Publié le 5 février 2014 à 3h53 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h18
C’est en présence d’un public nombreux et particulièrement chaud que Patrick Mennucci, PS, tête de liste de « Un nouveau cap pour Marseille » a présenté son programme, ce mardi 4 février, au Palais des Congrès du Parc Chanot. Une intervention précédée par celle de six « grands témoins » issus du monde syndical, associatif puis de Karim Zeribi, EELV qui a expliqué les raisons qui ont poussé son parti à rejoindre la liste conduite par Patrick Mennucci.
Patrick Mennucci d’assurer : « Depuis des années je vais à la rencontre des Marseillais, à la rencontre de leurs joies et de leurs peines, de leurs espoirs et de leurs inquiétudes, de leurs désirs et de leurs colères. De ces rencontres je puise la certitude que Marseille attend, que Marseille, nous attend ». A partir de ces nombreuses rencontres avec les Marseillais, il va parler exclusion, emplois, éducation, transport, sécurité, culture.
A ceux qui n’ont plus confiance dans le politique, il affirme : « Ma première mission sera de mettre fin à la crise morale qui frappe Marseille, de redonner le goût de la norme, celui de l’effort et de la clarté et, qu’en quelques mois, j’y parviendrai. Oui, je changerai radicalement les règles du fonctionnement municipal à Marseille ». Et de s’en prendre une nouvelle fois au fini-parti, à FO. Il poursuit : « J’en finirai avec le clientélisme qui gangrène notre ville, qui a progressivement contaminé l’ensemble des relations entre municipalité et citoyens. De la place en crèche en passant par le logement, l’emploi,… tout est une question de réseaux et de relations ».
« Permettre la création en 10 ans de 50 000 emplois privés à Marseille »
Il entend créer dès le lendemain de la « victoire » une commission municipale centralisée d’attribution des places en crèches, « à partir de critères objectifs ». Il entend rapprocher « l’action municipale des Marseillais ». Confiant la gestion de l’entretien et de la rénovation des écoles communales aux mairies de secteur. « C’est cela la vraie proximité», souligne-t-il.
Patrick Mennucci en vient à l’emploi : « Je prends l’engagement de tout faire pour permettre la création en 10 ans de 50 000 emplois privés à Marseille. C’est possible et nous y parviendrons car c’est la condition de notre redressement ».
A ce propos, il explique : « Je m’impliquerai personnellement dans le processus de construction de la Métropole. Parce que la clé du renouveau de notre ville est là : c’est dans l’alliance avec nos voisins, avec nos concurrents d’hier que nous relèverons les défis de demain ». Il évoque également la création d’un établissement foncier municipal «pour réserver 100 hectares de terrains pour les entreprises désireuses de s’installer à Marseille. Cent hectares parce que la question foncière est centrale pour les entreprises et parce que le bilan de Jean-Claude Gaudin dans ce domaine c’est 7 hectares de création de nouvelle zones industrielles ».
Il propose un guichet unique « pour faciliter la vie des entreprises et une seule agence de marketing territorial pour faire de Marseille une destination désirée, une destination que j’irai promouvoir auprès des entreprises du monde ».
« Les petits marseillais seront accueillis dans les 445 écoles de notre ville de 7h30 à 18h30 »
Il aborde ensuite la question de l’école : «Je prends l’engagement de ne pas traîner un instant et d’engager des réformes et des changements pour l’école et avant tout pour l’égalité entre les enfants. Je réunirai très rapidement l’ensemble de la communauté éducative pour que nous soyons en capacité dès la rentrée 2014 de mettre en place un périscolaire ambitieux et contribuant au bien-être et à la réussite de nos enfants ». Sa priorité, indique-t-il : « sera de concilier le rythme de vie des parents avec le rythme de l’école. Dans ce cadre et dès le mois de septembre 2014, les petits marseillais seront accueillis dans les 445 écoles de notre ville de 7h30 à 18h30 ».
Et actualité oblige, il en vient aux cantines : « Je commanderai un audit de la Délégation de service qui nous lie avec la Sodexo pour les cantines scolaires. Si ce rapport fait apparaître un non-respect des engagements pris, je romprai ce contrat sans attendre ».
Il souhaite également le recrutement de nouveaux agents spécialisés pour « l’encadrement de nos enfants dans nos écoles » avec comme priorité les écoles maternelles «pour arriver en 6 ans à un taux d’encadrement d’un adulte pour 20 enfants».
