Publié le 8 octobre 2014 à 13h06 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
En amont du conseil communautaire qui se tiendra ce jeudi 9 octobre, Guy Teissier, président de MPM a tenu autour d’un déjeuner -des plateaux-repas, économie oblige, comme il tenu à le faire remarquer- à réunir la presse afin de dresser un bilan «étape» après 6 mois de mandature. Mais le débat s’est orienté sur la métropole et sur les économies réalisées ou à venir pour «redresser des finances détériorées». Après avoir souligné: «J’essaie de faire ce que je dis», il rappelle: «Les premiers jours de mon investiture, j’avais des priorités». Énumérant quelques points : Les finances; lancer un contrat local propreté, «ce qui est fait depuis le 29 septembre»; un comité de pilotage qui est en place; la L2 et Urbain sud, «l’enquête publique va être lancée»; le développement du transport, etc.
Puis vient la question de la métropole : «J’ai pour principe d’être force de propositions et de ne pas subir la loi des autres», insiste le Président. Revenant sur le comité de pilotage du projet métropolitain créé le 2 juin dernier, composé du président de MPM, des maires des 18 communes membres de MPM, des parlementaires élus communautaires et des présidents de groupes politiques. Un comité de pilotage qui a vocation à préparer la Métropole Aix-Marseille Provence en prenant en compte les réalités territoriales et communales de chaque territoire. Et d’indiquer que «la réforme à venir n’est pas tout à fait celle prévue dans l’article 42, qui nous concerne». Rappelle son intervention à l’Assemblée nationale lorsqu’il a interpellé Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique: «Il est urgent d’écouter les maires des Bouches-du-Rhône». «J’ai eu une réponse», se réjouit-il. En effet, la ministre a apporté une réponse lors de sa venue à Marseille: « Le gouvernement est prêt à ce que des amendements soient présentés sur le fonctionnement de la métropole, avec des barrières, des lignes rouges», a-t-elle notamment indiqué.
«Il s’agit d’aller progressivement vers la métropole d’ici 2020 »
«Tout cela nous a permis de mettre en perspective que 93 communes et 6 Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) dans un immense ensemble, c’est une usine gaz où un an ou deux seraient nécessaires pour sa mise en place. Il s’agit d’aller progressivement vers la métropole d’ici 2020», juge Guy Teissier. D’abord avec 4 compétences plus une: la mobilité et le transport; la protection de l’environnement; l’enseignement supérieur et la recherche; le développement économique et la coordination des Schémas de cohérence territoriale (Scot) sur le territoire métropolitain. «Et rajouter, poursuit-il, compétence après compétence et du temps pour débattre sans casse à l’intérieur des communes».
Ainsi, «la vérité d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui, le gouvernement est prêt à négocier sur ce projet. Mais il peut refuser les amendements», prévient-il. La période de transition s’effectuerait donc entre 2016-2020 «avec comme appellation Conseil de territoire». Pour le président de MPM, la finalité de la métropole «C’est un tissu économique plus performant. Une vision commune sur notre territoire que l’on a déjà commencée avec le Pôle Henri Fabre, sur le pourtour de l’Étang-de-Berre, qui tourne autour de la formation et de la recherche en aéronautique; on a lancé avec Aix, le label French Tech compte tenu de la performance de nos entreprises; des pépinières sur Luminy, Château Gombert qui fonctionne bien, Athélia à La Ciotat, etc.»
Toujours dans un esprit métropolitain, il évoque la vallée de l’Huveaune, «vallée économique laborieuse que la fermeture des usines a mis en déshérence économique. Un quart monde s’est créé. Et, afin de trouver des solutions on est en train de lancer un projet pour une vision globale d’aménagement avec notamment la Communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Étoile »
« En 3 mois, nous avons économisé 37M€ et les banquiers nous refont confiance»
Guy Teissier aborde ensuite le redressement des finances de MPM. « En 3 mois nous avons économisé 37M€ et les banquiers nous refont confiance. Nous n’avons pas rogné mais remis de l’ordre». Ce tour de force mérite quelque explication. Et le président de décliner: «A la Saumaty, le gardiennage, une seule personne, nous coûtait 350 000€, on a mis 4 fonctionnaires. Cet été, nous avons réduit 15% des emplois avenir qui remplaçaient des agents sur les 18 communes et on a revu à la baisse toutes les subventions, certaines ont même été supprimées quand elles n’étaient pas de notre compétence.» Des économies toujours et à venir : «On va limiter le parc-auto en mettant des voitures de service électriques qui ont une autonomie qui ne dépasse pas les 100 kilomètres; mon prédécesseur n’a pas osé répercuté la TVA sur le titre de transport, c’est 3,5M€ de perdus. Nous avons donc répercuté cette TVA, c’est la loi; on va augmenter le prix des navettes maritimes, le tarif sera de 5€. Pour les salariés avec le Pass XL le prix sera celui d’un ticket de bus; On n’a plus recruté sauf dans le cadre la propreté, 12 jeunes vont être embauchés en emploi d’avenir et 20 jeunes, des volontaires du service civique, sont offerts par l’État; le terrain et l’outillage des Fralib à Gémenos que mon prédécesseur a acheté pour 5,3M€ ne pourront pas être cédés gratuitement. La Scop (Société coopérative et participative) vient d’être créée, ils achètent ou ils paient une location; les locaux de l’hémicycle sollicités par des sociétés et des associations étaient mis à disposition gratuitement. Dorénavant tout le monde paiera sauf les associations caritatives. Idem pour l’occupation de l’espace public.» Et enfin, en interne une réorganisation, «pour plus de cohérence et de visibilité des métiers de MPM. L’ensemble sera réduit à 6 Directions adjointes: Sur la mobilité, la propreté , le développement économique, développement urbain, l’eau et de l’assainissement et les ressources humaines». Cette réorganisation sera votée au Conseil communautaire ce jeudi et sera mise en place d’ici la fin de l’année. Guy Teissier d’expliquer: «Avec cette réorganisation, nous allons réduire les directions, qui sont actuellement de 3 directions générales et 13 directions de pôle. Par ailleurs, MPM est un gros pourvoyeur de marchés publics et les services de commandes étaient disséminés dans les services. Avec cette nouvelle organisation chaque direction adjointe aura son service de commandes. Une nouvelle gestion qui va nous faire économiser des centaines de milliers d’euros».
Patricia MAILLE-CAIRE
