Municipales à Marseille. Martine Vassal : « La question est de savoir quelle maire veulent les Marseillaises et Marseillais ? »

Publié le 3 juin 2020 à  10h33 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h37

Au cours d’une conférence de presse, ce mardi 2 juin en fin d’après-midi dans sa permanence de la rue Paradis (8e arrondissement), où elle était accompagnée de ses 8 têtes de liste dans chaque secteur de la ville, Martine Vassal (LR, candidate issue de la majorité municipale) s’est voulue plus offensive.

Martine Vassal, candidate LR à la mairie de Marseille (Photo Robert Poulain)
Martine Vassal, candidate LR à la mairie de Marseille (Photo Robert Poulain)

«Je suis en position de gagner dans plusieurs secteurs, et j’arrive en tête dans trois d’entre eux: les 4e (6e et 8e arrondissements), 5e (9e et 10e arrondissements), et 6e (11e et 12e arrondissements). Il y a eu énormément d’abstentions lors du premier tour, et je comprends que beaucoup d’électeurs ne sont pas allés voter au regard des circonstances liées à la crise sanitaire. Aujourd’hui il y a un deuxième tour et le choix est binaire, Michèle Rubirola est en tête dans 3 secteurs et en passe de gagner dans ces 3 secteurs, c’est pareil pour moi dans 3 secteurs. Je ne suis pas ou plus sur le compte de boutiquiers pour savoir qui se maintient ou pas. Chacun prend ses responsabilités, les électeurs choisiront.» Considérant qu’elle ne se trompe pas d’adversaire: «Pour moi, ce sont les extrêmes, en premier lieu Michèle Rubirola et les amis de Jean-Luc Mélenchon, les collectifs les plus variés qui ne font que du chaos dans Marseille. Ces élections sont l’occasion de les sortir de la ville, une bonne fois pour toute.» Questionnée sur la position du sénateur Bruno Gilles, candidat ex LR qui se maintient dans les 4/5 dont il est le maire honoraire, la présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille Provence a déclaré : «Ce n’est pas un souci, il a 15 points de retard. La question est de savoir quelle maire veulent les Marseillaises et Marseillais : Michèle Rubirola ou Martine Vassal ? Le choix est binaire.» La candidate pour Les Républicains a clairement fait savoir que dans son esprit ses listes pouvaient s’imposer dans 6 secteurs. «L’abstention a beaucoup pesé sur les voix du Rassemblement National et surtout sur les miennes à l’occasion du premier tour», explique-t-elle avant de lancer: «Il faut qu’on continue à mettre le FN (RN ndlr) complètement hors jeu. Quand on regarde les bureaux de vote et on les analyse, on se rend compte que notre campagne, avant les autres, a beaucoup pâti de l’abstention, il faut aller chercher les abstentionnistes.»

On a souvent perdu ce secteur puis on l’a regagné

Pour les 1er et 7e arrondissements de Marseille (1er secteur), Sabine Bernasconi a tenu à se montrer toujours optimiste pour une issue victorieuse : «On a souvent perdu ce secteur, puis on l’a regagné, puis on l’a reperdu, puis à nouveau regagné… Il est très variable et a souffert en plus de l’abstention de la droite (au premier tour). Je crois aussi qu’il y a une prise conscience qui se lève : pas grand monde n’a envie de voir arriver les amis de Mr Mélenchon à la mairie de secteur, et, chez moi, c’est la suppléante de Jean-Luc Mélenchon qui est tête de liste.» Toujours au sujet de ce 1er secteur, Martine Vassal, associe gilets jaunes et Mélenchon afin de pouvoir lancer : «Je rappelle que ce sont les amis de Jean-Luc Mélenchon qui ont cassé la plus belle avenue du monde (La Canebière), tous les samedis. Ils arrachent des banderoles, empêchent les Marseillais de travailler. Ces casseurs, ce ne sont pas des Marseillaises et des Marseillais, et moi je ne veux pas qu’on laisse de côté ces quartiers à des gens qui ne sont pas de nos valeurs.» Dans le 2e secteur (2e et 3e arrondissements), Solange Biaggi (LR), élue sur la même liste que Lisette Narducci lors de la précédente mandature a répondu sur les (éventuelles) tractations menées entre les deux tours : «Moi, personne ne m’a appelé, et Bruno Gilles ne m’a pas appelé. Je suis toujours très étonnée que Bruno Gilles ait pu aller avec Mme Lisette Narducci. Je suis encore sous le choc, ou presque, ils se sont insultés pendant des années… C’était hors de question que je puisse endosser la responsabilité de me retirer. On a 23 voix d’écart, la dernière fois j’avais 54 voix d’écart, non seulement j’avais fait alliance et je lui avais laissé la mairie de secteur, je pensais que l’élégance serait de se retirer elle…» Martine Vassal de conclure : «Les choses sont très claires, est-ce que les Marseillais veulent nous faire confiance et ne pas retomber dans une spirale du déclin, d’avant 1995, celle où la ville perdait des habitants, avec un fort taux de chômage? Je me suis engagée pour protéger les Marseillais et ne pas aller dans ce sens là. Avec les collectifs qui composent les listes du Printemps Marseillais, en plus les Verts qui se sont rajoutés, cela va être une sacrée panique déjà pour gérer une mairie de secteur, alors imaginez au niveau de la ville, la deuxième de France. Il faut d’un côté que les électeurs soient assurés d’une stabilité, d’une cohérence, et non pas de cette aventure hasardeuse qui irait sur un agglomérat de personnes qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble. La situation actuelle, aussi, selon moi, est plus inquiétante qu’avant le 15 mars. On a pu le voir pendant cette crise sanitaire : cela ne s’invente pas de gérer une collectivité territoriale. Les gens veulent toucher aussi leur maire, au quotidien, ils veulent que leur maire les défendent becs et ongles, comme le fait Maryse Joissains (LR) à Aix-en-Provence.»
Bruno Angelica

Lionel Royer Perreaut: « Stéphane Ravier est une erreur du Rassemblement National »
Lionel Royer Perreaut, tête de liste LR dans le 5e secteur (9/10), arrivé largement en tête au soir du premier tour avec 32,40 %, a fustigé au cours de cette conférence de presse le choix du Rassemblement National de miser sur Stéphane Ravier pour l’élection à l’Hôtel de Ville : «Je considère d’abord que c’est une nouvelle élection, les cartes sont rebattues, et je suis convaincu qu’il y a des opportunités dans plusieurs secteurs, a-t-il avancé, il y a une prise de conscience aussi dans l’électorat sur certains profils, face à nous, dont on ne peut vraiment pas dire qu’ils soient de droite… Je pense aussi que Stéphane Ravier est une erreur du FN (Rassemblement National ndlr). Il n’est pas le bon candidat pour le FN dans la deuxième ville de France. Il est agressif, virulent, cassant… tout cela contribue à une démobilisation de leur lectorat.»
B.A.

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