Publié le 13 mars 2020 à 14h04 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 12h47
Les campagnes électorales sont généralement l’occasion de mettre tous les sujets sur la table. Par-delà les représentations négatives et les clichés dont certains les parent souvent abusivement ou bien les excès d’honneur dont d’autres les couvrent parfois de manière tout aussi démesurée, nos quartiers prioritaires figurent régulièrement aux abonnés absents du débat public. Leur avenir -sur lequel les maires ont un impact fort de par les compétences qui leur sont dévolues- ne peut continuer à s’inscrire en pointillés de l’agenda médiatique ou demeuré en notes de bas de page des programmes politiques. Les enjeux y sont bien trop nombreux pour être évacués ou caricaturés. À Marseille plus qu’ailleurs, la fracture territoriale a depuis trop longtemps des allures de ligne Maginot.
Qu’on l’observe à travers des lunettes partisanes ou non, un constat s’impose aujourd’hui avec acuité : depuis de trop nombreuses années et alors qu’ils représentent un tiers de la superficie de la ville et de ses habitants, les quartiers Nord ne participent pas à la gouvernance de Marseille. Résultat : en confinant (physiquement) une partie de la population marseillaise -pour la majorité issue des dernières vagues d’immigration- dans des quartiers qui tiennent davantage du «vivre-entre eux» que d’un fantasmé «vivre-ensemble», les différents exécutifs municipaux qui se sont succédé ont ainsi accentué la fracture territoriale et semé les graines d’une balkanisation de notre ville, minant ce faisant la cohésion marseillaise et rompant avec la promesse républicaine d’égalité.
Par conséquent, repliés sur eux-mêmes, nos quartiers prioritaires sont aujourd’hui aux urgences économiques et sociales. D’après l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV), la pauvreté y est en effet trois fois supérieure à la moyenne nationale. 200 000 personnes vivraient ainsi avec moins de 1 000 euros par mois. En resserrant la lentille du microscope, on constate que plus de 40% des 18-24 ans qui y résident vivent en dessous du seuil de pauvreté; un chiffre qui grimpe à plus de 50% chez les mineurs. Le taux de chômage y est, en outre, largement plus élevé que dans le reste de la ville avec des pics supérieurs à 50% des actifs dans certains territoires. À elle seule, Marseille compte ainsi 35 quartiers prioritaires de la ville (QPV) et concentre, avec 236 000 personnes, la moitié de la population des QPV de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, soit 27% des habitants de Marseille.
Cette fracture Nord/Sud est également prégnante en matière de santé. On observe ainsi une surmortalité prématurée des moins de 65 ans dans les 2e, 3e et 16e arrondissements de Marseille, territoires parmi les plus paupérisés de la ville. Lien de cause à effet, les déserts médicaux y sont légion et privent par conséquent les habitants d’accès aux soins les plus élémentaires. Face à cette situation qui ne peut plus durer, les élus locaux ne peuvent se dérober.
Depuis trop longtemps, une frontière étanche s’est hérissée entre le Nord et le Sud, coupant Marseille en deux. Les élections municipales à venir doivent être l’occasion de repenser la façon dont nous devons vivre ensemble demain, en s’attaquant à la fois aux murs et aux âmes. Marseille ne peut continuer à être gouvernée en faisant abstraction d’un tiers de ses habitants ! Dans ce contexte, parce que la France n’est pas la France sans Marseille, parce que Marseille n’est pas Marseille sans ses quartiers Nord qui portent tant d’énergie et regorgent de talents, nous ne pouvons nous résigner au fatalisme. Marseille doit enfin retrouver ses lettres de noblesse. Nous voulons ainsi une ville dotée d’une répartition plus équitable des services de santé pour que tous les Marseillais aient les mêmes droits. Nous voulons une ville qui protège ses habitants en luttant contre les pollutions maritime et de l’air. Nous voulons une ville qui fasse de la transition écologique l’alpha et l’oméga de toutes ses politiques publiques. Nous voulons une ville qui agit pour le développement économique et la création d’emplois. Nous voulons une équipe municipale qui érige en valeurs cardinales la probité, la compétence et la transparence dans ses prises de décision.
Dans ce contexte, Saïd Ahamada, candidat à la Mairie des 15e et 16e arrondissements de Marseille, incarne dès lors pour nous l’espoir. Son itinéraire, de Félix Pyat à l’Assemblée nationale, les valeurs qu’ils portent chevillées au corps, sa connaissance du territoire et de ses habitants, la crédibilité de son projet sont autant de raisons pour nous de le soutenir dans sa volonté de replacer les quartiers Nord au cœur du grand récit marseillais !
Tribune signée par le Comité de soutien de Saïd Ahamada tête de liste dans les 15e et 16e arrondissements de Marseille pour le candidat Yvon Berland soutenu par la LREM:
- – Christophe Baralotto – Entrepreneur biotech
- – Léon Boubli – Médecin
- – Ouahid Boustila – Président du club Handisud Basket
- – Laurence Bricteux – Directrice d’un organisme de formation
- – Brigitte Chabrol – Professeur de pédiatrie, Présidente du Conseil national professionnel de pédiatrie
- – Karim Kenzi – Entrepreneur cleantech
- – Arthur Leroux – Entrepreneur cleantech
- – Christian Lestournelle – Ancien bâtonnier
- – Nicolas Mourard – Entrepreneur et navigateur
- – Mamadou Niang – Directeur sportif, ancien capitaine de l’OM
- – Antonin Pauchet – Entrepreneur cleantech