Publié le 24 décembre 2019 à 11h32 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 12h31
Le match de la 19e journée du championnat de football de ligue 1 opposant l’Olympique de Marseille à Nîmes au stade Orange Vélodrome a rassemblé 59 043 spectateurs et «s’est déroulé dans de bonnes conditions notamment lors des phases délicates d’arrivée et de départ des spectateurs», décrit la préfecture de Police dans un communiqué. Soulignant que «cette rencontre avait fait l’objet de deux réunions préparatoires les 27 novembre puis 11 décembre, comme c’est le cas à chaque fois en Ligue 1 : la première concernait le déplacement des supporters Nîmois, la seconde concernant la sécurité du match lui même. En raison des difficultés posées pour assurer la sécurité des supporters Nîmois à leur arrivée et des risques de troubles à l’ordre public, il était décidé par le préfet de police d’autoriser le déplacement des supporters Nîmois en limitant leur nombre à 200. Le 11 décembre 2019 un arrêté du préfet de police précisait les conditions dans lesquelles ce déplacement pouvait être organisé et prévoyait une escorte des services de police à partir de la gare de péage de Lançon de Provence à 16h00 le jour du match.» De leur côté les supporters Nîmois ont fait savoir dès le 18 décembre par les réseaux sociaux qu’ils n’entendaient pas se conformer aux termes de l’arrêté en affichant clairement leur intention de venir en nombre supérieur. Ce sont donc 9 bus et environ 450 supporters qui se présentaient à la gare de péage de Lançon-de-Provence le samedi 21 décembre vers 17h30. La préfecture de police, toujours dans le communiqué, indique: «Un bus de 61 supporters, munis des contremarques obligatoires, qui s’est présenté à 16h00 à Lançon-de-Provence a été autorisé à se diriger avec une escorte de la police nationale vers le stade de Marseille, tandis que les autres supporters arrivés avec une heure trente de retard, à 17h30, demeuraient sous la surveillance d’un détachement de policiers et gendarmes. Après plus de deux heures d’échanges sur place, les supporters Nîmois à bord des 8 bus restant ont repris la direction de Nîmes vers 20h00, accompagnés par les forces de l’ordre afin de s’assurer de leur destination. Sur le trajet, l’un des bus a tenté de quitter le cortège à plusieurs reprises, obligeant l’escorte à intervenir. Le bus s’est notamment arrêté sur l’autoroute contraignant la police à faire usage de gaz lacrymogène afin d’éviter que les passagers ne débarquent. Les supporters à bord de cet autocar étaient particulièrement excités et avaient pour certains consommés de l’alcool. Toutefois l’escorte de la police nationale des Bouches-du-Rhône a accompagné ce bus jusqu’à destination afin de s’assurer de l’absence de troubles à l’ordre public ou de mise en danger supplémentaire. À leur arrivée au stade des Costières les forces de l’ordre étaient la cible de jets de projectiles et d’engins pyrotechniques qui se trouvaient à bord du bus, des véhicules de la police étaient endommagés et deux fonctionnaires de police blessés. Les fonctionnaires faisaient alors usage de gaz lacrymogènes afin de disperser les fauteurs de troubles, une interpellation était effectuée. Par leur attitude les supporters qui n’ont pas respecté les termes de l’autorisation de déplacement encadré ont démontré la justesse de l’évaluation initiale des risques liés à leur déplacement. Ils ont par ailleurs mis en danger les usagers de l’autoroute à Saint-Martin-deCrau en descendant du car et en lançant des objets en direction des policiers qui les escortaient.»
On est tombé dans un guet-apens
Du côté des supporteurs: «C’était le chaos total», a décrit à franceinfo Cyril Roure, président du groupe des Nemausus. «Les CRS nous attendaient en rangs d’oignon, on est tombé dans un guet-apens», a-t-il dénoncé, évoquant «plusieurs bombes de désencerclement, des coups, des insultes, alors que nous étions sous la pluie, pacifiques, avec des enfants et des petits vieux»…
La rédaction