Publié le 10 décembre 2019 à 8h38 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h28
«C’est en conscience que j’ai fait le choix de quitter Les Républicains et de démissionner de mon poste de président de la Fédération des Bouches-du-Rhône pour me consacrer uniquement, exclusivement, totalement à Marseille, aux Marseillaises et aux Marseillais». Il y avait de l’émotion, ce lundi 9 décembre, au QG de Bruno Gilles lorsque ce dernier a annoncé quitter à la fois Les Républicains et la présidence de la Fédération des Bouches-du-Rhône à la suite du rejet de sa candidature au profit de celle de Martine Vassal, la présidente LR du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence pour l’investiture aux municipales à Marseille. Une page se tourne pour Bruno Gilles, pour ne pas dire qu’un livre se ferme. Mais l’histoire se poursuit puisqu’il maintient sa candidature. Il lance à ce propos: «Je vais avancer. Non pas marcher, mais courir vers la victoire en mars prochain. Je vais continuer, comme je le fais depuis 15 mois, de rencontrer la population dans tous les quartiers de Marseille. D’entendre ce que les gens ont à dire. Ce qu’ils ont à proposer». Il rappelle que: «Martine Vassal a été investi le 27 novembre par Les Républicains pour incarner une continuité avec Jean-Claude Gaudin et ses soutiens.» Indique respecter la décision de la CNI. Mais, ajoute-t-il: «Pour être tout à fait honnête avec vous, sur les 86 milliards de neurones que j’ai, comme vous d’ailleurs, il y en a bien un qui m’a titillé un peu. C’est le neurone de la déception. Très vite évacué…». Et d’avoir fait le choix de poursuivre, après avoir réfléchi, discuté avec ses proches, échangés avec les militants. Il souligne à ce propos en direction de «celles et ceux qui auraient la mémoire courte»: «J’ai été réélu président de cette fédération, la 3e la plus importante de France en nombre d’adhérents, par près de 95% des votants, il y a un an». Il remercie ses amis d’être à ses côtés: «Les uns depuis le début, d’autres depuis le 13 septembre 2018 et ceux qui nous rejoignent depuis, et vous êtes de plus en plus nombreux», précise-t-il. Bruno Gilles évoque «un moment particulier»: «Je dirais même plus, c’est un automne particulier pour moi. La mort de Jacques Chirac, il y a un peu plus de deux mois, a inscrit une marque dans mon parcours politique et personnel. Le vote de la Commission Nationale d’Investiture, le 27 novembre dernier, a sans doute précipité un sentiment qui avait commencé à germer dans mon esprit».
«Libre. Libéré d’un poids que je n’avais pas voulu vraiment identifier»
Il revient sur ce vote qu’il n’a, affirme-t-il, «ni bien ni mal vécu». Expliquant avoir préparé, travaillé ce moment: «La politique, c’est aussi cela. On y croit, ou on a envie d’y croire, sans doute parce qu’on a été un peu formaté pour cela. On est dans les rails, on respecte les règles, sans vraiment voir qu’il peut y avoir un autre espace, ailleurs». Rappelle: «27 voix contre 11: faut-il y revenir ? C’est un choix net et précis. La CNI a tranché. Et le résultat est tranchant. Paris a décidé pour les Marseillais, j’ai presque envie de dire, à la place des Marseillais. Le système a décidé. Quand je suis sorti de la salle, j’ai dit, naturellement : Je suis libre. C’est vraiment l’adjectif qui m’est venu à l’esprit. Libre. Libéré d’un poids que je n’avais pas voulu vraiment identifier. Par fidélité.
Par loyauté. Par habitude aussi, sans doute». Ce départ des Républicains, avoue-t-il, n’a pas été un choix simple: «Ma première carte au RPR, je l’ai prise à l’âge de 18 ans. J’ai été 21 fois directeur de campagne, pour Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Renaud Muselier, pour des législatives, des cantonales, pour moi évidemment. J’ai été 4 fois élu et réélu maire du 3e secteur, j’ai été député, je suis sénateur depuis 2008. Jean-Claude Gaudin a conservé la mairie parce qu’avec Renaud Muselier nous avons battu Jean-Noël Guérini dans les 4e & 5e arrondissements. J’ai battu en 2014 Marie-Arlette Carlotti, ministre de François Hollande, annoncée 15 points devant moi, pour finalement terminer 15 points derrière. Alors, vous voyez, les sondages ne font ni une campagne ni une victoire, soit dit en passant. J’ai beaucoup aidé Martine Vassal en 2015 pour qu’elle conquiert le Conseil général, devenu départemental». Mais, ça, c’était avant. Bruno Gilles veut gagner la Mairie, convaincu que les Marseillais, veulent un maire à plein temps. «Non seulement j’en suis convaincu parce que c’est ce qu’ils me répètent au fil de mes très nombreuses visites de terrain, mais le sondage Ifop paru en février 2019 montrent que 85% des personnes interrogées veulent un maire à temps plein». Il annonce que «plus de 15 000 personnes ont d’ores et déjà signé pour moi. Pour soutenir ma campagne participative. 15 000 personnes issues de tous les quartiers de Marseille, de tous les milieux. 15 000 personnes qui croient en notre projet participatif. En notre intégrité. En notre énergie». Pour le candidat aujourd’hui sans étiquette : «Les Marseillaises et les Marseillais veulent que la gouvernance change, que la gestion de l’argent public soit transparente. Hors des extrêmes et du système. Ils exigent de la sécurité. Le respect de la règle commune. Ils veulent de la propreté, de la proximité, un meilleur environnement, des équipements publics de qualité. Des logements. Ils attendent de l’ambition, de l’espoir. Ils veulent la vérité. Ils vont l’avoir avec moi».
Michel CAIRE
Trois questions au candidat Bruno Gilles
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