Publié le 14 janvier 2020 à 10h59 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Le sénateur des Bouches-du-Rhône, Bruno Gilles, ex LR, candidat sans étiquette à la mairie de Marseille a présenté ce lundi 13 janvier ses vœux à la presse et ses deux porte-paroles dans le cadre des élections municipales à Marseille. Des vœux chargés d’émotion et de tristesse: «C’est avec le cœur lourd que nous commençons cette année. La disparition soudaine de mon ami Richard Ghevontian a été un grand choc vendredi. C’était aussi depuis plusieurs mois notre expert en nouvelle gouvernance et éthique. Ses travaux, ses réflexions, ont beaucoup apporté à mon projet participatif. Nous allons poursuivre son œuvre, et être dignes de ce qu’il nous a apporté». Des vœux qui ont également mis en exergue le fossé qui se creuse entre lui et la candidate LR Martine Vassal, tant sur le projet, la gouvernance que la pratique: «Les vœux dans les 6/8 se sont transformés en meeting électoral. La règle veut que l’on ne parle pas de son bilan, de son projet et qu’il n’y ait pas d’appel à voter. Toute chose interdite. A tel point que nombre de personnes sur les réseaux sociaux demandent que les frais soient intégrés dans les comptes de campagne. Ils sont dans l’erreur. Je pense que nous sommes là dans un détournement de fonds public ce qui peut conduire à inéligibilité. Et Jean-Claude Gaudin, lorsqu’il était en campagne prenait bien soin de séparer son activité de Maire de sa campagne. A un moment on peut se poser la question de savoir s’il en va de même avec Martine Vassal».
«La différence se fera sur l’éthique, sur la vérité»
Bruno Gilles rappelle qu’il est entré en campagne il y a 16 mois, le 13 septembre 2018. Depuis, indique-t-il: «Je n’ai cessé de rencontrer la population de Marseille. Le peuple de Marseille, devrais-je dire». Il affiche une «détermination grandissante» et en explique la raison comme autant de pierres dans le jardin de Martine Vassal. «Je ne pense pas que l’on veuille être maire de Marseille parce que l’on s’estime, comme un héritier, comme un successeur, que c’est son tour. Je ne pense pas que l’on veuille être maire de Marseille, le maire de la 2e ville de France, parce qu’on a seulement le goût du pouvoir». Et parle de sa volonté d’être maire «pour bien d’autres raisons». Et ses ambitions affichées sont autant de prise de distance avec le bilan de Jean-Claude Gaudin. S’il précise que les programmes portent sur les mêmes questions, économiques, environnementales, de transports, de scolarité, de sécurité… «avec bien sûr des divergences», il insiste sur un point : «En ce qui concerne les démocrates, la différence se fera sur l’éthique, sur la vérité. Sur la capacité à rassembler largement les talents. Et sur la fin définitive d’un système qui a fait peu de gagnants, toujours les mêmes, mais beaucoup de perdants. Je veux être le maire des Marseillais pour qu’ils soient tous gagnants. Je veux en finir avec un système réprouvé de tous en plaçant la prochaine mandature sous le signe de l’éthique, de la transparence et de la démocratie participative. Pour, enfin, changer de cycle». Bruno Gilles revient sur ses ambitions: «Je veux être maire de Marseille pour les choses qui ne marchent pas aujourd’hui. Pour que les Marseillais vivent dans une ville apaisée, ambitieuse. Pour faire de Marseille une ville résolument tournée vers le progrès et en phase avec notre époque.». Et affirme vouloir être un maire à plein temps car «Marseille connaît des problématiques fortes et des enjeux cruciaux. C’est la raison pour laquelle je dis qu’on ne peut pas être à la fois maire de Marseille et président de la plus grande Métropole de France. Une ville endettée, une Métropole endettée : les deux collectivités ont évidemment besoin que l’on travaille de concert, comme avec la Région Sud et le Conseil départemental». Et d’interroger une nouvelle fois: «Mais que fera la présidente du Département s’il faut désigner un successeur à la va-vite? Le Conseil départemental, c’est un budget de 2,5 milliards d’euros dont plus de la moitié est consacrée au social. Vous croyez sérieusement qu’on peut dire, comme ça, d’un claquement de doigts : Tiens, ça va être toi, ou plutôt toi, ou alors toi qui va prendre la présidence?». Il considère également que la fusion Métropole-Département «ne pourra s’improviser ou être réalisée sur le coin d’une table. C’est l’avenir de l’ensemble de notre territoire qui se joue et qui nécessite un investissement total. Là aussi un engagement à plein temps».
«Nous avons tous les atouts pour faire réussir notre territoire»
Puis de s’appuyer sur un sondage Ifop qui dévoile que 85% des Marseillais exigent un maire consacré aux affaires de la Ville. «Mon ami Renaud Muselier (président LR de la région Sud NDLR) tient lui aussi ce même discours : nous avons tous les atouts pour faire réussir notre territoire. Il l’a dit vendredi lors de ses vœux à la presse. Il l’a montré à plusieurs reprises en tant que président de Région: nous pouvons travailler en complémentarité. Pour le Port, pour l’attractivité de notre ville, pour tant de domaines qui touchent Marseille». Son chemin de Damas, Bruno Gilles l’inscrit dans deux événements marquants: «Après ma greffe du cœur, quelque chose a changé en moi… et, le terrible drame de la rue d’Aubagne, le 5 novembre 2018. Huit morts, des milliers de délogés dans Marseille et ce symbole d’une ville qui par certains aspects, derrière la carte postale, s’effondre». Il avoue que sa première grosse rupture avec la majorité sortante «a été lors du conseil municipal où j’ai présenté mes excuses après cette tragédie…». Il présente enfin, ces deux porte-paroles: Marine Pustorino, maire des 4e et 5e arrondissements et conseillère départementale. «Marine fait partie des fidèles parmi les fidèles» et, Laurent Camera «qui vient de la société civile, c’est un entrepreneur, très investi pour notre ville». Laurent Camera qui explique: «Je suis expert en développement économique et en attractivité. Je suis ami avec Bruno Gilles et j’ai accepté de m’engager à ses côtés pour ses élections lorsqu’il m’a expliqué qu’il voulait une liste d’ouverture et un projet participatif. Je m’engage donc pour agir concrètement, pour que cette ville bouge».
Michel CAIRE