Publié le 19 décembre 2019 à 8h34 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h29
«Je serai candidat dans les 6/8 », dévoile Yvon Berland, le candidat LREM au terme de son premier meeting de campagne sous des applaudissements nourris, annonçant ainsi clairement la couleur : il sera candidat dans le secteur de Martine Vassal, la présidente du Département 13 et de la métropole Aix-Marseille-Provence, candidate LR à la succession de Jean-Claude Gaudin aux municipales à Marseille.
Une annonce, point d’orgue de cette première réunion – fortement applaudit par les 650 personnes présentes au Dock des Suds – qui s’inscrit dans la droite ligne des propos de la députée Cathy Racon-Bouzon qui déclare prendre une nouvelle fois ses responsabilités: «Et ma motivation est claire, nette et précise : je ne veux pas que Marseille soit gouvernée par ceux qui la gouvernent depuis 25 ans et ont échoué. Ceux qui ont échoué ne peuvent pas rester», après avoir dénoncé vivement la situation dans les écoles marseillaises. Puis c’est au tour du député Saïd Ahamada d’intervenir, lui qui fut candidat à la primaire LREM avant de rejoindre Yvon Berland dès l’investiture de ce dernier. «C’est la seule et unique manière d’offrir un avenir à Marseille», assure-t-il. Il est aujourd’hui porte-parole de la campagne. Il dénonce une ville extrêmement inégalitaire, la fracture Nord/Sud, une majorité municipale «qui ne peut pas dire qu’elle fait tout ce qu’il faut pour que le drame de la rue d’Aubagne ne se reproduise pas», qui est à la traîne en matière d’écologie et d’appeler: «tous ceux qui veulent construire une alternative à nous rejoindre». Deux interventions et la tonalité de la campagne est donnée. Des axes que l’on retrouve également dans l’intervention de Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur pour qui «ce meeting est le début d’un mouvement de fond. Nous allons conquérir cette ville que nous aimons pour la servir». Il évoque à son tour la rue d’Aubagne et «une gouvernance trop faible pour assurer la Loi et la sécurité des Marseillais» tout en rendant hommage «à la mobilisation des marins-pompiers et à la solidarité de la population marseillaise». Aborde la question de la sécurité pour mettre en exergue des résultats en matière de lutte contre le trafic de drogue et «les 60 effectifs de Police nationale supplémentaires envoyés à Marseille». Il invite à mesurer la menace du Rassemblement national (RN): «Marseille n’a pas besoin de tension supplémentaire et il faut savoir que derrière les solutions toutes faites il y a toujours une menace qui règne». Et de prévenir: «Dans les 13/14 le RN n’a rien changé. Le RN, c’est se servir plutôt que servir». Il revient sur la notion de sécurité, au-delà des résultats, des effectifs supplémentaires, il considère: «Le meilleur ministre de l’Intérieur c’est Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Éducation nationale NDLR) car il donne des clés de connaissance, des éléments de liberté ce qui est le meilleur moyen de lutter contre les dérives, la délinquance». Pour Marseille, insiste-t-il : «Il faut un meilleur cadre de vie, un logement digne, une ville plus propre, plus verte, plus mobile. Je ne dis pas que rien n’a été fait mais pas assez vite. Il faut inventer une gouvernance en associant plus les citoyens, agir en ne recommençant pas ce qui a été fait. La Ville n’est pas une filiation mais un travail et un projet. Il ne s’agit pas de reprendre les mêmes…».
«Je veux faire lien, faire société, être le Maire de tous les Marseillais»
Alors le candidat à la mairie de Marseille, Yvon Berland peut affirmer: «Je veux faire lien, faire société, être le Maire de tous les Marseillais. Je ne veux plus voir ce qui se passe à l’école Ruffi, cette ségrégation sociale est insupportable. Comment des adultes pourront-ils respecter la République si enfants on ne les a pas respectés? Je crois au travail, aux compétences, à l’égalité des chances». Et s’inscrit dans un changement en profondeur «sur la manière de gérer cette ville». Pour lui tout commence par l’école qui doit devenir un espace ouvert, le cœur des quartiers. Il poursuit: «Pour partager les richesses il faut en créer, je serai un allié total des entrepreneurs qui veulent créer des richesses à Marseille et je veux former, en un mandat, 10 000 jeunes et moins jeunes à des métiers d’avenir». Annonce la présentation en janvier d’un plan pour le Grand Port. Puis d’insister sur l’importance du patrimoine- il affiche l’ambition de voir la rade de Marseille inscrite au patrimoine de l’Unesco- de la culture, de déplorer que l’élan de 2013 n’ait été trop vite interrompu. En ce qui concerne l’environnement, il martèle: «On ne peut plus se résoudre à vivre dans la ville la plus polluée, la plus embouteillée et disposant le moins d’espaces verts des grandes villes de France. Je suis soucieux de faire vivre une écologie humaine, une écologie qui améliore la santé, le pouvoir d’achat, qui crée des emplois, une écologie qui réconcilie la fin du mois et la fin du monde». Il se prononce ensuite en faveur de pouvoirs renforcés aux mairies de secteur et plaide pour que l’État soit au rendez-vous de la reconstruction de Marseille: «A situation exceptionnelle plan exceptionnel», avance-t-il avant d’ajouter: «Mais, tout ne viendra pas de l’État, il nous faudra être sobre en ressources et riche en imagination». Pour lui, il faut également être fier de Marseille et arrêter de se comparer: «Nous sommes une ville portuaire, une ville populaire, qui ne ressemble à aucune autre. C’est à nous d’inspirer les autres». Et d’appeler au rassemblement, mais pas avec n’importe qui. Il invite les fétichistes des étiquettes à ne pas venir, tout comme ceux qui croient avoir tous les droits parce qu’ils ont fait le Marseille d’hier, pas plus que ceux qui «pensent pouvoir continuer comme avant en changeant simplement quelques têtes». Non les portes sont ouverts à ceux qui veulent «voir grand, parler vrai et agir vite». Difficile d’envisager un accord avec Martine Vassal pour le second tour ou la métropole.
Michel CAIRE