Publié le 2 octobre 2019 à 22h17 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 12h32
Au pays des santons le secret de Polichinelle prendra officiellement fin vendredi. Sylvia Barthélémy (UDI) annoncera en effet sa candidature à l’élection municipale d’Aubagne de mars prochain. On peut s’interroger sur les motivations de cette candidature, dans la mesure où au cours de ces six dernières années, en tant que membre de la majorité municipale, Sylvia Barthélémy aura été d’un soutien sans faille à Gérard Gazay. Sans doute «une autre vision» pour Aubagne…
Devancée au premier tour en 2014 par son concurrent de droite, Gérard Gazay (UMP), Sylvia Barthélémy s’était résolue à la fusion de listes pour le second tour, assortie d’un joli lot de consolation : la présidence de la communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Étoile. Dès lors, forte de ce précieux levier institutionnel, des moyens médiatiques et d’une visibilité conférés par la fonction, la nouvelle présidente de l’agglo n’aura pas hésité à occuper tous les fronts, allant jusqu’à reprendre à son compte certains projets phares de l’ancienne gouvernance de gauche, en particulier le projet de transport en commun du Valtram. Au grand dam de Gérard Gazay qui considère que cette desserte ne concerne que très marginalement les Aubagnais, puisqu’elle relie les villages du nord de la communauté d’agglo et non Marseille. A contrario, les maires de vallée de l’Huveaune, comme Roquevaire, La Bouilladisse, Saint-Savournin, Auriol, La Destrousse, Peypin, etc., sont particulièrement attachés au Valtram qui permettrait de désenclaver leurs communes. Après avoir été retoqué par la métropole présidée par Jean-Claude Gaudin, le Valtram a opportunément été remis sur les rails par Martine Vassal sous l’amicale pression de Sylvia Barthélémy. En se faisant ainsi la porte-parole de ces maires, qu’il s’agisse du Valtram mais pas seulement, la présidente de l’agglo a su habilement manœuvrer. Pour le seul bien-être des habitants de ces communes ou bien dans la perspective de la prochaine élection à la présidence de la Métropole interrogeront les cyniques ? En effet, il n’aura échappé à personne que les maires auront leur mot à dire à ce moment-là. Et qui mieux que Sylvia Barthélémy pourrait se prévaloir de ces précieux soutiens dont Martine Vassal aura grand besoin dans la perspective de la présidence métroplitaine ? Comme quoi une élection peut en cacher une autre.
Camille DUPARC