Publié le 13 juin 2018 à 16h42 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h50
Au centre du Palais de la Bourse à Marseille, avec comme seule compagne la musique, un homme peint, ou plutôt danse avec ses pinceaux sur une toile immense 15 mètres de haut sur cinq de large. Une création, une première pour l’artiste JonOne qui célèbre ainsi son retour à Marseille, quatre ans après le lancement de « The Chronicles », sa monographie et son solo show au sein de la galerie David Pluskwa Art Contemporain. Une explosion de couleurs s’unit, bouleverse, respecte, le bâtiment. Une œuvre monumentale accompagnée de 17 toiles toutes réalisées en 2018 et présentées dans le cadre de « MP 2018 Quel amour! ». Alors, une fois le seuil du Palais de la Bourse franchi, le public sentira le choc. Pour l’amortir, il pourra s’installer sur un canapé géant, modèle unique graffée par JonOne.
Avec « Abstracted love », l’artiste présente des œuvres où la vie est tout sauf simple et tranquille, mais bouillonnante. Ça gicle, dégouline, vibre, pulse dans une maîtrise chromatique rare. Il faut dire que JonOne nourrit son abstraction des vibrations des grandes villes. «J’aime les turbulences marseillaises. Ce bouillonnement me rappelle celui que j’ai pu connaître, il y a de nombreuses années, au cœur de Washington Heights, le quartier de mon enfance», lance-t-il. Un JonOne qui, avec humilité, avance: «Un artiste ne peut pas réussir seul, il a besoin d’être bien entouré. Ici, je suis comme un enfant gâté». Puis d’en venir à sa façon d’appréhender l’espace du Palais de la Bourse: «On sent une histoire riche et je me suis demandé comment imposer ma peinture dans cet immeuble. J’ai pensé à une sculpture avant de juger que cela ne marcherait pas et c’est ainsi, après une longue réflexion que je me suis décidé pour une gigantesque toile qui pose mon travail sans « casser » le lieu». Vient alors pour lui une autre question: «J’allais m’attaquer à une œuvre de grande taille dans un lieu public, je ne pouvais pas me rater. C’était un challenge et c’est cela qui me fait grandir». Jean-Luc Chauvin, le président de la CCI Marseille-Provence ne cache pas son plaisir de voir la Chambre accueillir une telle manifestation du 14 juin au 29 juillet. «Nous faisons entrer dans ce lieu historique un artiste majeur de l’abstraction contemporaine». Et de remercier le galeriste David Pluskwa «pour avoir rendu possible cet événement qui va faire venir de nombreux touristes dans notre ville et son centre». «JonOne, ajoute-t-il, est un symbole, c’est un Américain qui vient travailler en France et qui envoie un message fort à notre jeunesse, à nos quartiers: la créativité que l’on trouve dans l’art mais aussi dans l’entreprise est un moyen de s’exprimer, s’épanouir». Tandis que David Pluskwa rappelle que c’est sa rencontre avec JonOne qui l’a poussé à ouvrir une galerie dédiée à l’art urbain et contemporain. Il précise que, pour prolonger l’exposition du Palais de la Bourse, sa galerie, 53, rue Grignan [[Galerie David Pluskwa Art Contemporain, Espace 53 rue Grignan, Marseille 6e, exposition ouverte du mardi au samedi de 14h30 à 19h et sur rendez-vous]] propose « Love Diary », exposition inscrite dans la ligne d' »Abstracted love » avec une quarantaine de tableaux, aux formats différents.
Michel CAIRE
Abstracted love de JonOne, au Palais de la Bourse, 9 la Canebière, Marseille (1e) – du 14 juin au 29 juillet – Ouvert tous les jours de 10h à 18h30, nocturne le mardi jusqu’à 22h. Entrée payante, tarif unique 5 euros, gratuit pour les moins de 12 ans et les étudiants sur présentation d’un justificatif. jonone-abstractedlove.com