En matière de transport, il prend l’engagement d’être le maire « qui reliera enfin avec le métro et le tramway le Nord et le Sud de Marseille et qui fera courir le tramway jusqu’au lycée Saint-Exupéry et jusqu’à La Capelette ». Annonçant dans le même temps « les transports en commun gratuits pour les moins de 26 ans ».
Le candidat socialiste à la mairie de Marseille précise à ce propos : « Le transport, la mobilité dans notre ville, sera un chantier prioritaire car ce projet est lui aussi un projet d’égalité entre les Marseillais et entre les territoires. L’égalité, c’est aider les territoires qui en ont le plus besoin. Je pense aux grands ensembles, aux grandes cités du Nord et du Sud de notre ville. J’agirai sans relâche contre la terrible injustice que représente pour des milliers de Marseillais la vie dans des immeubles indignes, dans des cités dégradées et isolées ».
« L’autorité, c’est une valeur qu’on a peur d’assumer »
Il traite ensuite la question de la sécurité, affirmant : « L’autorité, c’est une valeur que l’on a peur d’assumer. Moi je la revendique. Le désordre nuit toujours aux plus faibles, aux moins favorisés, aux moins éduqués. Dans le désordre, c’est toujours la loi du plus fort qui l’emporte. Je doublerai les effectifs de la police municipale, une police municipale qui travaillera la nuit. Cette police municipale sera armée pour remplir dans les meilleures conditions cette mission nocturne ». Mais, selon lui, la répression ce n’est que la moitié de la réponse. « La prévention doit reprendre sa place à Marseille. Je serai le maire qui structurera les actions développées dans le domaine de la prévention pour en assurer l’efficacité et des Maisons de la justice et du droit seront créées pour qu’une véritable réponse soit apportée aux victimes ».
Et après une année 2013 forte en culture, il rappelle : « La culture, c’est l’émancipation, l’enrichissement de l’esprit, la construction de soi et l’ouverture vers l’autre. La culture, c’est ce qui permet à chacun de comprendre le monde et de s’élever au-dessus des pesanteurs du quotidien. Marseille-Provence 2013 aura permis à notre ville un développement et une remise à niveau importante de plusieurs de ses infrastructures. Cette année capitale aura permis aussi de mesurer la soif de culture des Marseillais, mais elle s’est malheureusement trop souvent limitée à un volet récréatif. Faute d’avoir imaginé les moyens de les associer pleinement à l’aventure, elle a oublié une grande partie de nos quartiers ». Or, selon le candidat : « Dans une ville comme la nôtre la culture pour tous et partout ce n’est pas une option : C’est une obligation ».
Dans ce cadre, il annonce la création d’une Maison de la culture par secteur et la renaissance des fêtes de quartier. Un centre des cultures urbaines verra le jour, « car le Rap, le Hip-Hop et le graff, c’est de la culture et notre ville et nos artistes sont reconnus dans le monde entier pour leurs talents dans ce domaine ».
Il aura expliqué avant son meeting que l’accord avec EELV et Génération Écologie n’aura pas été difficile à trouver : «Nous avions nous-même la volonté d’entrer dans une économie verte. Alors l’accord est vite intervenu sur l’ambition de rendre un maximum de bâtiment autonome grâce aux énergies renouvelables ou encore le fait d’avoir une piste cyclable de Callelongue à l’Estaque. Enfin Karim Zeribi propose la réalisation d’un grand boulodrome à Marseille».
« C’est en portant haut et fort la République et ses valeurs que nous ferons reculer le Front national »
Patrick Mennucci conclut : « Oui nous avons un message à porter car Marseille ce n’est pas n’importe quelle ville de France : Le message que nous devons porter est celui de ces femmes et de ces hommes : c’est celui de la République. Celui d’une République ouverte, d’une République populaire, d’une République solidaire. Celui d’une République intransigeante sur ces valeurs, intransigeante sur la Liberté, l’Égalité et la Fraternité. C’est en portant haut et fort la République et ses valeurs que nous ferons reculer le Front national, car quand la République est forte, le Front national est faible. À Marseille, plus qu’ailleurs, nous devons replacer la République au centre de tout car c’est la République et la laïcité qui nous permettent de vivre ensemble, nous les Marseillais, peuple aux origines multiples ».
Michel CAIRE