Publié le 9 août 2021 à 20h44 - Dernière mise à jour le 1 novembre 2022 à 14h53
J’ai toujours été frustré de ne pas savoir peindre. A l’école et au lycée, au-delà de l’académisme des cours dispensés, mes «œuvres» étaient plutôt inspirées par les bandes dessinées que je dévorais sans retenu. Jusqu’à obtenir un 19/20 à l’option du bac avec une «Tour de Babel» sortie droit d’un album de Valérian, librement inspirée, donc, des dessins de Jean-Claude Mézières… Et lorsqu’il y a quelques jours j’ai reçu la méthode d’aquarelle de Pétra Wauters sous titrée « jusqu’au bout du pinceau » je m’y suis plongé avec délectation pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, j’ai toujours été intrigué par la pratique de l’aquarelle. Comment faire naître paysages et autres natures mortes avec autant de précision lorsqu’il faut jouer avec l’eau et les couleurs ? Comment maîtriser les touches, le trait, lorsque l’humidité étire les taches de couleur sur une feuille de papier qui ne demande qu’à gondoler ? Au fil des pages de sa méthode, Pétra Wauters répond à mes questions notamment dans le chapitre réservé aux oliviers… «Plus on avance dans le travail, plus il est important de soigner les détails. Un petit pinceau fin et rigide vous aidera au moment de l’étape finale. Avec cet outil vous pourrez travailler la forme des feuilles dans les terminaisons de l’arbre : pas sur toute la surface, juste sur certaines extrémités. Petit à petit vous estimerez s’il vous faut ajouter de l’eau. Évitez de travailler à sec même si cela rassure… »
Au-delà de la méthode il y a l’art
Clair, net et précis tout comme les œuvres que Pétra Wauters a sélectionné pour cheminer en la compagnie de son lecteur-artiste sur les voies de la création picturale. Délectation, aussi, car au-delà de la méthode il y a l’art. Et cet ouvrage donne aussi à voir, tel le catalogue d’une exposition, le travail de l’autrice mis en valeur par une impression de grande qualité.
D’une «fin de journée à Houlgate» jusqu’au « Champ d’oliviers et Sainte-Victoire depuis Venelles-en-Provence » en passant par les «bateaux à Mar del Plata », Petra Wauters nous dévoile son monde et ouvre son cœur de la plus heureuse et lumineuse des façons. Et comme la dame ne manque pas de personnalité, ses « bouquets » de fleurs rayonnent sans mièvrerie et ses vues de la montagne Sainte-Victoire, majoritairement la face nord, nous proposent une vision différente de ce site emblématique. Une vision très personnelle puisqu’elle demeure du côté de Venelles…
Enfin, ce qu’il faut aussi savoir, c’est que Pétra Wauters n’est pas qu’une aquarelliste de talent ; elle écrit aussi fort bien. Et là où la méthode aurait pu n’être qu’un ouvrage très technique, elle apporte une dimension littéraire des plus agréables qui procure un réel plaisir au lecteur, qu’il soit, ou non, pratiquant de l’aquarelle.
Une chose est certaine, c’est qu’arrivé au terme des 143 pages, l’envie de titiller le pinceau se fait pressante. Histoire, peut-être, de faire disparaître la frustration évoquée au début de cet article… La suite nous dira si le pas a été franchi !
Michel EGEA
«Ma méthode d’aquarelle – Jusqu’au bout du pinceau» par Pétra Wauters, aux Éditions Ulisse, 144 pages, 25 €.
Pour contacter l’autrice : mamethodedaquarelle@gmail.com
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