Publié le 7 juillet 2013 à 5h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 15h56
En début d’après-midi, les spectateurs du carré d’honneur de France 3 et téléspectateurs de France Télévisions ont assisté à une partie haletante, pleine de suspense à défaut d’atteindre les sommets du jeu. Au final, les Marseillais d’Yvon Sorigni ont dû s’incliner face à l’équipe de Bernard Martin venue d’Outre-Atlantique (13-10).
« C’est le dernier point et j’ai la vue qui baisse un peu » : après 86 minutes d’un combat haletant qui a valu par son suspense davantage que par la qualité de jeu affichée, l’Américano-Canadien Bernard Martin ne veut pas endosser la responsabilité de donner la victoire à son équipe, qui compte aussi dans ses rangs l’Américano-Canadien Claude Laulhé et le jeune Canadien Tommy Morasse, aux dépens de la triplette marseillaise composée d’Yvon et Maxime Sorigni et de Franck Ferrando. Alors il tend le mètre à l’arbitre féminin de la rencontre qui se déroule sous un soleil de plomb en ce dimanche après-midi au Parc Borély, sur le carré d’honneur de France 3. Mais le verdict tombe à 16h28 devant les caméras de la chaîne de France Télévisions : l’arbitre désigne bel et bien la boule de Bernard martin comme étant celle qui tient le point et envoie du même coup l’équipe américano-canadienne, finalement vainqueur sur le score de 13 à 10.
Mais que ce fut laborieux pour l’équipe venue d’outre-Atlantique avant cette issue victorieuse au terme de la 15e mène. Il y a d’abord eu un faux départ : arrivés sur le terrain A dès 14h03, soit trois minutes après le coup de feu indiquant le début des parties de l’après-midi, les trois compères, avec leurs casquettes arborant un drapeau américain vissés sur le crâne, chemisette USA pour Bernard Martin et Claude Laulhé, un maillot rouge canadien pour Tommy Morasse, ont dû par la case vestiaire pour se faire poser des micros-HF. Et, passage à la télé oblige, c’est vêtus de chemisettes bleues foncées, floquées « France Télévision/Mondial « La Marseillaise à pétanque » » qu’ils sont réapparus quelques minutes plus tard pour débuter leur échauffement sous le cagnard.
Les Marseillais se font alors désirer. Loin de s’agacer après une demi-heure d’attente, Claude Laulhé prit le parti de sourire de ce contretemps. « Quand ils ont vu contre qui ils jouaient, ils sont partis ! Ou alors, ils sont partis marqués « gagnant » », rigole le milieu en se tournant vers les spectateurs déjà installés dans les gradins. Pas question cependant de « griller » au soleil : « On va aller se mettre à l’ombre. Des Canadiens par cette chaleur… Chez nous, quand il fait entre 12 et 14 degrés, c’est pas mal, et là, il fait nettement plus », observe-t-il avant d’ironiser sur le compte des organisateurs : « Ils auraient pu au moins planter un ou deux arbres ». Certains spectateurs ont alors des fourmis dans les doigts. « On se la fait la partie ? On est trois… », lance l’un d’eux. « Nous aussi », lui répond-on d’une autre tribune.
Du retard à l’allumage pour les phocéens
Les Marseillais arrivent finalement sur le terrain à 14h53. Si les trois quarts d’heure règlementaires sont dépassés, les phocéens ne sont pas forfaits : ils étaient arrivés dans les délais mais sont passés se faire installer leurs micros-HF avant de débarquer sur le terrain. Alors que Daniel Lauclair rejoint sa cabine de commentateur, le public qui attend sous le soleil de plomb depuis de longues minutes s’impatiente en voyant l’échauffement redémarrer. « Ça commence ? On a chaud. On reste si vous nous payez à boire », balance-t-on des gradins. « Volontiers », réplique tout sourire le décidément très détendu Claude Laulhé.
Une décontraction qui n’empêche pas les Américains-Canadiens d’être les plus vites en action lorsque la partie d’abute enfin à 15h02. Mais ils peinent à concrétiser n’empochant qu’un seul point lors de la première mène : il leur restait pourtant quatre boules en mains, contre aucune à leurs adversaires, avec un seul point à annihiler. Dans la deuxième mène, Bernard Martin se déchaîne et envoie sa boule contre le cochonnet. En face, Franck Ferrando échoue par deux fois. Dans sa foulée, Yvon Sorigni place deux bonnes boules mais sans parvenir à reprendre le point, alors que son frère Maxime a encore moins de réussite. Les Américains-Canadiens se montrent alors opportunités : Bernard Martin enquille un second point, Claude Laulhé en ajoute un, puis Tommy Morasse y va du sien. Cela fait 5 à 0 après seulement deux mènes. Et dans la 3e, Franck Ferrando sauve les siens, à nouveau mal embarqués, par un tir au bouchon : on est alors loin de s’imaginer que la partie va être acharnée.
