Musiques d’outre-tombe au théâtre du Gymnase à Marseille

Publié le 7 octobre 2015 à  12h08 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  20h07

La séance de spiritisme musical peut débuter. Tout est en place sur la scène du théâtre du Gymnase (Photo Karin Hofer)
La séance de spiritisme musical peut débuter. Tout est en place sur la scène du théâtre du Gymnase (Photo Karin Hofer)

En 1970, un disque atypique provoque la stupeur et l’incrédulité de la presse musicale européenne : l’opus réunit des inédits de grands compositeurs disparus, Liszt, Chopin, Schubert, Rachmaninov, Debussy et de nombreux autres. C’est une modeste femme de ménage anglaise, médium, qui dit recevoir quotidiennement des dictées musicales d’outre-tombe. Née en 1916, morte en 2001, Rosemary Brown a ainsi produit de nombreuses œuvres venues de l’au-delà depuis sa première séance de possession en 1964 : tous les jours, elle travaille de 8 à 12 heures, puis de 15 à 18 heures, alors qu’elle dit connaître à peine la musique et ne pas savoir l’écrire. Du travail de la spirite qui reçoit la visite des fantômes est sorti un corpus considérable : notamment une sonate et douze Lieder de Schubert, une fantaisie impromptue de Chopin, quelques sonates et deux symphonies de Beethoven. Douze ans après la mort de cette étrange musicienne médium, Thom Luz s’empare de son histoire et de ses compositions pour en tirer une soirée de théâtre musical : «When I die», sous-titrée «Une histoire de fantômes avec de la musique». Une pièce irrésistible pour trois musiciens, une comédienne et un comédien. Entre une longue et savoureuse scène d’ouverture qui fait entendre des parasites et le tic-tac d’une horloge, jusqu’à la scène finale qui fait écouter des parasites et la fin d’une œuvre classique, c’est toute l’histoire de Rosemary Brown qui se raconte. Thom Luz n’a pas besoin de grand chose pour mener son récit : quelques instruments de musique, un semis de tabourets de piano, des tasses, un téléviseur et des boîtes de transport de décor. Le metteur en scène sait jouer du décalage, de la lenteur, de la beauté. Il sait surtout laisser vivre sur scène les situations les plus étranges, afin d’en savourer le burlesque et la mélancolie.

Pratique: «When I die» vendredi 9 octobre et samedi 10 octobre, à 21 heures, au théâtre du Gymnase, 4, rue du Théâtre Français , Marseille (1er). Tarif spécial Actoral au Gymnase de 8 à 20 € – Réservations : 08 2013 2013 – www.lestheatres.net

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