Publié le 28 octobre 2019 à 11h38 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h23
Théo Mavrostomos, le recordman mondial de la plongée la plus profonde -un record établi le 20 novembre 1992 et qui n’a encore jamais été battu- a rejoint Bruno Gilles et avance les premières pistes de réflexion et d’actions visant à préserver et valoriser le littoral marseillais. Pour sa part Bruno Gilles, candidat LR, à la mairie de Marseille revient sur une campagne qui charrie quelques eaux troubles…
Bruno Gilles se félicite de la présence de Théo Mavrostomos qui a rejoint les rangs de « Ensemble Pour Marseille ». «Ce recordman mondial de plongée nous sera précieux pour notre projet concernant la rade et les fonds marins de Marseille», précise le candidat et, pour son baptême du feu, il l’a invité à une plongée dans les eaux troubles de la Droite marseillaise. Il n’a en effet pas manqué d’évoquer la rencontre qui doit se tenir à Paris avec Christian Jacob. Une réunion qui réjouit la porte-parole nationale de Martine Vassal, la députée Valérie Boyer, qui souhaite voir les députés associés à la rencontre avant de juger que: «la présence de Jean-Claude Gaudin à l’occasion de cette réunion est de toute évidence indispensable». Bruno Gilles de réagir: «Pourquoi les députés? Mais si j’en crois ce qui arrive à « mes oreilles », une pression est mise également sur les Maires, pourquoi ? Y-a-t-il une volonté de refaire le meeting du Silo, mais sans Jean-Philippe Agresti cette fois? C’est mesquin de mêler tout le monde, il faut discuter tranquillement. D’autant que je le rappelle, je ne suis candidat qu’au poste de Maire et j’ai toujours dit que Martine Vassal devait être à la métropole et Renaud Muselier à la Région».
«Un climat de tension rare aussi loin de l’échéance»
Bruno Gilles regrette : «Un climat de tension rare aussi loin de l’échéance». Climat qui ne l’empêche toutefois pas d’affirmer attendre sereinement le rendez-vous devant la Commission d’investiture tout comme celui avec les électeurs. «Au plus on avance dans la campagne et au plus je suis conforté dans ma décision de n’être candidat qu’à la Mairie. C’est un travail à plein temps d’une part et il s’agira pour moi de défendre les intérêts de ma commune quand le président de la métropole doit parfois privilégier d’autres communes». Et de citer comme exemple les grands yachts qui sont réparés à La Ciotat, aux portes du Parc des calanques, «ils devraient l’être sur le grand port maritime de Marseille où l’impact de la pollution serait moindre. Mais comme il s’agit de préserver des intérêts particuliers et non d’avoir une vision globale…». D’ailleurs, poursuit-il : «Dans le cadre de ma campagne participative pourquoi ne mettrais-je pas en place une commission d’experts moi qui ne suis pas candidat à la métropole? Il faut avoir une vision pour cette dernière. Il ne faut pas non plus contraindre des dizaines de communes du Pays d’Arles, qui n’ont rien à voir avec Marseille, à rejoindre notre métropole. Et, il faut que Marseille sorte de la logique de perfusion dans laquelle elle est. Entendons-nous bien, si je suis Maire je voudrais une aide du Département et de la Métropole mais pour des équipements structurants, pour des piscines, pas pour 450 gilets pare-balles. Il faudra que la métropole joue son vrai rôle». Et de constater que, si des élus de Jean-Claude Gaudin le rejoignent, il porte néanmoins un regard critique sur son bilan et affirme n’être en rien «son héritier» contrairement à la présidente du Département et de la Métropole. Il note également qu’en faisant de Valérie Boyer sa porte parole «nationale», Martine Vassal a fait le choix de mettre en avant une personnalité «clivante». Ajoutant : «Nous entendons bien, avec Robert Assante, être devant dans ce secteur (les 11e et 12e arrondissements de Marseille. Secteur dont Valérie Boyer était le maire NDLR».
