Mondial « La Marseillaise à pétanque » : quand la cité phocéenne perd la boule !

Publié le 7 juillet 2013 à  4h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  15h55

Ce dimanche 7 juillet, 12 960 joueurs se sont retrouvés sur 2 325 terrains tracés dans les quartiers Sud et Est de Marseille pour le coup d’envoi du Mondial « La Marseillaise à pétanque ». Vainqueurs ou perdants, tous auront pris à la grande fête et en garderont le souvenir… jusqu’à l’année prochaine.

Dès les premières heures de la matinée, c'était l'effervescence sur les terrains de l'Amicale de la Boule Saint Tronc en bordure du boulevard Paul Claudel dans le 10e arrondissement, à l'Est de Marseille. (Photos M.B.)
Dès les premières heures de la matinée, c’était l’effervescence sur les terrains de l’Amicale de la Boule Saint Tronc en bordure du boulevard Paul Claudel dans le 10e arrondissement, à l’Est de Marseille. (Photos M.B.)
Accroupi ou debout, à chacun sa technique, pourvu que la boule aille droit au but.
Accroupi ou debout, à chacun sa technique, pourvu que la boule aille droit au but.
Même application à la Boule Michelet. Mais pas question de se prendre au sérieux.
Même application à la Boule Michelet. Mais pas question de se prendre au sérieux.
On évalue la situation mais les choses sont claires : pas d'alternative, il faut tirer...
On évalue la situation mais les choses sont claires : pas d’alternative, il faut tirer…
... alors on s'exécute avec plus ou moins de succès.
… alors on s’exécute avec plus ou moins de succès.
Certains de ceux qui jouent au Parc Central de Bonneveine (8e) ont la chance de bénéficier d'un terrain ombragé...
Certains de ceux qui jouent au Parc Central de Bonneveine (8e) ont la chance de bénéficier d’un terrain ombragé…
... mais la pression n'en reste pas moins la même à l'heure de tirer.
… mais la pression n’en reste pas moins la même à l’heure de tirer.
Le pied du coéquipier a montré le chemin à suivre. Maintenant le plus dur reste à faire : que la boule l'emprunte.
Le pied du coéquipier a montré le chemin à suivre. Maintenant le plus dur reste à faire : que la boule l’emprunte.
C'est le plus grand concours de boules du monde, alors on ne laisse rien au hasard et on mesure le point.
C’est le plus grand concours de boules du monde, alors on ne laisse rien au hasard et on mesure le point.
On a beau s'appliquer, quelques fois, la réussite fuit et la boule ne tourne pas dans le bon sens.
On a beau s’appliquer, quelques fois, la réussite fuit et la boule ne tourne pas dans le bon sens.
Ce dimanche, ce sont les boules et pas les chevaux qui courent sur l'hippodrome Borély.
Ce dimanche, ce sont les boules et pas les chevaux qui courent sur l’hippodrome Borély.
Quel que soit le niveau, l'application est toujours la même.
Quel que soit le niveau, l’application est toujours la même.

Chaque année, le rituel est immuable. Que l’on soit novice, un vieil habitué, un local ou un « estranger » venu de loin pour prendre part au « Roland-Garros des boules », que l’on soit en vacances ou qu’on n’en ait pas posé, sachant, en toute lucidité, que notre niveau ne nous permettra pas de passer le cap de la journée de dimanche, le premier souci à résoudre est de trouver son terrain. Car tout le monde n’a pas la chance d’évoluer dans le temple de Borély : certains devront même s’arracher pour y accéder.
Ce dimanche 7 juillet, pas moins de 2 325 terrains ont ainsi été tracés sur l’ensemble des quartiers Sud et Est de Marseille (8e, 9e et 10e arrondissements) pour accueillir les 4 320 triplettes et 12 960 joueurs en lice. De la Boule Michelet, en bordure sur l’artère qui abrite le stade Vélodrome, à l’Amicale bouliste de Saint Tronc sur le boulevard Paul Claudel (10e), en passant par le Parc Central le long de l’avenue de Hambourg (8e), ou encore l’hippodrome Borély où le temps d’une journée, ce sont les boules qui roulent et plus les chevaux qui courent, c’est toute une partie de la cité phocéenne qui s’est muée en boulodrome géant.
Dès le carton de jeu récupéré la veille au Parc Borély, chacun a repéré là il va jouer. Il y a ceux qui reviennent en terrain connu et qui y décèlent un bon ou un mauvais présage, selon les résultats glanés sur le même site, maudit ou béni, les années précédentes. Les novices préfèrent souvent repérer les lieux la veille afin d’être certains de ne pas être forfait au coup d’envoi. Et puis il y a ceux qui viendront de plus loin et qui s’en remettent à « Mappy ». On s’offre ainsi soit un retour en terrain connu, soit un voyage en terre inconnue.

Vainqueurs ou battus, un bon moment entre amis

Ce matin, le réveil a sonné plus tôt qu’à l’accoutumée pour un dimanche. Après s’être muni de ses deux précieuses sphères d’acier et de l’indispensable casquette qui sera particulièrement utile à l’heure du cagnard, on est venu à pied, en bus, puisqu’un service a été gratuitement mis en place, ou en voiture. Après avoir trouvé une place de stationnement quand c’était nécessaire, on a réussi à repérer son terrain. Les adversaires ne sont pas encore là, alors on s’échauffe un peu. On a beau réussir quelques jolies boules, le tireur se mettre en confiance avec quelques tirs bien ajustés, le contexte tout à l’heure sera complétement différent. Car même si on est venu avant tout pour s’amuser prendre du plaisir, le poids de l’événement vous rattrape : on participe bel et bien au plus grand concours de pétanque au monde. D’autant qu’on n’a pas envie de repartir « fanny », sinon on sera la risée tout à l’heure au moment de l’apéro ou cet hiver au coin du feu.
La pression monte avec le coup de feu qui retentit à 9h15: ça y est, la 52e édition du Mondial « La Marseillaise à pétanque ». Les adversaires ne sont pas encore là, mais ils ont encore trois quarts d’heure pour arriver avant d’être déclarés forfaits.
Cette fois, ça y est, ils ont débarqué. On se salue et on laisse s’échauffer à leur tour : pas question de profiter d’un quelconque avantage, au Mondial, le fair-play est roi. On s’affronte ensuite à la loyale, en toute convivialité, en étant concentré, mais sans trop se prendre au sérieux la plupart du temps. Et puis vient l’heure du verdict : il y a ceux qui repartent carton en main à Borély porter la nouvelle de leur victoire pour prendre part à la suite de la compétition, et ceux pour qui elle s’arrête déjà. Qu’importe la déception, il est temps d’immortaliser le moment et de savourer le verre de l’amitié à la buvette à proximité. Avant de prêter « le serment du jeu de boules » : « Promis, l’an prochain, on y sera au Mondial « La Marseillaise à pétanque » ».

Marc BESAGNE

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