère qui a choisi les calebasses pour confectionner le corps des koras, alors elles sont toutes plus ou moins sacrées », confie Ballaké Sissoko qui dévoile : « Petit, je jouais en cachette avec celle de mon père. Je pensais qu’il ne se doutait de rien. En fait il savait. Tout le monde joue de la kora. Mes grands-pères paternel et maternel. C’est une tradition. Mais moi j’ai voulu sortir la kora de sa caserne, de l’Afrique de l’Ouest et l’ouvrir à l’Occident ». Ballaké Sissoka a joué avec de nombreux musiciens, Salif Keita, Vincent Segal, Camille… Sa kora est comme le prolongement naturel de son corps et de son esprit. Quand elle s’exprime dans un lieu sacré comme l’abbaye de Saint-Victor ce lien fusionnel est renforcé. « C’est comme un genre de prière qu’on est en train de faire », conclut Ballaké Sissoko.
Communion avec le public
A la sortie les spectateurs n’usent que de superlatifs. « Magnifique, ça a démarré tout de suite, c’est une musique qui nous emmène ailleurs. Il est immédiatement en communion avec nous et il joue extrêmement bien et puis Saint-Victor c’est un lieu chargé. C’était super », confie cette femme. Une autre évoque « une représentation extraordinaire. Le son était génial avec une superbe acoustique. Il a joué comme un chef. Je l’écoute depuis que je suis tout petit », insiste ce père d’un bambin de deux ans. « Il dégage une grande sérénité et sa simplicité est rayonnant. Ça fait du bien ».
Reportage Joël BARCY