La construction d’une deuxième station d’épuration par la Métropole
Théo Mavrostomos, bien loin des tensions, entend rester sur le fond ou plutôt les fonds marins…: «Je soutiens Bruno Gilles, une personne honnête dont le projet participatif m’intéresse car, il y a de nombreux dossiers à porter à propos de la mer». Une mer qu’il aime depuis son enfance: «J’ai grandi à la Belle de Mai, mes parents n’avaient pas beaucoup d’argent mais tout l’été nous étions dans les calanques». Une passion pour la plongée naît. Les années passent, il est plongeur à la Comex, plus grosse entreprise de plongée au monde, lorsque, le 20 novembre 1992, il devient le recordman du monde, record qu’il détient toujours, avec une plongée en caisson à -701 mètres. Théo Mavrostomos forme aujourd’hui les plongeurs professionnels de demain au sein de l’Institut national de la plongée professionnelle (INPP) situé à la Pointe Rouge, non loin des Calanques de Marseille. Il précise notamment : «Je travaille avec des biologistes et j’ai des propositions pour notre rade». Un comité d’experts s’est mis en place dans lequel on trouve, outre Théo Mavrostomos, le biologiste Nardo Vicente, le photographe Florian Launette et Gilbert Peiffer, président honoraire de l’Université Paul Cézanne. Théo Mavrostomos reprend: «Des biologiste ont plongé voilà peu pendant 28 jours entre Marseille et Monaco. Ils sont en train d’étudier les prélèvements mais on peut d’ores et déjà avancer que des actions sont encore possibles pour nos eaux et pour notre santé». Des experts qui proposent un rallongement d’une dizaine de kilomètres de la canalisation issue des eaux usées de la station d’épuration afin que les rejets se fassent le plus loin possible du littoral et plus en profondeur, au sein de la fosse des Cassidaigne -dont la profondeur est de 2 000 mètres- «ce qui permettrait d’accélérer la réhabilitation de la cuvette de Cortiou». Mais le projet ne se réduit pas à seulement vouloir rejeter plus loin et plus profond, explique Théo Mavrostomos : «Pour l’assainissement de l’Huveaune et la protection de nos plages nous souhaitons la construction par la Métropole d’une deuxième station d’épuration pour l’ensemble des communes environnantes de Marseille qui aujourd’hui, par leurs raccordements, font que la station actuelle arrive à saturation, notamment à chaque fort orage. Et, accélérer la suppression des rejets d’Alteo».
Un traitement adapté aux rejets des eaux polluées des hôpitaux»
Théo Mavrostomos évoque un autre point qui, là encore, alerte: «Nous nous prononçons en faveur de la mise en place d’un traitement adapté aux rejets des eaux polluées des hôpitaux afin que celles-ci, chargées en médicaments et antibiotiques notamment, soient préalablement traitées à leur arrivée à la station d’épuration». Bruno Gilles ajoute pour sa part : «Le Maire peut faire pression sur ce dossier puisqu’il est, de droit, président du Conseil de surveillance de l’AP-HM». Également en débat, la création d’un service municipal de scaphandriers de 2 ou 3 personnes pour le contrôle des travaux sous-marins «actuellement tous sous-traités et non contrôlés». Concernant la préservation de la biodiversité et l’organisation des usages, des propositions sont également formulées. La première concerne la surveillance et la réhabilitation des zones de nurseries intensives, source de nuisance sous-marines. Le prolongement de l’expérience des récifs artificiels du Prado sur d’autres zones, notamment grâce à la demande d’aides financières européennes. Bruno Gilles reprend: «Nous nous fixons pour objectif d’obtenir le Pavillon bleu pour la ville de Marseille». Théo Mavrostomos souligne à ce propos: «Des études doivent être réalisées, notamment en matière de pollution, sur la réhabilitation du tunnel du Rove autour de trois objectifs: la remise en circulation d’eau afin de sauver l’écosystème de l’Étang de Berre; la création d’un passage permettant de proposer de nouveaux anneaux sur l’étang pour les bateaux de plaisance; l’utilisation de la partie sèche du tunnel pour un mode de transport écologique notamment un tramway électrique entre Marseille et son aéroport». Enfin, en matière de valorisation du patrimoine culturel et des paysages littoraux il est proposé de créer une Cité de la mer. Espace qui serait à la fois un lieu culturel pour comprendre et apprendre la mer mais également un lieu de créativité et de développement des start-up de l’économie bleue qu’ «il s’agisse des produits issus de la dépollution de la mer que de la pharmacopée issue de cette dernière et de la valorisation du travail accompli par les entreprises et écoles sur Marseille (Comex et INPP)», indique Théo Mavrostomos. Cet espace comprendrait également un Musée océanographique et un aquarium en accès direct à la mer pour préserver le plus possible l’environnement naturel de la faune et de la flore marines. «Il devra enfin être suffisamment spacieux pour le bien-être des animaux».
Michel CAIRE