MPM : Réactions in situ à la suite de l’incident qui est à l’origine de la suspension de la séance du Conseil communautaire

Publié le 25 octobre 2013 à  18h22 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h25

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Martine Vassal (UMP)

« Nous avions aujourd’hui une séance de Conseil communautaire très importante. Nous avons été extrêmement choqués par les propos de Patrick Mennucci qui arrive en conquérant à l’intérieur de l’assemblée au milieu du discours de madame Caradec sur les orientations budgétaires. Sans aucun respect de la parole de l’élue, ils nous invectivent « vous ne m’applaudissez pas ? » comme si c’était César imperator qui arrivait. Là-dessus Bruno Gilles lui répond on va scander « Samia, Samia » pour faire référence aux propos antérieurs qui avaient eu lieu à l’Assemblée nationale. Et là, il nous répond: « Ce sera bien la première fois que tu seras gentil avec une arabe ». Le ton qu’il a utilisé, les termes qu’il a utilisés, sont inacceptables. En tant que petite-fille d’immigrés, je suis blessée, choquée et surtout, j’ai une autre idée du Parti Socialiste. Je ne suis pas d’accord avec ses positions mais ce monsieur n’est pas digne d’être le leader de la gauche ici à Marseille. J’espère que mes collègues socialistes qui eux, certainement sont responsables, pourront prendre leur décision, en leur âme et conscience, parce qu’il ne peut pas représenter l’ensemble des Marseillais d’autant que lui n’en représente qu’une petite partie. Dans tous les cas, ce n’est certainement pas nous qui pousserons à continuer dans ce type de propos. En plus ce qui est lamentable c’est qu’il a nié l’avoir dit et après il a avoué qu’il a menti. Ce n’est pas digne d’un élu de la République. »

Clément Yana (PS)

« Je ne vais pas rentrer dans le fond de ce qui s’est passé ce matin . Ce que je voudrai dire, c’est que nous sommes dans une situation où la société française est en pleine crise, elle se cherche, elle est en plein désarroi. Et je crois que tout homme politique quel qu’il soit doit avoir à cœur de faire attention aux mots qu’il emploie, pour que ces mots ne puissent pas véhiculer des idées inacceptables.

Jean-Luc Bennahmias (MoDem)

Il faut faire attention aux expressions que l’on utilise, on peut toujours surajouter des problèmes aux problèmes. Je pense que les problèmes de la Ville dépassent largement tout cela.

Karim Zéribi (EELV)

Je trouve lamentable que la droite au sein du conseil communautaire puisse se saisir d’une expression inappropriée, malheureuse, déplacée de Patrick Mennucci, qui n’est en rien raciste soyons clair. Il a fauté parce qu’il a renvoyé aux origines et qu’il y en a assez de ces débats qui renvoient les uns aux autres aux origines. On a envie à Europe Écologie Les Verts, d’un vrai débat politique pour cette municipale. On ne veut pas de ces débats de caniveaux qui ne permettent pas aux Marseillais de participer à un vrai grand débat démocratique. La droite a fauté dans la mesure où elle a souhaité exploiter une erreur de l’élu socialiste, d’une manière disproportionnée. Je pense que cette disproportion peut mettre à mal la cohésion qui peut exister dans cette ville. A trop vouloir en faire du côté de la droite, on va voir les masques tomber. Finalement la question de définir les citoyens par les origines, il y en a certains qui y sont favorables dans cet hémicycle. Ce n’est sûrement pas le cas des Écologistes à Marseille. D’ailleurs notre slogan sera « Tous marseillais » un grand symbole par rapport au piètre spectacle que l’on a vu ce matin.

Monique Cordier, présidente de la Confédération des CIQ

C’est inadmissible. Je ne comprends pas que des gens puissent se dire élus et avoir des attitudes comme on a vues aujourd’hui. C’est honteux pour la démocratie, je suis sidérée, les mots sont trop petits pour exprimer l’indignation que j’ai éprouvée. J’ai failli me lever et chanter La Marseillaise pour leur rappeler que l’on était en République, qu’ils nous représentent. Je leur enlève ce droit de me représenter. Je ne comprends pas, Patrick Mennucci aurait pu avoir la langue qui a fourché. Mais tu le reconnais, tu ne mens pas. Il y avait aujourd’hui des dossiers, lourds de conséquences, à traiter. Je pense vraiment que ce territoire n’a pas d’avenir si l’on continue comme cela. C’est grave, c’est laisser la porte ouvertes aux extrêmes. Ce matin, on n’était plus en République mais au Théâtre ce soir.

Propos recueillis par Patricia MAILLE-CAIRE

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