Publié le 13 juillet 2023 à 8h28 - Dernière mise à jour le 4 août 2023 à 8h29
C’est une nébuleuse, peu connue du grand public. Un monde à part mais essentiel, je veux parler des journalistes pigistes. Chaque année ils se retrouvent dans une ville, une manière de défendre leur cause, de ne pas rester isolés. Cette année ils ont opté pour Marseille. Une cité où les médias sont nombreux et les pigistes à l’avenant.
Le tiers des journalistes
« Ils représentent le tiers des journalistes c’est très important », clame Julie Lallouët-Geffroy, administratrice et ancienne présidente de l’association « Profession pigiste ». « Il y a des médias où si on ôtait les pigistes, on pourrait presque arracher toutes les pages du magazine ». On pense traditionnellement qu’ils sont jeunes ou stagiaires, erreur, la moyenne d’âge est de 43 ans selon une étude réalisée par la commission de la carte.
Les pigistes sont considérés comme des salariés en CDI mais avec de multiples employeurs et sont rémunérés à l’article ou au reportage. Ils travaillent souvent chez eux aussi. « les rédactions ont souvent tendance à les considérer comme des sous-traitants et leurs conditions de travail sont parfois maltraitées », estime Julie Lallouët-Geffroy. « Lors de ces 48 heures ils rencontrent des pairs, des syndicats, des associations, tout ce qui structure le journalisme à la pige et c’est essentiel de pouvoir s’informer sur ses droits quand le rapport de force rédacteur en chef – pigiste n’est pas toujours équilibré ».
48 heures remotivantes
Conseils utiles pour cultiver sa différence, tremplin de la pige pour établir des relations entre rédacteurs en chef et pigistes. Ces 48 heures sont l’occasion de se rebooster pour les 300 pigistes présents. « Le pigiste doit cultiver ses passions pour réussir », estime Christine Van Geen membre du bureau de l’association Profession pigiste. « Le pigiste est celui qui apporte ce qu’une rédaction n’a pas. Il arrive avec une idée qui vient d’ailleurs. C’est essentiel ».
Les rédactions des médias ont besoin des pigistes autant qu’ils ont besoin d’elles. Ces 48 heures sont l’occasion d’en prendre conscience et de s’affirmer. « Refuser un travail dont les conditions ne nous conviennent pas démontre déjà une expertise », note un journaliste. Quand on vous dit qu’on apprend des éléments essentiels aux 48 heures de la pige !
Reportage Joël BARCY