Mais les Marseillais se rebiffent dans la 4e mène. Le pointeur phocéen Yvon Sorigni prend alors pour la première fois le dessus sur Bernard Martin. Dasn la foulée, Tommy Morasse manque deux fois la cible. La deuxième boule de Bernard Martin est trop courte et Claude Laulhé échoue lui aussi par deux fois au tir : avec 5 boules en mains et un point sur le terrain, les Marseillais ont l’occasion de revenir dans le match. Ils ne saisissent toutefois qu’à moitié : Yvon Sorigni ne parvient pas à prendre le dessus sur la première boule de Bernard Martin, et Franck Ferrando échoue par deux fois dans son tir à 2 points. Maxime Sorigni est fortt heureusement plus efficace : il fait rentrer, comme au billard, un deuxième point et en ajoute un troisième (5-3).
Ce n’est hélas qu’un feu de paille pour les phocéens. Si Yvon Sorigni poursuit sur sa lancée, Tommy Morasse touche dès son premier essai. Dans la foulée, Bernard Martin enquille et il faut deux essais à Franck Ferrando pour réussir son tir. Un pourcentage insuffisant, d’autant que Bernard Martin remet la même. Maxime Sorigni échoue au tir puis tente de limiter la casse en pointant. Mais Tommy Morasse dégage le passage d’un tir précis et Claude Laulhé ajoute deux points : à 8-3 après la 5e mène, puis 9-3 à la 6e, l’issue du match ne fait guère de doutes dans l’esprit du public présent.
Deux équipes en manque de réalisme
Mais les Marseillais vont peu à peu grignoter leur retard profitant de la baisse de régime de Bernard Martin et d’une réussite au tir qui fuit Tommy Morasse. En face, Yvon Sorigni devient plus efficace sur sa première boule et qu’avec environ 50% de réussite dans ses tirs, Franck Ferrando prend le dessus sur son vis-à-vis. Quant à Maxime Sorigni, il sauve la baraque dans une 8e mène bien mal embarquée. 9-4 après la 7e mène, 9-5 après la 8e, 9-8 à l’issue de la 9e, puis 9-9 à la 10e : après 57 minutes de jeu, on est de retour à la case départ.
C’est alors Claude Laulhé qui sonne le réveil côté américano-canadien. Alors qu’Yvon Sorigni a encore enchaîné une superbe première boule, il prend la place de Bernard Martin comme premier pointeur et va s’amarrer au bouchon : c’est le tournant du match car la réussite au tir fuit à nouveau Franck Ferrando. Mais les Américano-Canadiens laissent alors passer l’occasion de conclure : malgré 5 boules en mains, contre aucune aux phocéens, ils n’ajoutent qu’un point supplémentaire (11-9). Rageant, d’autant que la 12e mène est en revanche à l’avantage des phocéens, avec un Franck Ferrando par deux fois en réussite au tir. C’est alors au tour des Marseillais de laisser filer l’occasion de conclure : alors qu’ils sont virtuellement revenus à 11-10 et qu’ils disposent encore de trois boules en mains, Maxime Sorigni redonne le point à l’équipe de Bernard Martin en cherchant à corser l’addition (12-9).
La partie devient alors encore plus indécise. Les Marseillais réduisent l’écart dans la mène suivante (12-10) tout en laissant filer de revenir à égalité, Maxime Sorigni apparaissant particulièrement tendu à l’idée de renouveler son erreur de la mène précédente, ce qui offrirait la victoire aux Américano-Canadiens. Mais alors que Bernard Martin a retrouvé de l’allant, Yvon Sorigni a de nouveau plus de difficultés. Et il faut que Franck Ferrando « déquille » le bouchon pour offrir un répit à ses partenaires dans la 14e mène. Répit de très courte durée puisque la première boule de Bernard Martin sera celle de la victoire dans la 15e mène. Franck Ferrando visera à nouveau le bouchon, mais cette fois sans succès, avant de pointer la boule de la dernière chance qui échouera de très peu à reprendre le point.
Au final, si la partie a valu par son suspense, l’équipe de Bernard Martin devra se montrer beaucoup plus efficace pour espérer poursuivre plus loin sa route dans cette 52e édition du Mondial « La Marseillaise à pétanque ».
Marc BESAGNE