Publié le 4 mars 2020 à 23h22 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 9h48
«Le programme du Printemps Marseillais est le fruit d’un travail de co-construction, avec les Marseillais, des solutions pour leur ville», indique Michèle Rubirola, candidate Printemps Marseillais à la mairie de Marseille. Dévoile qu’il s’agit-là de «quatre mois de travail intense avec 25 groupes thématiques, des experts et plus de 100 réunions publiques organisées dans tous les quartiers de la ville et ouvertes à tous les Marseillais». Il en est ressorti plus de 80 propositions qui «répondent à des urgences criantes dans une ville délaissée par la municipalité et préparent une ville plus juste, plus verte et plus démocratique».
Michèle Rubirola insiste sur les trois règles «qui ont conduit à l’élaboration de notre programme. La première est verte, aucune de nos mesures ne doit avoir un impact négatif sur l’environnement. La deuxième, sociale, nous voulons que toutes les mesures prises soient utiles à tous et en premier lieu aux plus vulnérables. Troisième point, tout ce que nous proposons doit être réalisables d’ici 2026.» Considérant que l’objectif n’est pas de proposer le Marseille de 2040, mais de réaliser le Marseille de 2026. «Nous devons rattraper le retard de cette ville», poursuit la candidate. Parle d’un programme qui change le quotidien des Marseillais quel que soit leur quartier notamment avec «Les services publics et le mieux-vivre dans la ville, car tous les Marseillais ont droit à cette version améliorée de Marseille, à cet espoir». De fait, elle présente des mesures phares pour les Marseillais: un transport public à moins de 15 minutes de chez eux -qui passe plus souvent et plus tard- et, «une politique de transport qui cesse d’être au service de la gentrification de quartier»; des écoles rénovées «où les enfants n’auront plus froid l’hiver et trop chaud l’été» avec des cantines bio et des produits locaux; des logements dignes et accessibles; un espace vert à moins de 300 mètres de chez eux; plus de ramassages des poubelles et, plus de poubelles de tri; une maison des cultures incluant une bibliothèque dans chaque arrondissement; des policiers municipaux et pas de caméras de vidéosurveillance dans les rues. Sur ce dernier point un représentant du Printemps Marseillais explique: «Notre politique n’est en rien idéologique mais pragmatique. Nous appliquons ce qui fonctionne ailleurs c’est à dire une politique transversale. Nous recentrerons la police municipale sur sa mission: la proximité, la relation avec la population, les commerçants. Nous la redéploierons sur le territoire et nous renforcerons la prévention. Et, lorsque nous parlons de politique transversale, cela veut dire que nous sommes conscients que l’éclairage est un facteur de la sécurité, que la propreté en est un autre. Et que dire de l’école. Quel message est envoyé aux enfants, aux parents? La République ne respecte plus ses enfants. Ils sont dans des écoles où les plafonds s’écroulent, où il y a des rats… Dans les 2/3, les enfants n’ont rien à faire en dehors de l’école, les stades sont fermés, les centres sociaux débordés». Jean-Marc Coppola, tête de liste dans les 15/16 insiste pour sa part sur la dimension démocratique: «les Marseillais, même dans les quartiers les plus difficiles, trouvent des solutions. Ils souhaitent qu’on les accompagne, ils veulent que cesse le mépris à leur égard, qu’ils soient associés aux propositions, aux décisions et à leur mises en œuvre».
Un programme financé
C’est à une militante qu’il revient de parler du budget. «Marseille est endettée. Sa dette est stable depuis 25 ans mais nous ne la considérons pas comme un mur. Marseille est une ville inachevée et ce qui est inachevé coûte cher. Nous ne voulons pas que cette ville ressemble à une autre, nous voulons inventer le modèle de la ville juste, du XXIe siècle. Et, pour cela, l’argent existe. Pour le trouver nous avons copié intégralement, nous sommes les seuls à l’avoir fait, les recommandations de la Chambre Régionale des Comptes. L’examen des comptes et le rapport accablant de la Chambre laissent apparaître des marges de manœuvre importantes. Nous ferons un audit des finances en arrivant au pouvoir pour comprendre avec quel budget nous fonctionnons réellement. Une bonne partie des mesures annoncées dans le programme du Printemps Marseillais -mais pas toutes- nécessitent un financement que nous saurons aller chercher chez nos partenaires, la métropole, la région, l’État, l’Europe». Le Printemps Marseillais s’engage par ailleurs à ne pas augmenter la pression fiscale, renégocier sa dette, redéployer les moyens existants vers des priorités vitales pour les Marseillais et faire la chasse aux gaspillages et aux pertes de ressources au profit d’opérateurs privés.
Michel CAIRE