Publié le 24 mars 2016 à 15h50 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h45
C’est avec pas moins de 77% des voix que Guy Teissier a été élu président du Conseil de territoire ex-MPM obtenant 113 voix alors que le communiste Patrick Magro, soutenu par les socialistes, en obtient 33. Une séance lors de laquelle le président Teissier a tenu à déplorer la différence de traitement entre les élus, certains ne recevant aucune indemnité «alors qu’ils prennent de leur temps pour être au service de la population; que certains, après leur journée de travail, vont prendre leur voiture, passer du temps dans les embouteillages, pour venir travailler, à leur frais. Nous travaillons sur cette question avec les équipes du président Gaudin». Concernant son élection, après ses deux années de présidence de la métropole, il voit là : «Un encouragement, ou à tout le moins un respect de mon engagement et de mes convictions. J’y vois également une marque de confiance, ou à tout le moins de reconnaissance de ma modeste expérience et de ma capacité à conduire une institution telle que la nôtre, pour le bien public et dans l’intérêt général». Quinze vice-présidents ont par ailleurs été élus, des maires du groupe communiste ont présenté leur candidature, sans effet. Une réunion qui a débuté par une minute de silence en mémoire des victimes des attentats de Bruxelles.
Guy Teissier avoue : «Je continue à penser que la loi est mal faite, notamment en matière de maquis que nous avons à défricher… Après, il y a là aussi quelque chose d’exaltant. Je me souviens, en 1983 avoir été élu maire de secteur, juste après les lois Defferre, à l’époque nous avions déjà tracé un chemin».
Il entend ensuite rassuré : «La Conférence des maires sera renouvelée et chaque formation sera représentée proportionnellement dans les organismes associés. Il ne s’agit pas de pratiquer un œcuménisme de façade, mais de mettre en place une gouvernance de bon aloi, pour mieux avancer ». Il appelle à sortir par le haut «du métropole bashing que nous avons connu ces derniers mois».«J’ai conscience, poursuit-il, que tous les problèmes ne sont pas encore réglés : certains d’entre nous continuent de croire que la métropole n’est pas le bon outil pour avancer… A nous maintenant de faire preuve du contraire. Après le temps du débat et de la contestation vient celui de l’engagement et de l’action. Mettons-nous au service de notre territoire, au service de nos concitoyens». A ses yeux : «Tout est à construire, sur le plan financier par exemple nous aurons à nous prononcer dans les prochaines semaines sur les propositions d’État spéciales du territoire, puis sur le pacte de gouvernance financier et fiscal. J’associerai étroitement les maires de nos 18 communes dans toutes ces décisions». Et de citer Saint-Exupéry : «Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible».
«Quelles que soient les évolutions qui prendront effet en 2020, nous pensons que ce conseil est potentiellement utile»
Patrick Magro, au nom du groupe communiste, a présenté sa candidature au poste de Président considérant : «Quelles que soient les évolutions qui prendront effet en 2020, nous pensons que ce conseil est potentiellement utile et que l’avenir n’est pas inscrit dans le marbre». «Notre candidature, affirme-t-il, n’est inspirée ni par la défiance ni par un quelconque calendrier électoral. Elle est un message simple : ce conseil de territoire n’est pas condamné à être inutile et éloigné des aspirations de la population. Sous des formes diverses nous y prendront toute notre place. Nous veillerons particulièrement à ce que certaines avancées ne soient pas détricotées».
Vient le moment d’élire les vice-présidents. Valérie Boyer (LR) est candidate pour le poste de vice-président, le maire d’Ensuès-la-Redonne, Michal Illac, divers gauche, annonce sa candidature considérant que celle des candidats non-maire présentés à la vice-présidence du conseil de territoire «est dictée par des accords que vous avez passé avec le maire de Marseille afin de distribuer tous les postes restants à des élus que vous vous êtes partagés sur le territoire de Marseille». Dénonce: «Avec vos accords et arrangements entre amis pour choisir les candidatures et ce choix délibéré d’écarter des maires des communes de notre territoire vous donnez encore des arguments aux citoyens qui s’écartent des votes républicains vers un extrême que nous combattons, il me semble». Des propos qui ne manquent pas de faire réagir le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, président de la métropole : «Nos accords n’ont rien de secret, nous avons été invités par Martine Vassal, présidente du Département des Bouches-du-Rhône avec les présidents d’EPCI et le président de l’Union des Maires, nous sommes tombés d’accord sur une répartition des vice-présidents prenant en compte les territoires, les populations et les équilibres politiques. Dans ce cadre nous avions décidé d’offrir 3 vice-présidence au PS et une au PC. Et, au dernier moment, le PS a refusé cet accord ». Samia Ghali, PS, réagit à son tour :«Le terme offrir que vous venez d’utiliser est bizarre, il s’agit peut-être d’un cadeau à certains socialistes mais le groupe que je préside a décidé de ne pas participer à l’exécutif ». Tandis que Guy Teissier conclut ce débat en indiquant qu’il était plus facile de satisfaire tout le monde lorsqu’il y avait 23 vice-présidents au lieu de 15… Aucun des candidats PCF – Front de gauche ne l’emportera.
Michel CAIRE
Les 15 vice-présidents
-1er vice-président: Jean-Pierre Giorgi
-2e vice-président: Claude Piccirillo
-3e vice-président: Jean-Pierre Bertrand
-4e vice-président: Jérôme Orgeas
-5e vice-président: Patrick Ghigonetto
-6e vice-président: Valérie Boyer
-7e vice-président: Lionel Royer-Perreaut
-8e vice-président : Yves Moraine
-9e vice-président: Sabine Bernasconi
-10e vice-président: Laure-Agnès Caradec
-11e vice-président: Daniel Hermann
-12e vice-président: Monique Cordier
-13e vice-président: Gérard Chenoz
-14e vice-président: Carine Roger
-15e vice-président: Bruno Gilles