Publié le 15 septembre 2021 à 9h59 - Dernière mise à jour le 1 novembre 2022 à 16h25
L’intersyndicale réunissant FO, CGT, FSU, Solidaires, ainsi que les organisations de jeunesse FIDL, MNL, UNEF et UNL, appelle à une journée de mobilisation par la grève et les manifestations le 5 octobre. Au premier rang des revendications: la hausse des salaires et l’abandon des réformes des retraites et de l’assurance chômage. Yves Veyrier, secrétaire général de FO était ce mardi 14 septembre à Marseille, aux côtés de Franck Bergamini, secrétaire général de L’UD FO 13, pour appeler à la mobilisation afin de réussir cette journée. Il a également évoqué la crise Covid, le pass sanitaire sans oublier le droit de grève.
«Depuis que la perspective d’une sortie des aides publiques aux entreprises a été annoncée, la confédération FO alerte sur le risque que le « quoi qu’il en coûte » se transforme en quoi qu’il en coûte aux salariés au nom de la dette Covid à rembourser», prévient Yves Veyrier. Franck Bergamini ajoute: «Le Gouvernement ne cesse de mettre en avant le bien fondé de sa politique, des réformes qu’il veut accomplir en matière de retraite, de chômage… Mais il va avoir du mal à faire de la pédagogie. La mobilisation syndicale a bloqué une première fois la réforme des retraites, cela va continuer. Nous sommes confrontés à un chômage massif et le gouvernement veut nous faire travailler plus longtemps… ce qui ne fera qu’amplifier le chômage et le gouvernement le sait bien, c’est même la raison qui le pousse à vouloir réformer l’assurance chômage. Alors que pour réussir la relance la solution est simple: il faut développer l’emploi et les salaires». Pour Yves Veyrier: «Avec la période qui s’ouvre, il vaut mieux s’exprimer avant les élections qu’après. Il est donc indispensable de réussir la mobilisation du 5 octobre».
«Les salariés subissent les effets de la crise»
D’autant, avance-t-il, que d’ores et déjà, «les salariés subissent les effets de la crise : les prix augmentent (gaz, électricité, alimentation, essence…) et les salaires ne suivent pas». Il note à ce propos que «certains employeurs conviennent que les difficultés de recrutement ne sont pas sans lien avec la faiblesse des salaires.» Rappelle que le ministre de l’Économie et des Finances «incite également les employeurs à faire un effort sur les salaires, propos qu’il avait déjà tenu en janvier 2020. Ce qui nous a permis de dire au Premier ministre, le 1er septembre dernier, qu’au-delà des paroles, le gouvernement pouvait et devait passer aux actes. Il faut résoudre les questions de l’emploi et de la qualité de l’emploi ainsi que du juste niveau de rémunération et on règlera une grande partie des problèmes des retraites et de la relance car une augmentation de salaire ne s’évapore pas dans la spéculation financière.»
Pass obligatoire: «le pouvoir s’est trompé sur la méthode»
Concernant le Pass sanitaire, la vaccination, le secrétaire général de FO déclare: «Nous ne mélangeons pas les genres. Nous ne sommes pas compétents en matière médicale, cela relève des médecins, des chercheurs… Nous nous appuyons sur ce que les autorités médicales compétentes disent. Nous expliquons que le vaccin protège des formes graves. Nous nous sommes battus depuis le début de la crise pour la sécurité sanitaire, pour que la première ligne dispose de masque puis nous nous sommes battus pour les deuxièmes lignes, comme les caissières afin qu’elles soient protégées. Lorsque le vaccin est arrivé nous avons milité pour que les personnels de santé en bénéficient». Concernant les vaccins, il tient à souligner : «Il existe déjà un vaccin obligatoire pour les personnels de santé, celui contre l’hépatite B…». Évoque le combat mené sur l’absence de Pass sanitaire qui pouvait devenir un motif de licenciement. «Et nous avons gagné sur ce point, se félicite-t-il. Avec la suspension la sanction reste lourde mais il ne s’agit plus d’un licenciement». Pour Yves Veyrier: «Le pouvoir s’est trompé sur la méthode. Il faut expliquer et non stigmatiser. De plus, lorsque le président de la République, le 12 juillet, annonce l’obligation vaccinale, il évoque également une réforme des retraites. Après, il ne faut pas s’étonner que le message soit mal reçu».
«Personne ne fait grève par plaisir»
Franck Bergamini ajoute : «On peut expliquer, rassurer. Après notre rôle est d’être sur le terrain pour protéger des salariés qui, notamment de la santé, ont affronté la première vague démuni à qui on a pu dire de venir travailler avec la Covid s’ils étaient asymptomatiques». Enfin, concernant le droit de grève, Yves Veyrier-revenant sur les propos tenus par le Président Macron sur ce thème à Marseille- rappelle: «Le droit de grève est un droit constitutionnel. Et personne ne fait grève par plaisir c’est une mesure prise en dernière extrémité, lorsque la négociation n’est pas possible. La grève ce n’est pas un loisir, c’est un moment où le salarié perd de l’argent alors qu’il en a de moins en moins».
Michel CAIRE