Publié le 21 mai 2013 à 14h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 15h56
Voilà bien une des magies de Marseille-Provence 2013, offrir un accès à la digue du large (*) à la population, à la rencontre de l’art, des créations de Kader Attia, plus précisément. Des blocs de béton blanc, architecture du Sud, mémoire d’enfance, pont entre le Nord et le Sud, terrain de jeu. Un bateau, une brève traversée, un accès à la digue du large, si près de la ville, si loin, autre point de vue sur cette dernière. Déjà l’ailleurs. Comme une envie de retrouver ce lieu qui, pendant longtemps, et jusqu’en 2001, fut un lieu de promenade pour les Phocéens.
Jean Iborra, Chef de projets expositions de Marseille Provence 2013 explique : « Cette année capitale, avec le Mucem, la villa Méditerranée, est l’occasion d’une reconquête de la mer. Nous avons voulu célébrer cela en passant une commande d’œuvres pour la digue du large. Et c’est donc Kader Attia qui l’a emporté ». Cette digue de 7 km qui s’étend de la passe du Vieux Port jusqu’à l’Estaque. Sa construction a débuté en 1844 et s’est achevée en 1970, protégeant ainsi de la houle et des tempêtes les bassins de la Joliette. La partie de l’ouvrage où est installée l’œuvre est la digue Sainte-Marie, située à la sortie du Vieux-Port face au Pharo, d’une longueur de 450 mètres. L’accès se fait dans le prolongement de la digue du large elle-même, offrant une promenade sur une longueur d’environ 900 mètres qui se termine au droit du J1. Quelques 1 000 personnes peuvent, en même temps, se promener là. Approcher, s’approprier des œuvres qu’ils peuvent voir des quais. Kader Attia expliquait, en 2012 : « Le port de Marseille a toujours été un symbole fort pour moi, synonyme de voyages, d’ailleurs : les portes vers un autre monde. Lors de ma récente visite, j’ai à nouveau ressenti cette excitation d’enfant, celle qui me gagnait lorsque ma famille et moi embarquions sur le bateau à destination d’Alger ».
Il poursuit : « La visite du Port de Marseille m’a également conduit à repenser le concept d’ubiquité, d’hybridité, qui est au cœur de mon travail depuis des années : porter un regard sur la ville depuis l’œuvre sur la digue et voir cette même œuvre depuis la côte ». Et d’indiquer : « La hauteur de chaque terrasse varie afin que certains puissent offrir au spectateur un point de vue aussi bien sur le large que sur la ville, et d’autres un large espace où s’asseoir, en famille, seul ou en couple, se détendre, s’allonger, et regarder le ciel. L’œuvre offre ainsi aux badauds la possibilité d’appréhender le paysage différemment, démultiplie les points de vue et les usages ». L’artiste de citer Fernand Pouillon et Le Corbusier comme source d’inspiration, un Le Corbusier qui disait, parlant de l’Algérie : « L’architecture, c’est la lumière ».
Promenons nous sur les toits…
Michel CAIRE
Exposition Les Terrasses-Kader Attia, digue du large Marseille. Du 25 mai au 29 septembre 2013 et le 15 août de 10h à 20h. Accès sans réservation par navettes maritimes gratuites (pouvant contenir 98 personnes). Départs en continu depuis la darse du J4, quai de la Tourette (entre la villa Méditerranée et le Fort Saint-Jean). Dernière navette 18h30. Pour des questions de sécurité l’accès à la digue du large ne sera pas autorisé à partir de 25 nœuds établis (vent à 45km/h). Marseille-Provence 2013 a eu pour partenaires, pour cette opération : la Société Marseillaise de crédit, Lafarge, le Grand Port Maritime de Marseille, Euroméditerranée, le ministère de la Culture et de la Communication, ARTER.