Publié le 21 octobre 2019 à 21h44 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h23
Synlab Provence, solidaire de la grève nationale des laboratoires de biologie médicale, tire la sonnette d’alarme – Pendant les 3 jours qui viennent, il sera quasi impossible de se faire faire une prise de sang ! Une première grève en septembre n’aura pas suffi. Face aux baisses du budget consacré à la biologie médicale annoncées par la CNAM et son refus de négociations, le mouvement « historique » de protestation – entamé le 23 septembre par les quatre syndicats de biologistes (SDB, SNMB, SLBC, SJBM [[Syndicat des biologistes, Syndicat national des médecins biologistes, Syndicat des laboratoires de biologie clinique, Syndicat des jeunes
Biologistes médicaux]]) et l’APBM [[Association pour le Progrès de la Biologie Médicale]] – va donc se durcir. «Pour la défense de l’accès aux soins des Français !»
Solidaire de ce mouvement, le laboratoire Synlab Provence – à l’instar de 95% des laboratoires en France- fermera totalement au public l’ensemble de ses 70 sites (Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Alpes de Haute-Provence) les mardi 22, mercredi 23 et jeudi 24 octobre. Les urgences ne seront pas assurées hormis pour les établissements de soins privés et les patients seront dirigés vers les hôpitaux publics les plus proches. Synlab Provence accueille habituellement entre 5 000 et 6 000 patients quotidiennement dans ses 70 sites. «C’est la première fois que toute notre profession s’unit dans un même combat. Nous sommes pourtant une profession sérieuse, consciencieuse et discrète qui constitue un maillon essentiel du parcours de soins puisque la quasi-totalité des explorations médicales exige un passage par des analyses médicales. Mais nous sommes aussi ceux à qui les pouvoirs publics en demandent toujours plus : une meilleure qualité des soins combinée à une baisse de la dépense. En 15 ans notre métier s’est totalement transformé. Nous avons su nous adapter, nous restructurer pour maintenir nos sites et la proximité géographique avec nos patients, mais aussi investir de manière continue pour proposer les dernières innovations en matière de diagnostic. Parallèlement, nous accusons années après années des baisses tarifaires. Nous arrivons aujourd’hui à un seuil critique qui fait que la situation n’est plus tenable. Nous alertons le gouvernement sur les risques : la dégradation de la qualité des soins, des fermetures totales ou partielles de sites –surtout dans les zones rurales- et une industrialisation de notre profession. Nous ne voulons pas de cela !», déclare Sofiane Benhabib, biologiste libéral, PDG de Synlab Provence et vice-président du Syndicat de la Biologie européenne.
Un mouvement de grève « historique »
Depuis les annonces de la CNAM fin juin, le secteur de la biologie médicale est en crise. La CNAM a en effet indiqué prévoir 170 millions d’euros en 2020 d’économies sur les dépenses de biologie médicale. Soit presque le double du montant de 95 millions déjà appliqué sur la période précédente et qui s’ajoute au milliard de baisse cumulée depuis 10 ans. «Ces mesures drastiques, qui entraîneraient la disparition de nombreux laboratoires de biologie médicale implantés dans des zones sous-dotées en personnel de santé, sont en effet en totale contradiction avec la Loi votée cette année relative à l’organisation du système de santé (« Ma santé 2022 ») qui a pour ambition d’améliorer l’accès aux soins au niveau des territoires, pour réduire les inégalités territoriales et sociales de santé, et améliorer les conditions d’exercice des professionnels de santé et la qualité des prises en charge.» Ni le succès de la grève partielle du 23 septembre au 1er octobre (95% de laboratoires de biologie médicale fermés sur le territoire et plus de 300 000 signatures de la pétition), ni les réunions du 1er et 17 octobre entre les représentants des biologistes médicaux et la CNAM «n’ont permis d’avancées significatives» D’où une grève qui se renforce «pour défendre une biologie médicale de qualité et de proximité.» Car fermer des laboratoires de proximité reviendrait à dégrader encore un peu plus l’offre de soins primaires consacrée aux patients français tout en renonçant à améliorer l’efficience économique du système de santé.
La rédaction