Publié le 4 juin 2014 à 21h09 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h41
Le Président de la République a fait connaître les modalités de la réforme territoriale qu’il a érigée en priorité de son quinquennat en dévoilant la nouvelle carte des régions françaises. Traduite dans deux projets de loi présentés prochainement en Conseil des ministres, cette réforme, soutenue par le Medef Paca, revêt, selon le syndicat patronal « plusieurs écueils».
Il est avancé : « Sur la forme, ce projet -ô combien décisif pour l’avenir de l’architecture institutionnelle de la France- apparaît s’être improvisé dans la précipitation, sans prendre le temps de la concertation. D’ordres territorial, sociodémographique ou économique, les enjeux sont légion et importants puisqu’ils engagent durablement nos services publics, nos concitoyens et nos entreprises. À cet effet, il eut été plus judicieux de prendre le temps du dialogue avec les parties prenantes dans les territoires. À rebours, la nouvelle carte régionale -dessinée à la hâte à Paris- semble étrangère aux réalités économiques de nos territoires. La précipitation l’a donc emporté sur la réflexion ».
Sur le fond, est-il ajouté : « La volonté de rationaliser l’organisation territoriale de la France répond à une nécessité encouragée depuis toujours par le Medef Paca. Néanmoins, la proposition du président de la République de corseter la région Provence-Alpes-Côte d’Azur nous paraît faire fi de l’évolution des activités économiques de notre région. En effet, de nombreuses branches professionnelles sont d’ores et déjà structurées sur l’arc méditerranéen ou développent des projets interrégionaux, sur la vallée du Rhône notamment, soit bien au-delà des frontières de Paca. Parce que cette réforme doit conduire à plus de compétitivité pour les entreprises et leurs salariés, elle doit nécessairement tenir compte des bassins d’emplois, des pôles d’excellence et des communautés d’intérêts qui relient nos différents territoires. Le découpage proposé par l’exécutif ne semble dès lors répondre à aucun de ces impératifs ».
Jean-Luc Monteil, président du Medef Paca, de déclarer : « Incontestablement, la proposition de réorganisation territoriale du Président de la République n’est pas la réforme de grande ampleur attendue par les acteurs économiques et par nos concitoyens. En l’état, ce projet ne se traduira par aucune économie significative au regard des déficits publics abyssaux que nous connaissons. Pour atteindre l’objectif d’au moins 15 milliards d’euros d’économies annuelles, il est nécessaire de supprimer définitivement la clause générale de compétence et de clarifier les périmètres d’actions de chaque échelon tout en revisitant en profondeur la carte des intercommunalités et des conseils généraux. La France n’a plus le temps d’engager des réformes a minima sacrifiées sur l’autel des équations politiques ! ».